Les propos de Nasser Bourita, chef de la diplomatie marocaine, lors d’une sortie médiatique le 24 mai ont sans doute inquiété l’Espagne quant à l’avenir de sa relation avec le Maroc. Bourita a assuré que «dans le cas où le chef du Polisario quitterait sans encombre le territoire espagnol de la même manière qu’il y a accédé, notre relation bilatérale ne manquerait pas de s’aggraver très fortement (…) Nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout, à savoir encore une fois, la rupture des relations diplomatiques avec l’Espagne».
Quelques jours plus tard, la presse espagnole annonce que le chef du Polisario, Brahim Ghali, comparaîtra le 1er juin devant la justice. Il sera auditionné à 10h30 du matin par le juge Santiago Pedraz. L’Espagne aurait-elle pris conscience de l’erreur qu’elle a commise ? Entout cas, l’hôpital deLogroño, où se trouve le leader séparatiste, est sous surveillance policière depuis quelques jours.
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L’ex-chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a estimé que la relation avec le Maroc est «fondamentale» pour la sécurité et la stabilité de son pays. Il a indiqué que le Royaume «a toujours été un partenaire sérieux, dynamique et loyal vis-à-vis de l’Espagne dans la lutte contre le terrorisme et dans la politique migratoire». Il appelle le gouvernement actuel à retrouver la confiance qui le liait auparavant avec le Maroc. «Nous devons retrouver la confiance qui constitue un élément essentiel dans les relations extérieures», souligne Zapatero.
Même son de cloche du côté de José Manuel Garcia Margallo, ancien ministre des affaires étrangères espagnol. Ce dernier a déploré l’état actuel de la crise. Il appelle le gouvernement à «reconsidérer sa position»sur le Sahara. «Je crois que l’Espagne doit reconsidérer sa position sur le Sahara dans le nouveau contexte géopolitique, après la décision des États-Unis», a-t-il souligné. L’ex-chef de la diplomatie espagnole estime que le gouvernement ibériquea “tourné le dos” à l’évolution du contexte international suite à la décision américaine.
«Quand les circonstances changent, on doit changer. Nous devons nous adapter au nouveau contexte. C’est un problème que nous devons résoudre», note Margallo.
Benyaich accuse Laya de «présenter des faits erronés»et «tenir des propos inappropriés»
Dans une déclaration à la presse, l’ambassadrice marocaine en Espagne, Karima Benyaich, a déploré les propos d’Arancha Laya Gonzalez, cheffe de la diplomatie espagnole, sur le Maroc. Benyaich accuse Laya de «présenter des faits erronés» et «tenir des propos inappropriés» envers le Royaume. L’ambassadrice précise que «la crise actuelle a dévoilé «les véritables arrière-pensées et desseins de certains milieux en Espagne qui persistent à vouloir nuire aux intérêts supérieurs du Royaume, depuis la récupération du Sahara marocain en 1975».
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Elle ajoute que «le respect mutuel et la confiance entre les deux pays, auxquels a fait référence monsieur le président du gouvernement espagnol, sont malheureusement remis en cause aujourd’hui».
El Otmani s’entretient avec les SG des partis politiques
Ce jeudi à Rabat, le Chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani, s’est entretenu avec les secrétaires généraux des différents partis politiques représentés au Parlement afin de discuter des développements de la crise politique entre le Maroc et l’Espagne. Ces derniers ont exprimé tout leur soutien aux positions et mesures prises par le gouvernement à ce sujet. Ils estiment que le fond de la crise politique avec l’Espagne est en lien direct avec la question du Sahara, qui concerne tous les Marocains, toutes sensibilités politiques et sociales confondues.
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«L’Espagne est animée par la volonté de créer les problèmes, de contrarier les efforts du Maroc pour consacrer son intégrité territoriale et de tenter d’exercer des pressions sur le Royaume dans une attitude déplacée de la part d’un pays ami lié au Maroc par des partenariats stratégiques et économiques importants», soulignent les secrétaires généraux des partis dans un communiqué lu par Said Amzazi, porte-parole du gouvernement, à l’issue de la réunion. Ces derniers précisent que les réactions espagnoles concernent la question de l’intégrité territoriale du Royaume, qui connaît une dynamique positive et un soutien politique à l’international.
Une chose est sûre, l’Espagne ne voudra pas perdre le Maroc comme partenaire et allié historique, d’autant plus que les deux pays sont engagés dans des dossiers sécuritaires et économiques extrêmement importants, à savoir la lutte contre le terrorisme et le Gazoduc Maghreb-Europe, entre autres. La comparutionde Brahim Ghali en Espagne va-t-elle indirectement permettre une “réconciliation” entre les deux pays méditerranéens?? Affaire à suivre.
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