Le Maroc est toujours en froid avec l’Espagne. En effet, selon la presse ibérique, le Royaume aurait interrompu les négociations pour le renouvellement de la concession du gazoduc Maghreb-Europe. Cegazoduc relie l’Algérie à l’Espagne en passant par le Maroc et transporte plus de 30% du gaz naturel consommé par la péninsule ibérique, selonEurope Maghreb Pipeline limited (EMPL). Ce dernier permet également au Portugal de recevoir son approvisionnement en gaz de l’Algérie via le Royaume.
D’après le journalespagnol El Mundo, c’est le gouvernement marocain qui a décidé de mettre fin aux négociations pour le renouvellement de ladite concession, qui expire en novembre prochain. Pour cause, les tensions croissantes avecle voisin du Nord et sa collusionavec l’Algérie pour aider le chef du Polisario, Brahim Ghali, à se rendre discrètement dans un hôpital espagnol pour y recevoir des soins médicaux post-infection à la Covid-19.
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La même source a affirmé que bien quele transit du gaz par le Maroc soit important, «il n’est plus décisif» depuis que le gouvernement de José Maria Aznar a promu un nouveau gazoduc qui relie directement l’Algérie et l’Espagne. Ce nouveau gazoduc direct s’appelle Medgaz. Certains experts ont assuré au média espagnol que «même si le Maroc décide de ne pas prolonger la concession et de ne plus faire passer de gaz par le gazoduc Maghreb-Europe, l’approvisionnement de l’Espagne est assuré». Ils soutiennent aussi que Medgaz «transporte déjà plus de gaz que le gazoduc Maghreb-Europe et qu’il est en train de se renforcer».
Notons que Medgaz relie directement les installations de Beni Saf en Algérie à Almeria en Espagne. Ce projet est porté par Sonatrach, la compagnie pétrolière publique algérienne, et Naturgy, une société espagnole de distribution et de commercialisation d’électricité et de gaz. Ledit pipeline est «opérationnel depuis 2011, avec une capacité initiale de huit milliards de mètres cubes par heure», selon News in 24.
Le Maroc se désengage de plus en plus de ses relations avec l’Espagne
Si elle est confirmée, la décision du Maroc de mettre fin aux négociations pour le renouvellement du gazoduc Maghreb-Europe serait la deuxième mesure prise par le pays à l’encontre de l’Espagne, dans un contexte de tensions bilatérales de plus en plus vives entre Madrid et Rabat.
La première portait sur l’exclusion des ports espagnols de l’opération Marhaba 2021, qui vise à accompagner des millions de Marocains de la diaspora lors de leur voyage enété vers le Maroc. D’ailleurs, le média ibérique La Razon a récemment rappeléque plus de 3,2 millions de Marocains résidant en Europe traversent traditionnellement les ports espagnols, dont ceux d’Algésiras, de Tarifa et d’Almeria, pour rejoindre le Royaume pendant la saison estivale. Et l’annulation de cette opération massive de transit pourrait coûter à l’Espagne 1,15 milliard d’euros (MM€). Cette suspension aura également de graves répercussions économiques sur toutes les entreprises du Sud de la péninsule ibérique.
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La décision d’exclure les ports espagnols de l’opération Marhabaa été considérée comme une réaction à la décision de l’Espagne d’autoriser Brahim Ghali à quitter son territoire. Avant sa sortie de l’hôpital de Logroño, Rabat avait insisté sur le fait que si le chef du Polisario n’est pas tenu responsable par la justice espagnole des nombreuses accusations criminelles que lui imputent des associations et des dissidents du mouvement séparatiste, cela pourrait fortement nuire aux relations maroco-espagnoles.
À la fin de la saga Ghali, après des semaines de protestations et de déclarations marocaines qui n’ont abouti qu’à de vagues réassurances de la part de Madrid, le Maroc a déclaré que la confiance entre les deux paysa été « brisée »et qu’il ne considère plus l’Espagne comme un allié fiable.
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La diplomatie espagnole aggrave les tensions avec le Maroc
Par ailleurs,il est fort probable queles tensions entre les deux pays empirent davantage dans les jours à venir, notamment après que la diplomatie ibérique ait demandé aux États-Unis de revenir sur sareconnaissance de la marocanité du Sahara. C’est lors d’un appel téléphonique remontant au 11 juin que la ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, a demandé au secrétaire d’État américain, Antony Blinken, de revenir sur le soutien américain à la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud. Elle a également blâmé l’ancien président américain Donald Trump pour la crise diplomatique actuelle que connait son pays avec le Maroc.
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Pour rappel, le Royaume ainsi que sa diplomatien’ont toujourspas officiellement réagi à la dernière requête de Laya transmise à Blinken. Toutefois, le Maroc pourrait réduirede plus en plus ses liens avec Madrid, notamment en mettant fin ou en suspendantde nombreux projets de coopération de haut niveau qui ont longtemps caractérisé sa relation avec son voisin européen dont la coopération de lutte contre le terrorisme.
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