Après l’Espagne, c’est au tour de l’Allemagne de tenter d’apaiser les tensions avec le Maroc. Le gouvernement marocain avait rappelé son ambassadricesur place le mois dernier en raison de plusieurs problèmes politiques entre les deux pays. Aussi, il a suspendu toute communication et tout lien avec l’ambassade de la République fédérale d’Allemagne en avançantde «profonds malentendus» avec Rabat. Ces tensions ont même mis un coup de frein au projet de neutralité énergétique allemand qui, conformément à un accord signé le 10 juin 2020 avec l’Agence marocaine de l’énergie solaire (Masen), porte sur la production d’hydrogène vert etla réalisationde recherches et d’investissements dans l’utilisation de cette matière.
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Il y a plusieurs questions qui sont au centre du problème entre le Maroc et l’Allemagne, notamment la position de cette dernière concernant le Sahara ainsi queson accueil de Mohamed Hajib, un ancien condamné pour terrorisme. D’ailleurs, peu de temps après la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara parl’ancien président américain Donald Trump, Berlin avait rapidement réfuté cette décision,appelant les États-Unis à agir dans «le cadre du droit international» afin de trouver une solution à ce problème.
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S’agissant de l’affaire de Mohamed Hajib,l’Allemagne a refusé d’extrader cet ancien condamné pour terrorisme, qui se cache depuis 2017sur son territoire. Ce dernier a publié une série de vidéos sur YouTube accusant les forces marocaines de l’avoir torturé pendant les sept ans qu’il a passé en prison. Ces accusations ont été rejetées par les autorités du Royaume, ainsi que par d’anciens détenus qui étaient emprisonnés en même temps que Hajib. À ce jour, le Maroc continue en vain dedemander à l’Allemagne d’extrader l’individu en question pour qu’il réponde aux nouvelles plaintes qui ont été déposées contre lui.
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L’Allemagne utilise la crise libyenne pour se rapprocher du Maroc
Malgré le froid qui caractérise ses relations avec Rabat depuis plusieurs semaines, l’Allemagne a invité le Maroc à participer à la Conférence internationale sur la Libye qu’elle organise à Berlin le 23 juin. Un geste qui a été interprété par plusieurs observateurs «comme une main tendue de Berlin envers le Royaume». Selon une source de nos confrères de Le360, «l’invitation a été adressée et la réponse du Maroc n’est pas encore parvenue» au gouvernement allemand. Il faut rappeler que l’Allemagne avait organisé en janvier 2020 un sommet sur la Libye, auquel le Maroc n’avait pas été convié. Cette conférence a connu la participation de plusieurs pays, dont la Chine, la Russie et l’Algérie, ainsi qu’un grand groupe de nations européennes. La diplomatie marocaine n’a pas apprécié de ne pas être invité à cette rencontre, alors que le Royaume a joué un rôle important dans le processus de paix qui a calmé l’intensité du conflit libyen. En effet, le Maroc a organisé une table ronde avec plusieurs factions impliquées dans ceconflit, ce qui a ensuite permis à ces derniers de tenirdes pourparlers menéssous l’égide des Nations Unies et de conclure les accords de Skhirat de 2015.
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Nouveau round de négociations entre représentants rivaux libyens
L’invitation de l’Allemagne intervient alors que le Maroc accueille, dans les environs de Rabat à partir de ce vendredi 4 juin, de nouveaux pourparlers entre les représentants rivaux libyens. Ce nouveau round concerne la désignation de hauts responsables en Libye, souligne le ministère marocain des Affaires étrangères dans un communiqué. Ainsi, Khaled El-Mechri, président du Haut Conseil d’État basé à Tripoli (ouest), et Aguila Saleh, président du Parlement élu siégeant à Tobrouk (est), sont actuellement dans le Royaume pour des discussions dont «le format reste à déterminer». Ces derniers échangeront sur les candidats à nommer à la tête de certaines hautes instances du pays, à savoir aux postes degouverneur de la Banque centrale, de Procureur général et de présidents de l’Autorité de contrôle administratif, de l’Instance nationale de lutte contre la corruption, de la Haute commission électorale ainsi que de la Cour suprême.
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Selon le communiqué de la diplomatie marocaine, la collecte des candidatures pour ces postes clés, objets de divisions profondes dans ce pays, avait été lancée en janvier dernier à la suite de plusieurs rounds de discussions au Maroc. L’objectif de la médiation marocaine et de ce processus de négociation est de soutenir les préparatifs pour les élections libyennes prévues le 24 décembre prochain et d’assurer le retrait des troupes étrangères et des mercenaires du pays, conformément aux termes du cessez-le-feu en vigueur.
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Àson arrivée à l’aéroport de Rabat-Salé,Aguila Salah a déclaré que «la Libye a toujours besoin du soutien constant du Maroc pour la réalisation» de sa sécurité et de sa stabilité, «au vu de la place de choix dont jouit le Royaume au sein de la communauté internationale et de l’intérêt qu’accorde le roi Mohammed VI à la question libyenne». Et de préciser que «la Libye a réussi, grâce aux efforts des pays frères, et à leur tête le Maroc, à mettre en place un seul pouvoir exécutif, composé d’un conseil présidentiel et d’un gouvernement d’union nationale, qui a entamé sa mission».
Enfin, d’après le président du Parlement élu siégeant à Tobrouk, sa visite, qui intervient après l’invitation de son homologue Habib El Malki, vise à confirmer «la profondeur et la solidité des relations fraternelles liant les peuples frères marocain et libyen». Elle traduit aussi la volonté des deux nations de consolider les contacts entre les Chambres des représentants libyenne et marocaine pour la discussion des questions d’intérêt commun. Pour sa part, El Malki a indiqué que ces nouvelles discussions entre les représentants rivaux libyens permettront d’améliorer la qualité du dialogue inter-libyen loin de toute ingérence internationale.
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