Accueil / Société

Covid-19 : l’immunité collective repose sur la vaccination des enfants et des adolescents

Temps de lecture

Après que le vaccin de Pfizer-BioNTech contre la Covid-19 a été autorisé pour la population âgée de 12 à 17 ans en Europe, au Canada et aux États-Unis, le laboratoire Moderna ambitionne désormais de faire de même. Ce dernier a soumis une demande d’approbation dans ce sens à l’Union européenne et au Canada. En Chine, l’utilisation du vaccin de la société Sinovac a été approuvée ce mardi 8 juin pour les enfants de 3 à 17 ans, tandis que le vaccin de Sinopharm attend toujours la validation des autorités sanitaires du pays. S’agissant du Maroc, bien que la vaccination des enfants et des adolescents (30% de la population) soit cruciale pour l’atteinte de l’immunité collective, cette dernière n’est, pour le moment, toujours pas urgente.

Immuniser les enfants et les adolescents contre la Covid-19 est désormais devenu une priorité pour le monde entier etles fabricants de vaccins. En effet, après que le sérumde Pfizer-BioNTech a été autorisé pour la population âgée de 12 à 17 ans en Europe, au Canada et aux États-Unis, le fabricant de médicaments Moderna a demandé ce lundi 7 juin l’approbation de l’Unioneuropéenne (UE)et du Canada pour l’utilisation de son vaccin auprès de cette catégorie. La société a indiqué aussi qu’elle prévoit de déposer une demande d’autorisationsimilaire auprès de l’autorité sanitaire américaine la Food and drug administration (FDA) et d’autres organismes de réglementation internationale.

Notons que le vaccin de Moderna, déjà utilisé aux États-Unis, dans l’UE et au Canada pour les personnes de plus de 18 ans, a été déclaréle mois dernier efficace contre la Covid-19chez les jeunes âgés de 12 à 17 ans. Ce dernier n’a présenté aucun problème de sécurité nouveau ou majeur lors de son essai clinique, qui a concerné 3.732 adolescents. La société a également annoncé ce lundi qu’elle s’était associée au fabricant israélien Medison Pharma pour commercialiser son vaccin dans 20 marchés d’Europe centrale et orientale ainsi qu’en Israël.

La Chine va proposer le vaccin anti-Covid-19 aux enfants de 3 à 17 ans

De son côté, la Chine a approuvé ce mardi 8 juin l’utilisation d’urgence du vaccin contre la Covid-19 du fabricant Sinovac pour les enfants de 3 à 17 ans.Cette annonce enfait le premier pays à offrir des vaccins aux jeunes enfants. «Le vaccin Sinovac a été approuvé pour une utilisation d’urgence chez les jeunes de 3 à 17 ans», a indiqué le porte-parole de Sinovac à l’AFP. Cependant,il n’a pas précisé quand ces enfants pourraient commencer à recevoir lesdites doses vaccinales. Selon lui,c’est la Commission nationale de la santé qui décidera du lancement decette démarche «en fonction des besoins actuels de la Chine en matière de prévention et de contrôle des épidémies et de l’approvisionnement en vaccins». La même source soutient aussi que les résultats des essais de phase préliminaire du vaccin chez les enfants et les adolescents seront publiés prochainement dans la revue scientifique The Lancet.

La direction de l’autre grand fabricant chinois de vaccins, Sinopharm, a déclaré pour sa part que ses experts ont démontré l’efficacité de son vaccin chez les enfants, mais que son utilisation n’a pas encore été approuvée par les autorités sanitaires compétentes. Yang Xiaoming, le président de China National Biotec Group (CNBG), une filiale de Sinopharm, a expliqué que «pour les enfants de trois à cinq ans, comme leur système immunitaire est encore en développement, ils doivent être soigneusement et étroitement surveillés pendant la vaccination», pour éviter toute mauvaise surprise plus tard.

Pour rappel, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déjà approuvé les vaccins Sinopharm et Sinovac pour une utilisation d’urgence chez les adultes âgés de 18 ans et plus, et les deux vaccins sont administrés dans plusieurs pays du monde, dont le Maroc (Sinopharm).

L’importance de la vaccination des enfants et des adolescents

Désormais,la vaccination des enfants est considérée comme une étape importante pour atteindre une immunité collective contre le coronavirus. Docteur Tayeb Hamdi, président du syndicat national de médecine générale etvice-président de la fédération nationale de la Santé, a expliqué à Lebrief.ma que «les enfants atteints de la Covid-19 ne développent généralement que des symptômes légers ou aucun symptôme, mais ils restent susceptibles de tomber gravement malades et de propager le virus». Ainsi, l’expert estimeque pour atteindre les 80% d’immunité collective escomptés par le Maroc, il est nécessaire de vacciner les enfants et les adolescents, qui représentent environ 30% de la population nationale. D’ailleurs, c’est pour cette raison que depuis le lancement de sa campagne de vaccination, le pays a précisé que cette opération concerne les personnes âgées de 17 ans et plus.

En outre, Dr Hamdi précise que le Royaume a retardé l’inclusion de cette catégorie dans la campagne vaccinale actuelle pour attendre les résultats des essais cliniques des vaccins sur cette population. Bien que plusieurs vaccins aient été initialement prévus pour les jeunes de moins de 18 ans (Pfizer pour les plus de 16 ans, Sinopharm pour les plus 17 ans, Moderna pour les plus de 12 ans…), leurs essais cliniques n’ont été réalisés que sur des adultes de plus18 ans dans un premier temps. «Il fallait d’abord s’assurer de leur efficacité chez ces catégories de personnes avant de les tester sur les enfants», fait remarquer notre interlocuteur.

De son côté, professeur Moulay Mustapha Ennaji, directeur du laboratoire de virologie de l’université Hassan II de Casablanca, a expliqué à notre rédaction que, pour le moment, le Maroc continue de concentrer sa campagne de vaccination sur les personnes à risque et vulnérables ainsi que sur les adultes de plus de 40 ans. À l’instar de Dr Tayeb Hamdi, il précise que bien que la Covid-19 affecte aussi les enfants, elle touche encore plus les personnes de plus de 18 ans. D’où la nécessité d’assurer d’abord l’immunisation des catégories précitées avant d’entamer la vaccination des plus jeunes. Surtout, poursuit le professeur, que la course aux vaccins est toujours d’actualité et qu’elle continue de s’intensifier dans le monde, alors que les pays cherchent par tous les moyens àretrouver un semblant de vie normale pour garantir une reprise et une relance économique optimales.

Enfin, la priorité aujourd’hui pour le Maroc est de vacciner l’ensemble de la catégorie cible actuelle, à savoir les personnes âgées de 40 ans et plus, et d’assurer un approvisionnement stable et constant en vaccin afin de pouvoir par la suite élargir davantage la campagne vaccinale et atteindre in fine cette immunité collective tant attendue.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Décès de Larbi Bentarka, figure emblématique des médias marocains

Société - Larbi Bentarka, l’une des figures les plus marquantes du paysage médiatique et culturel marocain, s’est éteint ce vendredi.

Ilyasse Rhamir - 23 décembre 2024

Le roi Mohammed VI préside une séance de travail sur la révision du Code de la famille

Société - Le roi Mohammed VI a présidé, lundi au Palais Royal de Casablanca, une séance de travail consacrée à la révision du Code de la Famille.

Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024

Le journal Al-Omq Al-Maghribi réagit aux propos diffamatoires de Abdelilah Benkirane

Société - Al-Omq Al-Maghribi a reçu avec étonnement les propos diffamatoires émis par le secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane.

Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024

Protection des consommateurs : 300.000 contrôles effectués en 2024

Société - Le ministère de l’Intérieur a multiplié ses initiatives avec plus de 300.000 opérations de contrôle en 2024 pour garantir la qualité des produits commercialisés.

Ilyasse Rhamir - 23 décembre 2024

Lutte contre les déchets plastiques : les Marocains prêts à agir

Société - 94% des Marocains interrogés accordent une grande importance à l'élimination des déchets plastiques.

Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024

Casablanca : suspect arrêté après acte violent

Société - Les éléments de la police judiciaire de la zone Ain Sebaâ – Hay Mohammadi, en coordination avec la DGST, ont interpellé, un suspect de 31 ans recherché pour plusieurs affaires criminelles.

Ilyasse Rhamir - 23 décembre 2024

Fourrières à Casablanca : un système en crise

Société - D’après le rapport annuel 2023-2024 de la Cour des comptes, 97% de ces fourrières ne sont pas légalement constituées en tant que service public.

Ilyasse Rhamir - 23 décembre 2024

MRE, qui ne veut pas de vous ?

DOSSIER - C’est l’histoire d’un MRE qui a failli perdre la vie dans une altercation autour d'une terre. Une affaire sordide où advient aussi le « racisme anti-MRE ».

Sabrina El Faiz - 21 décembre 2024
Voir plus

Héritage, la succession qui déchire

Société - L'heure n'est pas aux comptes, et pourtant les familles se divisent pour l'indivisible. Immersion dans un héritage déchirant.

Sabrina El Faiz - 9 novembre 2024

Notes de route du Sahara

Société - Très impressionnante, l'histoire de sa vie fait d'elle un personnage romanesque. A son premier voyage dans le Sahara, Isabelle Eberhardt, reporter, voyageuse et aventurière, tombe amoureuse de cette terre et de ses gens.

Rédaction LeBrief - 4 avril 2024

L’INDH : 18 ans après, quel bilan ?

Société - Lancé en 2005 par le roi Mohammed VI, l’Initiative nationale pour le développement humain souffle aujourd’hui ses 18 bougies.

Hajar Toufik - 18 mai 2023

Nouvelles du Maroc

Société - À l'extrême ouest du Maghreb, tête de pont vers les Amériques, point de passage vers l'Europe par le détroit de Gibraltar, le Maroc est un carrefour d'influences unique au monde où se mélangent modernité et traditions.

Rédaction LeBrief - 1 avril 2024

Le racisme expliqué à ma fille

Société - Un enfant est curieux. Il pose beaucoup de questions et il attend des réponses précises et convaincantes. C’est en m’accompagnant à une manifestation contre un projet de loi sur l’immigration que ma fille m’a interrogé sur le racisme.

Rédaction LeBrief - 22 mars 2024

Bidonvilles, pourquoi y en a-t-il encore ?

Dossier - Ces habitats se concentrent dans les périphéries ou au sein de bidonvilles, où les efforts de résorption peinent à suivre.

Sabrina El Faiz - 30 novembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire