La Commission spéciale pour le modèle de développement (CSMD) a enfin dévoilé son plan économique et socialaxé sur l’humain et couvrantles15 prochaines années. Le président de cette Commission, Chakib Benmoussa, a conclu ainsiun processus consultatif qui a duré plus d’une année en présentant ce rapport au roi Mohammed VI. Il a souligné que le document est le fruit de 881 heures d’interaction directe et de 430 heures de travail en interne dans le cadre de ce que la CSMD appelle « la mobilisation de l’intelligence collective ». Cette mobilisation a concerné les partis politiques, les syndicats, les fédérations et les chambres professionnelles, les institutions constitutionnelles, régionales et locales, les ONG, les experts nationaux et internationaux, mais aussi les citoyens à travers des séances d’écoute ou des contributions libres.
Benmoussa a détaillé le nouveau modèle de développement lors d’une conférence de presse au cours de laquelle il a exposé les piliers fondamentaux sur lesquels reposera la planification du pays pour l’avenir.Selon lui,le défi de taille à concrétiser estd’atteindre «la moitié supérieure des différents classements mondiaux des Nations d’ici 2035, voire dans le tiers supérieur dans certains domaines».
Lire aussi :Modèle de développement : la vision 2035 démarre aujourd’hui
Vers une émancipation de la femme marocaine
Le nouveau modèle de développement est principalement axé sur l’humain.Dans une déclaration à la MAP,l’écrivain Fouad Laroui, membrede la CSMD,a d’ailleurs souligné qu’il s’agit de «développer notre capital humain, d’abord par l’éducation et la santé, mais aussi par la culture».Ainsi, le rapportappelle à la mise en place de programmes à grande échelle qui visent à bénéficier et à autonomiser les personnes vulnérables de la société marocaine et à promouvoir le développement durable au Maroc. Le président de la CSMD a dans ce sens souligné l’importance de l’autonomisation des femmes marocaines en augmentant à 45% leur taux departicipation à la main-d’œuvre ainsi qu’à l’éducation fondamentale et supérieure.
Le rapport souligne que la position des Marocaines «reste très faible, avec deux tiers des élèves filles ne maîtrisant pas la lecture à la fin de l’école primaire et un taux d’abandon scolaire qui reste très élevé». La CSMD estime aussi qu’il faut instaurer une loi sur la parité des salaires, tout en incitant les entreprises à appliquer des procédures de ressources humaines favorables à l’évolution professionnelle des femmes. Il préconise également que l’État donne l’exemple en instaurant des mesures qui promeuvent la politique « genre »au sein de la fonction publique et qui encouragent les femmes à pourvoir des postes de responsabilité, notamment au seind’instances dirigeantes dans les secteurs privés et publics.
Aspirant également à promouvoir l’entrepreneuriat féminin, tant social quede proximité, le rapport indique que d’ici 2030, il faut investir davantage dansce vecteur d’autonomisation (économique, social, culturel). De plus, le CSMD précise qu’il est temps de s’appuyer une nouvelle fois sur l’Ijtihad dans l’Islam pour faire évoluer le débat sur certaines questions sociétales, comme le Ta’ssib dans l’héritage, l’avortement, le statut social des mères célibataires et la tutelle juridique des enfants.
Consolidation du secteur de la Santé
Le nouveau plan de développement du Maroc vise en outre à développer les soins de santé, soulignant que 38% des Marocains n’ont «aucune couverture médicale», ce qui conduit les ménages à payer des frais médicaux très élevés. La CSMDrecommande aussi un renforcement du personnel soignant sur l’ensemble du territoire afin d’atteindre 4,5 professionnels pour chaque 1.000 habitants (hab)en 2035, contredeux pour chaque 1.000 hab actuellement. Ainsi, la réalisation de cet objectif repose sur la formation de 3.600 médecins et de 7.100 infirmiers annuellement, et ce, en augmentant les capacités des Centres hospitaliers universitaires (CHU) et des facultés (publiqueset privées) et en assurant que toutes les régions disposent de centres de formation médicale (CHU ou facultés).
La CSMD a également accordé une attention particulière à la pauvreté et aux inégalités endémiques au Maroc, décrivant la protection sociale comme étant «encore à ses débuts». Le coût des soins de santé privés et de l’éducation est un fardeau pour la classe moyenne, tandis que la faible mobilité sociale et le manque d’inclusion constituent des obstacles pour les tranches les plus pauvres de la société.
Croissance économique et développement
Par ailleurs, le rapport publié mercredi par la Commission de Chakib Benmoussa souligne que le Maroc a longtemps souffert de «l’absence d’une vision stratégique globale et longtermiste». Il déplore que les réformes aient été mises en œuvre de manière isolée, sans repères importants et avec des acteurs incertains de leurs rôles et responsabilités. Cependant, pour remédier à ces problèmes, le gouvernement a su élaborer des plans ambitieux pour assurer la pérennité du pays à plusieurs niveaux. Il ressort du rapport de laCSMD, qu’après deux ans de consultations avec différentes couches de la société, les Marocains ont exprimé «un fort désir d’autonomisation». Et de préciser que les soins de santé, l’éducation, le transport ainsi que les loisirs et la culture constituent les principales préoccupations des décideurs politiques du Royaume.
Afin de relever ces défis et de répondre aux attentes des citoyens, le nouveau modèle de développement prévoit uneaugmentation des dépenses publiques de plus de4% du produit intérieur brut (PIB) jusqu’en 2025. Au cours des cinq années suivantes (de 2025 à 2030), l’augmentation sera de 10% du PIB national. Il mise par la suitesur la croissance du secteur privé pour financer la poursuite du développement du pays.
Cette hausse des dépenses publiques correspond aux recommandations des Nations Unies. Et afin de financer ces dépenses, le rapport préconise de supprimer les exonérations fiscales injustifiées et de mettre en œuvre une politique fiscale plus efficace pour garantir une imposition équitable. Cela permettrait de transformer les contribuables en clients d’un gouvernement qui «retrouve sa vocation première, celle d’être au service du citoyen».
Enfin, pour Fouad Laroui, c’est désormais au tour des citoyens de s’en emparer de ce nouveau rapport, «de le lire et d’adhérer au Pacte national pour le développement qui en forme le socle». «Comme il ne s’agit pas d’un programme de gouvernement, mais d’une philosophie générale qui appelle le consensus, ça marchera si tout le monde y croit et se met à la tâche», insiste l’écrivain.
Aziz Akhannouch reçoit le rapport 2023 de l’AMMC
Politique - Le Chef du Gouvernement, Aziz Akhannouch, a accueilli, Nezha Hayat, Présidente de l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC).
Ilyasse Rhamir - 12 décembre 20245+5 Défense : le Maroc renforce son engagement à Madrid
Politique - Abdeltif Loudyi, a participé, jeudi à Madrid, à la 20e réunion des ministres de la Défense des pays membres de l’Initiative « 5+5 Défense ».
Ilyasse Rhamir - 12 décembre 2024Politique générale : focus sur les infrastructures de base
Politique - La Chambre des représentants tiendra, lundi à 13h, une séance plénière consacrée aux réponses du Chef du gouvernement sur la politique générale.
Ilyasse Rhamir - 12 décembre 2024Le Chef du Gouvernement reçoit le rapport annuel de l’ACAPS
Politique - Le Chef du Gouvernement, Aziz Akhannouch, a accueilli Abderrahim Chaffai, président de l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS).
Ilyasse Rhamir - 12 décembre 2024Lutte anti-blanchiment : le Maroc renforce sa vigilance
Politique - Jawhar Nefissi a remis à Aziz Akhannouch le rapport annuel de l’Instance pour l’année 2023, conformément à la loi n°05-43 relative à la lutte contre le blanchiment d’argent.
Ilyasse Rhamir - 12 décembre 2024Maroc-Pays du Golfe : Bourita s’entretient avec le secrétaire général du CCG
Politique - Nasser Bourita, a rencontré jeudi à Rabat Jassim Mohammed Al Budaiwi, secrétaire général du Conseil de coopération des États arabes du Golfe (CCG)
Rédaction LeBrief - 12 décembre 2024Inauguration à Niamey de la Centrale électrique «Sa Majesté le Roi Mohammed VI»
Politique - Cette centrale est dotée d’équipements de dernière génération avec une capacité de production électrique de 22,5 MVA (20 MW).
Mbaye Gueye - 12 décembre 2024Réunion du Conseil de gouvernement : réformes, accords et nominations
Politique - Ce jeudi 12 décembre 2024, le Conseil de gouvernement, présidé par Aziz Akhannouch, a adopté une série de mesures stratégiques.
Ilyasse Rhamir - 12 décembre 2024Gouvernement Bayrou : bon ou mauvais pour le Maroc ?
Politique - Le nouveau gouvernement Bayrou détient-il les notices pour refonder les relations franco-marocaines ?
Sabrina El Faiz - 24 décembre 2024Maroc – BERD : vers une économie verte et inclusive
Économie, Politique - Aziz Akhannouch s’est entretenu à Rabat avec Odile Renaud-Basso, présidente de la BERD, ce jeudi 5 décembre.
Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024Le Maroc, au cœur des réflexions sur l’avenir mondial
Politique - Rachid Talbi El Alami, a souligné l'importance de rétablir la paix et la sécurité mondiale en respectant le droit international et la souveraineté des États.
Mbaye Gueye - 17 décembre 2024Eau et électricité : quatre régions gérées par les SRM
Politique - Les dates d’entrée en vigueur des contrats de gestion conclus avec les Sociétés régionales multiservices (SRM) sont désormais connues.
Rédaction LeBrief - 3 septembre 2024Soutien public à la presse : un décret qui divise
Politique - Six organisations éditrices représentant plus de 800 entreprises médiatiques ont exprimé leur désaccord face au décret fixant les plafonds de soutien aux secteurs de la presse.
Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024Sanchez à Rabat : « Les principes de la souveraineté sont menacés »
Politique - A Rabat, l'IS s’est rassemblée avec des personnalités socialistes, telles que Driss Lachgar, Pedro Sanchez, ou encore Anne Hidalgo.
Sabrina El Faiz - 21 décembre 2024Maroc-France : renforcement de la coopération migratoire par une réunion inédite
Politique - En marge du séminaire biannuel des consuls généraux organisé par l’Ambassade du Maroc en France, une réunion inédite a eu lieu le 29 novembre 2024 à la Chancellerie, réunissant de hauts responsables des ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères des deux pays.
Rédaction LeBrief - 30 novembre 2024Réunion sur la politique actionnariale de l’État, présidée par Aziz Akhannouch
Politique - Jeudi, le chef du gouvernement a présidé une réunion de l'Instance de concertation sur la politique actionnariale de l'État.
Hajar Toufik - 20 septembre 2024