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L’affaire Brahim Ghali divise les politiques en Espagne

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Plus de 24 heures après son départ de l’Espagne, Brahim Ghali fait encore couler beaucoup d’encre dans le pays. Les circonstances et les raisons de son entrée et de sa sortie divisent les politiques espagnols. En raison de cette affaire, le Parti populaire (PP) espagnol réclame la démission de la cheffe de la diplomatie Arancha Gonzalez Laya. Le parti Ciudadanos exige pour sa part de cette dernière ainsi que du Chef du gouvernement Pedro Sanchez de soumettre au Parlement un rapport complet sur les tenants et aboutissants de cet épisode sombre. Il demande aussi à l’exécutif de révéler les garanties qui prouvent que Ghali coopérera avec la justice concernant les charges retenues contre lui.

En Espagne, l’affaire Brahim Ghali a provoqué une profonde scission entre les politiques et le gouvernement. En effet, la décision du Premier ministre Pedro Sanchez et de son exécutif d’infiltrer illégalement le leader du Front Polisario pourtraiter son infection à la Covid-19dans l’hôpital San Pedro de Logroño n’a pas été communiquée au reste des acteurs politiques du pays. De plus, après le fiasco de la comparution virtuelle de Brahim Ghali devant le juge Santiago Pedraz du tribunal n°5 de l’Audiencia Nacional, le secrétaire général du Parti populaire espagnol (PP), Teodoro Garcia Eega, a demandé à la ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, de démissionner de son poste. LePP a officiellement dénoncé que la responsable espagnole n’a pas été«à la hauteur dans la gestion decette crise», qui a mis en péril les relations entre Rabat et Madrid.

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Pour Pablo Montesinos, secrétaire adjoint à la communication du PP et député du parti au Congrès, Laya n’a pas donné la vraie version des faits relatifs à l’affaire Ghali, chose qui a contribué au déclenchement de la crise diplomatique avec le Maroc. «Sur les questions internationales, notre gouvernement doit être à l’avant-garde et il doit faire ce que font les principales puissances européennes, et il ne l’a pas fait», a-t-il regretté. Depuis la confirmation de la présence du dirigeant du groupe séparatiste en Espagne, le PP a critiqué les agissements du gouvernement Sanchez, notamment sa décision d’autoriser son admission à l’hôpital avec une fausse identité.

Pour le PP, l’attitude hostile et dédaigneuse du gouvernement espagnol a mis le Maroc en colère et a ravivé les tensions qui existaient depuis longtemps entre les deux pays. Pour éviter l’exacerbation de cette situation, le parti a adressé plusieurs déclarations au bureau du Chef du gouvernement l’appelant à calmer les tensions et à faire le nécessaire pour résoudre ce problème au plus vite. Pablo Casado, le leader du PP, a assuré que son parti a envoyé cinq notes au gouvernement Sanchez lui demandant d’expliquer pourquoi l’Espagne a permis à Brahim Ghali d’entrer sur sonterritoiresans consultation préalable. Casado a également exhorté son pays à renforcer la «relation bilatérale fondamentale» avec le Maroc dans différents domaines, notamment la sécurité, l’énergie, la santé, l’agriculture et la pêche, entre autres. En outre, il asouligné son engagement à «intensifier cette relation de voisinage stratégique et fondamentale pour l’Union européenne, l’Espace atlantique, la région du Maghreb et le continent africain».

Lire aussi :La justice espagnole laisse Brahim Ghali en état de liberté

Les déboires de Brahim Ghali avec la justice espagnole sont loin d’être finis

En plus des plaintes pour viol, torture, enlèvement, séquestration et crimes contre l’humanité, le chef du Polisario fait désormais aussi l’objet d’une procédure préliminaire pour falsification d’un document de voyage. Cette procédure, lancée par le tribunal d’instruction n°3 de Logroño, intervient à la suite d’une plainte déposée par le syndicat des fonctionnaires espagnols Manos Limpias. Le juge chargé de ce dossier a indiqué dans un arrêt que «les faits tels que présentés renferment des indices qui font état de l’existence présumée d’un délit de falsification d’un document public». Et de préciser qu’«il y a ainsi lieu d’ouvrir une procédure préliminaire» contre le dénommé Brahim Ghali.

Selon les médias espagnols, le leader du mouvementséparatiste a présenté la fausse identité algérienne d’un certain Mohamed Benbatouch pour être admis à l’hôpital San Pedro ainsi que celle de Mohamed Abdellah pour remplir d’autres documents et formalités à caractère médical.

Lire aussi :Brahim Ghali devant la justice espagnole : ce qu’il risque

De son côté, le parti Ciudadanos conteste la décision du juge Santiago Pedraz de laisser Brahim Ghali poursuivre son traitementen Algérie. Le parti remet ainsi en question les «considérations humanitaires» avancées parle gouvernement Sanchez, qui avait au préalable souligné que ce dernier ne quitterait pas le pays «avant de se remettre complètement de sa maladie».Ciudadanos exige aussi des explications quant aux raisons qui ont poussé le gouvernement à refuser qu’un avion algérien ramène le concerné à Alger.

Maintenant qu’il n’est plus en Espagne, María Carmen Martínez Granados, députée du parti en question, réclame que le gouvernement révèle le «type de garanties» qui prouvent que Ghali coopérera avec la justice concernant les charges retenues contre lui. Edmundo Bal, porte-parole de Ciudadanos, a souligné pour sa part que «chaque seconde qui passe sans que le gouvernement fournisse des explications donne le sentiment que l’on va faire face à un nouvel épisode sombre et étrange».

Lire aussi :Comparution de Brahim Ghali devant la justice espagnole : à quoi faut-il s’attendre ?

Par ailleurs, à l’instar des membres du PP, les députés de Ciudadanos appellent Arancha Gonzalez Laya, à soumettre un rapport au Parlement, détaillant toutes les informations liées à l’affaire Brahim Ghali.De plus, ils exigent sa comparution et celle de Pedro Sanchez devant les parlementaires pour apporter les éclaircissements nécessaires.

Écouter aussi :Le Scan : analyse du spectaculaire Ghaligate

Enfin, pour le moment le Maroc n’a toujours pas réagi au départ de Brahim Ghali de l’Espagne, bien que la diplomatie ibérique l’ait informé de cette démarche. Cependant, Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères, avait affirmé que le Royaume ne restera pas muet face aux actions de Madrid et qu’il présentera ses réponses au moment opportun.

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