Retour au calme ce jeudi matin après une nuit agitée àla frontière entreFnideq etSebta. L’agence de presse internationale AFP souligne qu’environ un millier de jeunes marocains ont tenté de rejoindre la ville de Sebta dans la nuit du mercredi 19 au jeudi 20 mai 2021. Ces derniers auraient jeté des pierres sur les forces de l’ordre et incendié la moto d’un responsable local de sécurité avant de mettre le feu à des poubelles. La même source indique que les autorités marocaines ont pu finalement encercler les protestataires et les disperser.
Ce jeudi matin, l’Espagne a accusé le Maroc de chantage et d’utiliser des mineurs pour faire pression. «L’afflux de ces migrants en provenance de Fnideq est une agression à l’égard des frontières espagnoles, mais aussi des frontières de l’Union européenne», a dénoncé Margarita Robles, ministre de la Défense espagnole sur une radio publique.
«Nous ne parlons pas de jeunes de 16, 17 ans», le Maroc a laissé passer des «enfants de 7 ou 8 ans, d’après ce que nous ont rapporté les ONG en faisant fi du droit international», souligne la ministre. Pedro Sanchez, premier ministre espagnol a également souligné mercredi que son pays est «défiépar un pays tiers, le Maroc» et qu’il s’agit ici «d’un manque de respect envers l’Espagne et l’Union européenne».
Ecouter aussi :Sebta : l’histoire de l’une des dernières colonies en Afrique
Du côté marocain, on demande toujours une réponse sur les (véritables) raisons qui ont poussé l’Espagne à accueillir sur ses terres le chef du mouvement séparatiste Brahim Ghali. La dernière sortie médiatique est l’œuvre ce jeudi de Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères. Dans une déclaration à l’agence de presse espagnole EFE, Bourita indique que «l’hostilité médiatique espagnole à l’égard du Maroc, à base des fakes news, ne peut occulter la véritable source de la crise, qui est l’accueil par Madrid sous une fausse identité du chef des milices séparatistes du polisario».
Bourita souligne égalementque l’ambassadeur du Maroc en Espagne «ne reviendra pas tant que durera la crise, et la crise durera tant que ses causes restent valables», à savoir «l’entrée de Brahim Ghali en territoire espagnol dans des conditions indignes d’un État de droit et sa non-comparution devant la justice espagnole». Questionné sur la vague de migrants ayant rejointla ville de Sebta,Bourita a informé que cela est dû à «un contexte de fatigue dans la police marocaine après la fin des festivités du Ramadan», mais aussi à «l’inaction totale de la police espagnolese déploie à raison d’un policier pour cent agents marocains dans les zones frontalières».
Brahim Ghali refuse de comparaître devant la justice espagnole
Le chef du mouvement séparatiste Brahim Ghali a refusé de signer cette semaine une convocation émise par l’audience nationale pour comparaître le 1er juin prochain devant la justice espagnole. En effet, Brahim Ghali dit ne pas pouvoir se présenter «avant de consulter Alger et les personnes en qui il a confiance», rapporte le quotidien espagnol El Pais dans son édition du mercredi 19 mai 2021. Ce refus de sa part fait craindre qu’il ne s’enfuie du pays avant d’être présentédevant la justice, qui a jusque-là refusé de le placer sous mesures conservatoires. Si Brahim Ghali refuse de se présenter le 1er juin à l’audience, le magistrat Santiago Pedraz prévoit de poser un mandat de perquisition et d’arrêt international.
Lire aussi:Brahim Ghali : l’USFP et le PAM s’adressent à la presse espagnole
Des sources diplomatiques ont affirmé au quotidien El Pais que l’accueil de Brahim Ghali en Espagne a été négocié entreMadrid et Alger au début du mois d’avril. La demande aurait été acceptée du côté espagnol en raison du «caractère stratégique des relations»qui lient l’Espagne à l’Algérie, premier fournisseur de gaz sur le marché espagnol.
Rappelons que deux plaintes sont déposées contre Brahim Ghali, la première a étéintroduiteen 2008 par l’Association Sahraouie pour la défense des droits de l’Homme tandis que la seconde a été déposée par le blogueur Fadel Mihdi Breica qui l’accuse de détentions arbitraires, torture et crimes contre l’humanité.
D’ailleurs, le quotidien espagnol ABC juge que le gouvernement a commis « des erreurs impardonnables » à l’égard d’un « allié stratégique »qu’est le Maroc. «La crise de Sebta montre la faiblesse extérieure de l’Espagne et la vulnérabilité, sinon la solitudedont elle souffre du fait d’une diplomatie aventureuse et irresponsable», souligne le journal. «L’Espagne a commis une très grave erreur en compromettant ses relations avec le Maroc lorsque la présidence du gouvernement a permis à l’ancien vice-président de l’exécutif Pablo Iglesias de se prononcer sur la souveraineté du Sahara et désavouer ainsi le soutien des États-Unis au Maroc», souligne le journal espagnol dans son éditorial du mardi 18 mai 2021.«Cela a révélé les énormes lacunes de notre diplomatie et la superficialité avec laquelle Pedro Sánchez aborde la politique étrangère du pays», souligne le quotidien avant d’affirmer que l’accueil par l’Espagne du chef du polisario poursuivi en justice et sans même en informer le Marocétait une autre «erreur monumentale».
De son côté, Rachid Mamoumi, rédacteur en chef àl’agence Maghreb Arabe Presse (MAP) juge que les preuves de la duplicité espagnole dans l’affaire de Brahim Ghali «ne résistent même pas à la bonne foi d’un moine». L’éditorialiste juge «qu’en couvrant un criminel de guerre dont les mains sont tachées du sang espagnol et marocain, le gouvernement de Madrid se montre déloyal, non seulement à l’égard du Maroc, mais aussi vis-à-vis des Espagnols et des habitants des îles Canaries qui ont voté pour lui afin qu’il défende leur honneur et la mémoire de leurs proches tués, kidnappés, torturés ou violés sur ordre de Brahim Ghali».
En tout cas, après trois jours de turbulences, la frontière Fnideq-Sebta a retrouvé soncalme ce jeudi matin, mais dans les coulisses la tension est toujours palpable entre les deux royaumes. Jusqu’àquand ? Seul l’avenir nous le dira.
Benguerir primée par l’UNESCO pour ses avancées éducatives
Société - Benguerir a été honorée par l'UNESCO cette année pour ses avancées remarquables en matière d’éducation.
Ilyasse Rhamir - 4 décembre 2024Adoption du projet de loi organique sur la grève par la Commission
Société - La Commission des secteurs sociaux de la Chambre des représentants a adopté à la majorité, mercredi matin, le projet de loi organique n°97.15 encadrant le droit de grève.
Rédaction LeBrief - 4 décembre 2024Grève des médecins : Le SIMSP maintient la pression
Société - Le Syndicat Indépendant des Médecins du Secteur Public annonce la prolongation de sa grève nationale les 4 et 5 décembre 2024.
Ilyasse Rhamir - 4 décembre 202427.500 enfants en situation de handicap ont été scolarisés en 2024 (Naima Ben Yahya)
Société - La ministre de la Solidarité Naima Ben Yahya a annoncé que 19.000 personnes ont bénéficié d’aides techniques et médicales.
Mbaye Gueye - 4 décembre 2024La DGSSI alerte les bénéficiaires de l’aide sociale
Société - Ce faux site incite les utilisateurs à fournir des informations personnelles sensibles, notamment le numéro de la CIN ou de la carte bancaire.
Mbaye Gueye - 4 décembre 2024Smeia et BMW : partenaires officiels du FIFM
Société - Smeia, importateur exclusif de BMW au Maroc, célèbre sa 9ᵉ année en tant que transporteur officiel du FIFM.
Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024Immigration en Italie : les Marocains en 3e position
Société - Avec 342.469 ressortissants en 2023, les Marocains représentent 7,8% de la population étrangère en Italie.
Farah Nadifi - 3 décembre 2024Le 1er Joumada II de l’an 1446 de l’Hégire, c’est aujourd’hui !
Société - Le 1er Joumada II de l'an 1446 de l'Hégire correspond au mardi 3 décembre 2024, a annoncé lundi le ministère des Habous et des Affaires islamiques.
Rédaction LeBrief - 3 décembre 2024Ford lance la Fusion 2021
Khansaa Bahra - 6 mai 2021Le SIAM 2019 en chiffre
Khansaa Bahra - 22 avril 2019Immigration en Italie : les Marocains en 3e position
Société - Avec 342.469 ressortissants en 2023, les Marocains représentent 7,8% de la population étrangère en Italie.
Farah Nadifi - 3 décembre 2024Solitude urbaine : l’invisible poids des villes
Dossier - La solitude urbaine au Maroc n’est pas qu’une anecdote, elle est le reflet d’une fracture sociale, d’une urgence humaine.
Sabrina El Faiz - 16 novembre 2024