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Éducation : malgré la crise sanitaire, le bilan statistique du secteur est très positif

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Manifestations des contractuels, déscolarisation, retards d’apprentissage… Au Maroc, les perturbations du système de l’éducation, provoquées par la pandémie du coronavirus et accentuées par des problèmes sociétaux, révèlent des conséquences multiples, parfois désastreuses. Toutefois, dans son rapport annuel sur les statistiques et les indicateurs de ce secteur, le ministère de l’Éducation nationale souligne que le bilan de ce dernier a été «très positif et encourageant» durant la saison écoulée. La tutelle relève pourtant certains points qui restent à améliorer.

Les fermetures d’établissements scolaires en raison de la pandémie de la Covid-19 ont eu un impact très variable sur les enfants du monde entier, tous ne disposant pas des mêmes opportunités, outils ou accès nécessaires pour poursuivre leur éducation. Pour des millions d’élèves, la fermeture de leurs écoles n’a pas constitué une perturbation de leur éducation, mais la fin abrupte de leur scolarisation.

Lire aussi :Covid-19 : fermeture des écoles, une catastrophe générationnelle

Toutefois, malgré la conjoncture difficile marquée par la crise sanitaire et ses impacts sur le système éducatif, le bilan statistique du secteur a été «très positif et encourageant» durant la saison scolaire 2019-2020. C’est ce qu’a indiqué le ministère de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique dans son rapport annuel sur les statistiques et les indicateurs du secteur.

Dans le détail, le taux de scolarisation dans l’enseignement primaire a atteint environ 100% durant la saison scolaire écoulée, a révélé le rapport. Au niveau du cycle collégial, ce taux a atteint 94,2% (92,2% chez les filles), contre 91,8% au titre de la saison 2018-2019. Dans le volet « efficience du rendement du système éducatif » de son rapport annuel, la tutelle a souligné que la même tendance a été observée au niveau du cycle secondaire, où le taux de scolarisation s’est établi à 69,6%, contre 66,9% une année auparavant. Au total, le département de Saïd Amzazi a recensé 7.365.626 élèves scolarisés dans les trois cycles en 2019-2020.

En ce qui concerne le préscolaire, le ministère a fait état d’une évolution de 14,1% du taux de scolarisation des enfants âgés de 4 à 5 ans. Cette dernière a atteint 71,9% en 2019-2020, contre 57,8% la saison d’avant. Ainsi, la tutelle a mis en avant les efforts déployés pour la construction et l’aménagement de nouvelles salles dans les établissements publics, ainsi que la mobilisation, autour de ce chantier, de tous les partenaires et la société civile. Selon les mêmes données, le taux d’achèvement des études s’est également amélioré au niveau des trois cycles, passant de 87,7% à 91,4% au primaire, de 55,6% à 61,4% au collège et de 31,3% à 39% au lycée. Le nombre des établissements scolaires a atteint 11.213, dont 6.110 en milieu rural. Le nombre d’internats est, quant à lui, passé de 822 à 924 structures, soit une évolution de 12,4%. Par ailleurs, l’initiative royale « un million de cartables » a profité à 4.216.068 élèves durant la même saison, soit une hausse de 10.3% par rapport à la saison d’avant. Le rapport a ajouté que le programme Tayssir, qui a mobilisé une enveloppe budgétaire de 2.5 milliards de DH (MMDH), a, quant à lui, bénéficié à 2.435.052 élèves, soit une augmentation de 5,8%.

Enfin, le taux de réussite au baccalauréat est, pour sa part, passé de 66,9% en juin 2019 à 72%,2 en juin 2020, alors que le décrochage scolaire dans les trois cycles a baissé de 15% durant la même période.

L’enseignement privé, toujours en deçà des objectifs

Parmi les 7.365.626 élèves scolarisés dans les trois cycles en 2019-2020, 1.105.182 élèves étaient inscrits dans les établissements privés, soit 17%. Selon le bilan de la saison scolaire 2019-2020, le taux de scolarisation dans le privé a atteint 17,8% au primaire, 10,3% dans le cycle collégial et 10,7% dans le cycle secondaire qualifiant. N’ayant pas encore atteint les 20%, un objectif fixé il y a plus de dix ans, l’enseignement privé au Maroc n’a pas encore atteint le niveau auquel aspirent les autorités, a souligné le rapport. Cette tendance risque de s’aggraver pendant l’exercice académique 2020-2021. En effet, durant la dernière saison scolaire, des conflits ont éclaté entre les parents d’élèves de l’enseignement privé et les acteurs de ce secteur en raison de frais de scolarité imposés pour les périodes ou la scolarité a été interrompue à cause du confinement. Certaines frictions sont même arrivées aux tribunaux. Ainsi, ces problèmes ont causé une migration des élèves de l’enseignement privé à l’enseignement public pour la saison scolaire 2020-2021. Le nombre de ces étudiants est estimé entre 52.000 et 240.000.

D’autres points à améliorer

Le nombre de classes à niveaux multiples dans l’enseignement primaire en milieu rural a baissé. Cette tendance concerne notamment les classes composées de quatre, cinq et six niveaux, qui représentent désormais 3,6%, contre 4,3% une année auparavant. Les classes composées de deux ou trois niveaux ont représenté 96,4% lors de la saison 2019-2020. Afin de résoudre la problématique des classes surpeuplées et à niveau multiple, la tutelle souligne le besoin impératif de plus de cadres éducatifs. L’effectif du corps enseignant a évolué de 2,17% durant la même période, enregistrant 252.135 enseignants, dont 48% évoluent en milieu rural, a relevé le rapport.

Les mesures de lutte contre la Covid-19 ont été particulièrement difficiles à vivre pour les enfants scolarisés ainsi que pour leurs parents : suivre les cours à distance s’est avéré éprouvant pour certains enfants. En effet, les restrictions liées à la Covid-19 ont touché les enfants de manière inégale, car tous ne disposaient pas des mêmes opportunités, outils ou accès nécessaires pour poursuivre leur éducation pendant la pandémie. Entre Covid-19 et manifestations des contractuels, le secteur est dans la tourmente. Ainsi, l’éducation devrait figurer au cœur des plans de relance du gouvernement. Dans cette optique, la Commission spéciale du nouveau modèle de développement (CSMD) a recommandé une transformation de fond du secteur et sur plusieurs fronts. L’objectif à l’horizon 2035 est que 90% des élèves marocains sachent lire, écrire et calculer au terme du cycle primaire.

Lire aussi :Modèle de développement : de (très) grandes ambitions autour de l’éducation

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