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L’Europe a voté contrele Maroc pour avoir utilisé des mineurs dans la crise migratoire de Sebta mi-mai dernier. Le verdict a été rendu ce jeudi après-midi à Strasbourg. Sur un total de 678 eurodéputés, 397 ont voté pour et 85 contre avec 196 absentions. L’Europe estime que le Royaume a «utilisé des mineurs dans la crise migratoire à Sebta» comme moyen de pression sur l’Espagne. Un acte qu’elle qualifie de «violation de la convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant».
Dans le texte de la résolution, le Parlement européen «rejette l’utilisation par le Maroc des mineurs non accompagnés, comme moyen de pression politique sur un État membre de l’Union». L’Europe souligne que sur les 9.000 migrants qui ont traversé les frontières de Fnideq à Sebta depuis le 17 mai dernier, 1.200 étaient des mineurs non accompagnés.
L’Europe souligne également que de nombreux enfants se trouvent encore dans des locaux espagnols comme dans l’entrepôt de Tarajal et dans les centres d’accueil des migrants de Pinier et Santa Amelia dans l’objectif de les identifier.
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D’un autre côté, le Parlement européen a félicité le Maroc pour la démarche adoptée par les autorités marocaines le 1er juin 2021 afin de faciliter le retour des mineurs non accompagnés identifiés qui se trouvent illégalement en Europe. Il demande au Royaume et à l’Espagne «de travailler en étroite collaboration pour ramener les enfants à leurs familles, dans le respect de l’intérêt supérieur de l’enfant et du droit national et international en particulier de la convention des Nations Unies relatives aux droits de l’enfant, dont le Maroc est signataire depuis 1990, et qu’il a ratifiée à deux reprises en juin et juillet 1993».
Toutefois, l’attitude de l’Espagne ne fait pas l’unanimité au sein du Parlement. Lors d’une prise de parole ce jeudi, le député hongrois Tomáš Zdechovský a clairement attaqué le gouvernement espagnol et défendu la position marocaine. «Le gouvernement Sanchez, en poussant agressivementl’adoption d’une résolution du Parlement européen contre le Maroc, cherche à camoufler ses erreurs successives, voulant entraîner l’Union européenne sur cette voie dangereuse. Madrid fait tout pour déstabiliser le seul pays stable et pacifique de la région. Cette manœuvre stérile conduirait à l’escalade au lieu de permettre une chance de dialogue entre deux pays voisins», souligne l’eurodéputé.
L’Espagne européanise la crise
La diplomatie marocaine estime que l’Espagne a instrumentalisé la question migratoire pour cacher la vraie source du problème, à savoir l’accueil du chef du Polisario, Brahim Ghali sur ses terres. Lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi à Rabat, le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita a indiqué que la crise strictement bilatérale avec l’Espagne n’a pas lieu d’être européanisée. «Cette crise est avec l’Espagne qui a essayé de l’européaniser et de détourner ses causes connues de tous, liées à une gestion peu transparente et contraire aux valeurs de bon voisinage et de partenariat».
Bourita a indiqué que l’Espagne a opté pour la politique de «la fuite en avant», en tentant d’entraîner l’Union européenne dans la crise entre les deux pays. «L’Espagne essaye de mêler l’Union européenne à sa crise avec le Maroc, ce qui ne va pas résoudre le problème. Les tentatives d’impliquer l’Union européenne dans la crise avec l’Espagne et de faire de l’immigration une priorité pour elle, ne changeront rien, c’est une fuite en avant».
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Bourita a indiqué que la relation avec l’Europe a toujours été bonne sur plusieurs secteurs. «Notre pays est satisfait de sa relation avec l’Union européenne avec qui il a développé durant les dernières années une coopération multiforme très efficace. Heureusement que cette réalité est reconnue mutuellement et je vous renvoie à plusieurs déclarations en ce sens comme celle du commissaire au voisinage Oliver Varhelyi qui vient de saluer l’action du Maroc dans le domaine de la migration en considérant que notre pays est un acteur clé dans ce domaine», précise-t-il.
Une chose est sûre. La tension entrel’Espagne et le Maroc ne baissera pas d’un cran dans l’immédiat. Au contraire, l’implication de l’Europe dans cette affaire ne fait que raviver la tension avec le « voisin » de l’autre côté de la méditerranée. «L’excitation actuelle pour centrer la crise sur des questions migratoires est contre-productive et ne permettra pas d’avancer sur une sortie de crise dont les causes, la genèse et les responsabilités sont bien connues», a déclaré Bourita.
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