Accueil / Société

DGAPR : état des lieux des prisons

Temps de lecture

Image d'illustration © DR

Au 31 décembre 2020, 84.990 personnes, dont 943 mineurs, étaient ou ont été détenues. C’est ce qu’a annoncé la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) dans son rapport annuel de 2020. L’organisme cite dans ce dernier les chiffres concernant la population carcérale ainsi que ses activités éducatives et professionnelles.

Ce lundi 10 mai, la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) a publié un document regroupant les statistiques récentes relatives à la population carcérale au Maroc et à ses activités éducatives et professionnelles en 2020. Dans son rapport annuel, cet organisme a révélé qu’au 31 décembre 2020, 84.990 personnes, dont 943 mineurs, étaient ou ont été détenues. Cette population carcérale a augmenté de 7,97% de 2016 à 2020, avec une moyenne annuelle de 1,55%.

97% du total de la population carcérale sont des hommes et près de 2.000 sont des femmes. En ce qui concerne le type de détention, les chiffres étalés par la DGAPR indiquent que 8.837 personnes sont en détention préventive, soit 45,70% de la population carcérale, alors que le reste est en condamnation définitive.

Évolution de la détention préventive

Selon le rapport, le nombre des détenus a baissé entre 2019 et 2020. Ceci est dû à la grâce royale qui a été accordée à un nombre élevé de détenus l’année dernière. De plus, cette chute a été également causée par la baisse de la criminalité en période de confinement ainsi que la suspension des tribunaux, souligne la DGAPR. Et d’ajouter que ces facteurs ont également contribué à la baisse du nombre de nouveaux détenus, compte tenu du fait que les établissements pénitentiaires ont accueilli 112.540 en 2019, contre 104.917 en 2020 (96,11% sont des hommes, 3,89% des femmes et 4,10% des mineurs). Alors que 95,44% des nouveaux détenus ont été placés en détention préventive au cours de l’année 2020, seuls 4,56% ont été jugés.

L’éducation en milieu carcéral

S’agissant de l’enseignement en prison, la DGAPR a révélé que plus de 4.000 détenus ont été inscrits dans les programmes éducatifs au titre de l’année scolaire 2019-2020. De plus, 122 détenus ont opté pour les programmes d’éducation non formelle. Ce progrès a été mis en pause suite aux directives gouvernementales visant à lutter contre la pandémie du nouveau coronavirus. À cause de ces restrictions, les cours au sein des établissements pénitentiaires ont été suspendus et certains programmes ont été reportés à l’année scolaire suivante. Il s’agit notamment de l’apprentissage de la langue arabe et darija au profit des détenus étrangers, ainsi que le programme visant l’apprentissage des langues vivantes (français, anglais et espagnol), qui profite notamment aux détenus étudiant dans le cadre de la convention de partenariat signée avec l’institut de coopération internationale de la confédération allemande pour l’éducation des adultes (DVV).

Par ailleurs, en collaboration avec le ministère de l’Éducation nationale, la DGAPR s’est engagée à mettre en place de bonnes conditions sanitaires pour les détenus bacheliers. Ainsi, le nombre de centres d’examen au sein des établissements pénitentiaires est passé à 48 pour cette année scolaire, au lieu de 15 pendant l’année scolaire 2018-2019, a indiqué le rapport.

Enfin, 2020 a été marquée par de nouvelles mesures pour renforcer l’accès des prisonniers analphabètes aux programmes de lutte contre l’analphabétisation. En effet, les prisons de Tan Tan et de Kalaâ des Sraghna font partie des prisons qui disposent de ce programme. Le nombre d’inscrits à ces programmes a atteint 7767 pour l’année scolaire 2019-2020. 4258 personnes suivent le programme encadré par le ministère des Habous, près de 1500 suivent un programme encadré par les prisonniers et 1.043 font partie du programme mis en place en partenariat avec le DVV. Les 985 autres détenus inscrits suivent le programme encadré par l’Agence nationale de lutte contre l’analphabétisation.

Formations professionnelles et artisanales

Le nombre d’inscrits aux formations professionnelle et agricole a atteint 8.576 personnes, soit une baisse de 13% par rapport à l’année scolaire précédente. Cette chute est due à la situation sanitaire qui a retardé le démarrage du programme de formation pour le deuxième groupe, a expliqué la même source. Les inscrits à la formation artistique et artisanale, quant à eux, dépassent 700 personnes, contre 880 pour l’année précédente. Notons que cette formation est organisée dans le cadre de 13 professions artisanales au sein de 16 centres pédagogiques.

La délégation a également noté que plus de 613 détenus ont intégré les unités de fabrication de masques anti-Covid, tandis que 23 détenus ont participé à des réunions avec des représentants de banques dans le cadre de la phase expérimentale du programme La maison de l’entrepreneur (Dar Al Mouqawil). Cette initiative permet à ses bénéficiaires d’acquérir les connaissances et capacités pour créer des projets et ainsi réaliser une intégration sociale et économique.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Migration : un nouvel axe Maroc-UE en construction

Société - Le Maroc et l’Union européenne (UE) s’apprêtent à franchir une nouvelle étape dans leur collaboration stratégique sur le dossier migratoire.

Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024

Violence envers les femmes : bilan de la campagne nationale

Société - La 22e campagne nationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles a été couronnée par la réalisation de 1.557 activités de sensibilisation à travers le Royaume, a annoncé mercredi à Agadir la ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Naima Ben Yahia.

Farah Nadifi - 18 décembre 2024

DGSN : numérisation des démarches administratives

Société - La DGSN introduit le portail interactif E-Police. Ce projet centralise une variété de services administratifs dans un espace numérique conçu pour tous les citoyens marocains.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

Nouvelle liaison directe entre Fès et Milan-Bergame

Société - Lancement de sa nouvelle liaison directe entre Fès, capitale spirituelle du Maroc et Milan-Bergame, en Italie.

Rédaction LeBrief - 18 décembre 2024

Santé mentale au Maroc : briser les tabous, réformer le système

Société - Au Maroc, la santé mentale demeure un domaine préoccupant, longtemps négligé dans les politiques publiques.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

Casablanca : accident mortel dans une station de tramway

Société - Casablanca a été le théâtre d’un accident tragique impliquant un poids lourd et une station de tramway.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

RGPH 2024 : vieillissement de la population, urbanisation et défis économiques

Société - Les résultats du dernier RGPH 2024 révèlent des changements profonds dans la structure démographique et socioéconomique du Maroc.

Ilyasse Rhamir - 17 décembre 2024

Les ministres arabes de l’Habitat unis pour un développement urbain durable à Alger

Afrique, Diplomatie, Société - Hicham Airoud, directeur de l’Habitat et de la Promotion immobilière, a dirigé la délégation marocaine à la 41e session du Conseil des ministres arabes de l'Habitat et de l'Urbanisme à Alger.

Mbaye Gueye - 17 décembre 2024
Voir plus

L’immeuble yacoubian

Société - Témoin d'une époque, Alaa El Aswany pose, sans juger, un regard tendre sur des personnages qui se débattent dans le piège d'une société dominée par la corruption politique, la montée de l'islamisme, les inégalités sociales, l'absence de liberté sexuelle et la nostalgie du passé.

Rédaction LeBrief - 21 décembre 2023

Horaires des prières à Rabat

Société - Bienvenue sur notre page consacrée aux horaires de prière à Rabat ! Ici, nous fournirons les heures exactes des prières à Rabat ainsi que d'autres informations utiles.

Rédaction LeBrief - 13 mars 2023

La viande toujours aussi chère sur le marché de gros

Société - La viande bovine est proposée entre 88 et 91 dirhams le kilo, tandis que la viande ovine se situe entre 115 et 120 dirhams le kilo.

Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024

Bistouri : du glamour à la dérive

Dossier - Bienvenue dans un Maroc où le bistouri et les seringues sont devenus aussi communs que le brushing.

Sabrina El Faiz - 23 novembre 2024

Saigner pour guérir

Dossier - Rien qu’un rasoir, une pipette et un seau ne peuvent guérir. Car la saignée est réputée pour être «miraculeuse».

Atika Ratim - 14 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire