La première comparution virtuelle de Brahim Ghali, chef du Polisario, devant la justice espagnole est terminée. En effet, ce dernier a été auditionné ce mardi 1er juin depuis l’hôpital San Pedro de Logroño par le juge d’instruction n°5 de l’Audiencia Nacional dans le cadre de deux enquêtes. Ces investigations font suite à une plainte pour « enlèvement »et « torture »déposée par le dissident sahraoui El Fadel Breika et à une autre pour, entre autres, « viol », « génocide »et « crimes contre l’humanité »soumise par l’Association sahraouie des droits de l’?Homme (ASADEH) basée en Espagne.
Au cours de cette audience, le chef du groupe séparatiste a fortement contesté les « allégations » qu’on lui impute. À travers son avocat, le pénaliste espagnol Manuel Ollé Sesé, il a assuré que «le motif de ces plaintes est politique visant à miner la crédibilité du peuple sahraoui». Selon le journal espagnol El Pais, aucune mesure conservatoire n’a été adoptée à l’encontre de Brahim Ghali après cette séance.Santiago Pedraz, le juge chargé de ce dossier, a estimé qu’en raison de l’état de santé de ce dernier, il n’existe «pas de risque de fuite avéré». Ainsi, bien que rien n’empêche théoriquement le chef du groupe séparatiste de quitter l’Espagne, il a été appelé à rester dans le pays jusqu’à la fin de cette affaire et à fournirune adresse ainsi qu’un numéro de téléphone afin qu’il reste localisable et joignable par la justice ibérique.
Lire aussi :Brahim Ghali devant la justice espagnole : ce qu’il risque
Notons que ce mêmejuge avait précédemment refusé la requête de l’ASADEH de placer le tortionnaire présumé en détention provisoire et de confisquer son passeport pour éviter qu’il ne fuit l’Espagne sans être entendu par la Haute cour de Madrid. Pedraz a également refusé d’enquêter sur l’entrée de ce dernier sous une fausse identité sur le sol espagnol.
De son côté, le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska a appelé plus tôt ce mardi à respecter les décisions du juge qui enquête sur l’affaire Brahim Ghali, soulignant qu’il faut«laisser la diplomatie travailler sereinement pour résoudre la crise ouverte avec le Maroc».
Lire aussi :Comparution de Brahim Ghali devant la justice espagnole : à quoi faut-il s’attendre ?
Échanges de discours hostiles entre Rabat et Madrid
La veille de la comparution de Brahim Ghali devant la justice espagnole, les diplomaties marocaines et espagnoles ont eu des échanges incendiaires. Dans une déclaration publiée ce lundi 31 mai, le ministère marocain des Affaires étrangères a exprimé son étonnement quant aux dernières remarques du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez. Il a affirmé que la situation actuelle résulte de l’hostilité croissante de l’Espagne envers les intérêts marocains, notamment la positionpro-Polisarioaffichée par certainshauts responsables espagnols.
Cependant, Sanchez continue de suggérer que la récente crise de Sebta constitue la source principale du désaccord entre les deux pays. Lors d’une conférence de presse, il a ainsi accusé le Maroc d’avoir permis à des milliers de migrants irréguliers d’entrer dans le préside occupé, qualifiant cette action d’«inacceptable» et d’«attaque contre nos frontières nationales». «Il n’est pas acceptable qu’un gouvernement dise nous allons attaquer les frontières,nous allons ouvrir les frontières pour laisser entrer 10.000 migrants en moins de 48 heures… à cause de désaccords de politique étrangère», a-t-il lancé.
Lire aussi :Sebta : léger calme après la tempête
Les remarques du Premier ministre espagnol n’ont évidemment pas été bien accueillies par le Maroc. En réponse, le département de Nasser Bourita a indiqué qu’il est étonné de voir que le gouvernement espagnol persiste à présenter de manière fallacieuse la crise de Sebta comme l’épine dorsale de ses divergences stratégiques avec le Royaume. «Le Maroc n’a pas l’habitude de s’engager dans des controverses sur des déclarations de hauts responsables de pays étrangers. Cependant, le commentaire d’aujourd’hui du Premier ministre espagnol rejetant la déclaration marocaine en la liant à la migration suscite une grande surprise», a rétorqué la tutelledans un communiqué.
La même source précise qu’aucune déclaration d’un responsable marocain «ne mentionne de quelque manière que ce soit les questions de migration» comme étant la cause des tensions entre Madrid et Rabat. Le ministères’est également demandé si le gouvernement espagnol a «lu correctement les différentes déclarations» que le Maroc a officiellement formulées depuis le début de cette crise, en particulier celle que Nasser Bourita a prononcée ce lundi. Le responsable a soutenu qu’«Il n’appartient pas aux responsables étrangers de définir quel ministre marocain doit s’exprimer sur quels sujets», notant que la gestion de la crise actuelle avec l’Espagne concerne plusieurs institutions et départements marocains.
Lire aussi :Affaire Brahim Ghali : l’Espagne entre le marteau et l’enclume
Une crise de confiance brisée entre deux partenaires
Alors que l’Espagne continue d’invoquer les événements de Sebta pour accuser le Maroc de «chantage», Nasser Bourita a souligné que le gouvernement ibérique semble recourir à des tactiques de distraction et de dénigrement pour esquiver les véritables questions en jeu. «Le Maroc a souligné à plusieurs reprises que la crise bilatérale n’est pas liée à la question de la migration. La genèse et les raisons profondes de la crise sont désormais bien connues», a précisé le ministère. Dans cette déclaration, la deuxième publiée ce lundi 31 mai par la diplomatie marocaine, il affirme que la crise entre les deux pays est due à une «confiance brisée entre deux partenaires». La diplomatie marocaine dénonce le fait que l’Espagne a minimisé la gravité de sa décision d’accueillir en secret, et avec l’aide de l’Algérie, le leader du Polisario sur son territoire.
Lire aussi :Affaire Brahim Ghali : la diplomatie espagnole tente de se rattraper
Le Maroc condamne non seulement l’entrée dans la péninsule ibérique du séparatiste sous une fausse identité et un passeport diplomatique falsifié, mais condamne aussi la discrète collusion du Front séparatiste et des gouvernements algérien et espagnol dans cette affaire. Pour Bourita, désormais, «la racine de la crise est une question d’arrière-pensées espagnoles hostiles au sujet du Sahara, une cause sacrée pour tout le peuple marocain». Et de préciser qu’«on ne peut pas combattre le séparatisme chez soi et le promouvoir contre son voisin. C’est au nom de cette cohérence vis-à-vis de lui-même d’abord et de ses partenaires ensuite, que le Maroc n’a jamais exploité le séparatisme. Il n’a jamais encouragé (le séparatisme) comme une carte dans ses relations internationales, et notamment avec ses voisins», fait remarquer le responsable marocain.
Lire aussi :Maroc-Espagne : l’affaire Brahim Ghali attise l’ire de la diplomatie et des partis marocains
D’ailleurs, Nasser Bourita a tenu à rappeler que le Maroc a soutenu l’Espagne quand elle était en pleine crise catalane. Le Royaume a défendu, sans réserve, la souveraineté nationale espagnole et son intégrité territoriale, «par les actes (interdiction d’entrée des Catalans séparatistes au Maroc, interdiction de tout contact entre le Consulat du Maroc à Barcelone et le mouvement séparatiste catalan) et les prises de positions (communiqués de soutien clairs et forts)», a-t-il insisté.
Enfin, la diplomatie marocaine assure que la crise actuelle avec l’Espagne «n’est pas liée au cas d’un homme. Elle ne commence pas avec son arrivée pas plus qu’elle ne s’achève avec son départ». Mais, poursuit le ministère, «c’est d’abord une histoire de confiance et de respect mutuelrompus entre le Maroc et l’Espagne (…)et c’est un test pour la fiabilité du partenariat» entre les deux nations. Désormais, la question que pose concrètement et directement le Royaume est : «que veut l’Espagne réellement ?»
Tanger : débat international sur la résilience face à la sécheresse
Politique - Cet événement rassemble des experts et universitaires marocains et étrangers pour explorer des stratégies visant à renforcer la résilience face à la sécheresse et au stress hydrique liés au changement climatique.
Farah Nadifi - 26 octobre 2024Amitiés Maroc-France : une visite sous le signe de la coopération renouvelée
Politique - Le Maroc et la France, deux nations liées par une histoire riche et complexe, voient leurs relations se redéfinir sous l'égide de la visite officielle d'Emmanuel Macron à Rabat.
Farah Nadifi - 25 octobre 2024Droit de grève: les discussions prévues début de la semaine prochaine
Politique - Mustapha Baitas a assuré que l'exécutif procédera à l'écoute des différents groupes au sein des Commissions parlementaires.
Mbaye Gueye - 25 octobre 2024Passations de pouvoirs au sein du gouvernement marocain
Politique - Plusieurs cérémonies de passation de pouvoirs ont eu lieu à Rabat, au sein de divers ministères du gouvernement.
Rédaction LeBrief - 24 octobre 2024Enseignement supérieur : passation de pouvoirs entre El Midaoui et Miraoui
Politique - La passation de pouvoirs entre Azzedine El Midaoui et son prédécesseur Abdellatif Miraoui s'est tenue jeudi à Rabat.
Rédaction LeBrief - 24 octobre 2024Rabat : passation de pouvoirs entre Mohcine Jazouli et Karim Zidane
Politique - La passation de pouvoirs entre Karim Zidane, nommé ministre délégué, et son prédécesseur Jazouli, a eu lieu ce jeudi à Rabat.
Rédaction LeBrief - 24 octobre 2024Législatives françaises : Elisabeth Moreno présente son programme pour la 9e circonscription
Politique - La campagne des législatives des Français de l’étranger bat son plein. Elisabeth Moreno, candidate pour la majorité présidentielle dans la 9ᵉ circonscription des Français de l’étranger, est entrée en campagne ce 23 mai au Maroc.
Atika Ratim - 27 mai 2022Aziz Akhannouch à Bruxelles pour les Journées européennes du développement
Politique - Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, est à Bruxelles où il prend part aux Journées européennes du développement (JED). Il s’agit de l’un des principaux forums mondiaux sur la coopération au développement, et dont l’ouverture a eu lieu ce mardi 21 juin.
Rédaction LeBrief - 21 juin 2022Gouvernement Akhannouch : quel bilan de la première année ?
Khadija Shaqi - 11 octobre 2022Sahara : l’Uruguay gèle sa reconnaissance de la pseudo « RASD »
Politique - L'Uruguay a annoncé que le gouvernement s'apprête à annuler officiellement sa reconnaissance de la pseudo "RASD".
Hajar Toufik - 14 décembre 2022Maroc-Espagne : le roi Mohammed VI se félicite du développement de la coopération bilatérale
Politique - Le Roi est satisfait quant à l’amélioration des relations du Maroc avec l’Espagne dans le cadre de la nouvelle feuille de route.
Nora Jaafar - 1 février 2023France-Algérie : la visite de Tebboune à Paris sera-t-elle encore une fois reportée ?
Afrique, Politique - La visite du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, en France, risque un nouveau report jusqu’à l’automne prochain.
Hajar Toufik - 9 juin 2023PLF 2025 : répartition régionale des investissements
Politique - Le PLF 2025 vise à réformer la répartition des investissements pour un développement équilibré à travers les régions.
Farah Nadifi - 30 octobre 2024