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Le roi Mohammed VI a pris une grande décision au sujet des enfants se trouvant illégalement dans l’Union européenne (UE). En effet, il a ordonné ce mardi 1er juin aux ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères de résoudre définitivement les questions liées à la migration illégale des mineurs marocains non accompagnés en Europe. Dans un communiqué de presse commun, les deux départements ont souligné que, bien que le Royaumeait déjà travaillé avec les États de l’UE pour assurer le retour desdits mineurs, les procédures (administratives et judiciaires) complexes de certains pays ont retardé leur rapatriement. D’ailleurs, poursuit la même source, les mécanismes de coopération qui ont été mis en place à cet effet, notamment avec la France et l’Espagne, ont permisle retour de plusieurs dizaines de mineurs au Maroc. En outre, le communiqué assure que le gouvernement marocain est toujours disposé à collaborer, «comme il l’a toujours fait», avec les pays européens et l’UE, pour le règlement de cette question.
Le portail européen EU Political Report rapporte pour sa part que le Royaume «est le premier pays à agir sur les inquiétudes concernant certains cercles de la société civile, voire des réseaux criminels, qui utilisent les conditions prétendument précaires des mineurs comme prétexte pour les exploiter». De plus, James Wilson, auteur de l’article, estime que la question migratoire, notamment la question des mineurs non accompagnés, n’est qu’un prétexte pour «contourner les véritables causes de la crise politique actuelle avec l’Espagne, dont les origines et les fondements sont bien connus».
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Une décision saluée par l’UE
Suite à l’annonce des dernières instructions royales concernant le rapatriement des mineurs clandestins, Oliver Varhelyi, membre de la Commission européenne (CE), a fortement salué cette décision. «Je salue cette annonce importante du Maroc aujourd’hui concernant la réadmission des mineurs non accompagnés», a déclaré le commissaire européen au Voisinage et à l’Élargissement. Il a précisé sur son compte Twitter que l’UE envisage depoursuivre sacoopération étroite avec le Maroc pour relever les défis migratoires et «faire progresserle partenariat bilatéral, dans l’intérêt mutuel».
De son côté, l’eurodéputée polonaise Anna Fotyga s’est également dite très satisfaite dela décision des autorités marocaines de régler définitivement la question des mineurs non accompagnés en Europe. Et de noter : «Je salue la décision des autorités marocaines de réadmettre tous les mineurs marocains non accompagnés, mais identifiés qui se trouvent illégalement dans l’Union européenne».
Les efforts importantsdu Maroc dans la lutte contre la migration
Les réitérations des hautes instructions du Roi semblent interveniren réponseaux accusations espagnoles selon lesquelles le Maroc ne reprend pas ses migrants conformément aux accords de coopération qu’il a précédemmentconclus avec l’UE. Des accusations qui ont été imputées au Royaume après l’arrivée à Sebta le mois dernier, et en seulement 48 heures, de plus de 10.000 personnes en provenance de Fnideq, dont au moins 1.500 étaient des mineurs. La plupart de ces derniers ont été immédiatement renvoyés à la ville précitée, mais des centaines d’enfants non accompagnés y sont restés.
Rabat avait profité de cette crise migratoire pour souligner la disparité des charges dans les procédures de contrôle des frontières. «Les événements de ces derniers jours ont montré que 99% des efforts dans cette lutte sont faits par le Maroc», a soutenu le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita. Il a affirmé que le Royaume a empêché plus de 14.000 tentatives de migration irrégulière depuis 2017, soulignant que l’UE ne contribue même pas à 20% du coût total que le pays assume pour prévenir et avorter les opérations migratoires illégales. Le responsable a également indiqué qu’au cours de cette période, le Maroc a en plus transmis plus de 9.000 informations de renseignement à ce sujet à l’Espagne et qu’il a démantelé 8.000 cellules de trafic d’êtres humains.
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La crise diplomatique entre Rabat et Madrid
Pour rappel, le Maroc et l’Espagne sont en froid depuis que le gouvernement ibérique a décidé d’accueillir, à l’insu de Rabat, leleader du Polisario, Brahim Ghali, pour soigner son infection à la Covid-19 à l’hôpital San Pedro de Logroño. En signe de protestation, le gouvernement marocaina rappelé son ambassadeur à Madrid pour des consultations.
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Ainsi, c’est afin d’éviter l’utilisation de la crise migratoire pour détourner l’attention des «véritables causes de la crise politique actuelle avec l’Espagne», notamment sa position surle Sahara, que les ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères ont été exhortés d’accélérer le rapatriement des mineurs marocains. Minimisant la gravité de l’infiltration illégale et secrète du dirigeant des séparatistes, la cheffe de la diplomatie espagnole avait déclaré : «Cela nous déchire le cœur de voir nos voisins envoyer des enfants, voire des bébés [parce qu’ils] rejettent un geste humanitaire de notre part». Pedro Sanchez apour sa part lancé que la réaction du Maroc était «un acte de défi», affirmant que le prétendu «manque de contrôle aux frontières» n’est pas seulement une «démonstration d’irrespect envers l’Espagne, mais plutôt envers l’Union européenne».
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Ces déclarations, bien qu’incendiaires, n’ontcependant pas réussi à intimider Rabat. La dernière déclaration du ministère marocain des Affaires étrangères a d’ailleurs rétorqué que «le Maroc n’a pas l’habitude de s’engager dans des controverses sur des déclarations de hauts responsables de pays étrangers. Cependant, le commentaire d’aujourd’hui du Premier ministre espagnol rejetant la déclaration marocaine en la liant à la migration suscite une grande surprise». Nasser Bourita a tenu à ajouter que le Royaume «a souligné à plusieurs reprises que la crise bilatérale n’est pas liée à la question de la migration» ni à la seule affaire de Brahim Ghali. Selon lui, «la genèse et les raisons profondes de cette crise» sont dues à une «confiance brisée entre deux partenaires» et d’«une question d’arrière-pensées espagnoles hostiles au sujet du Sahara». Enfin, la diplomatie marocaine a assuré qu’elle ne se défilera pas et que ses autorités «se réservent le droit d’apporter, au moment opportun, les réponses appropriées aux accusations infondées du gouvernement espagnol».
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