Temps de lecture : 5 minutes

Accueil / Société / DGAPR : état des lieux des prisons

DGAPR : état des lieux des prisons

Temps de lecture : 5 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 5 minutes

Au 31 décembre 2020, 84.990 personnes, dont 943 mineurs, étaient ou ont été détenues. C’est ce qu’a annoncé la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) dans son rapport annuel de 2020. L’organisme cite dans ce dernier les chiffres concernant la population carcérale ainsi que ses activités éducatives et professionnelles.

Temps de lecture : 5 minutes

Ce lundi 10 mai, la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) a publié un document regroupant les statistiques récentes relatives à la population carcérale au Maroc et à ses activités éducatives et professionnelles en 2020. Dans son rapport annuel, cet organisme a révélé qu’au 31 décembre 2020, 84.990 personnes, dont 943 mineurs, étaient ou ont été détenues. Cette population carcérale a augmenté de 7,97% de 2016 à 2020, avec une moyenne annuelle de 1,55%.

97% du total de la population carcérale sont des hommes et près de 2.000 sont des femmes. En ce qui concerne le type de détention, les chiffres étalés par la DGAPR indiquent que 8.837 personnes sont en détention préventive, soit 45,70% de la population carcérale, alors que le reste est en condamnation définitive.

Évolution de la détention préventive

Selon le rapport, le nombre des détenus a baissé entre 2019 et 2020. Ceci est dû à la grâce royale qui a été accordée à un nombre élevé de détenus l’année dernière. De plus, cette chute a été également causée par la baisse de la criminalité en période de confinement ainsi que la suspension des tribunaux, souligne la DGAPR. Et d’ajouter que ces facteurs ont également contribué à la baisse du nombre de nouveaux détenus, compte tenu du fait que les établissements pénitentiaires ont accueilli 112.540 en 2019, contre 104.917 en 2020 (96,11% sont des hommes, 3,89% des femmes et 4,10% des mineurs). Alors que 95,44% des nouveaux détenus ont été placés en détention préventive au cours de l’année 2020, seuls 4,56% ont été jugés.

L’éducation en milieu carcéral

S’agissant de l’enseignement en prison, la DGAPR a révélé que plus de 4.000 détenus ont été inscrits dans les programmes éducatifs au titre de l’année scolaire 2019-2020. De plus, 122 détenus ont opté pour les programmes d’éducation non formelle. Ce progrès a été mis en pause suite aux directives gouvernementales visant à lutter contre la pandémie du nouveau coronavirus. À cause de ces restrictions, les cours au sein des établissements pénitentiaires ont été suspendus et certains programmes ont été reportés à l’année scolaire suivante. Il s’agit notamment de l’apprentissage de la langue arabe et darija au profit des détenus étrangers, ainsi que le programme visant l’apprentissage des langues vivantes (français, anglais et espagnol), qui profite notamment aux détenus étudiant dans le cadre de la convention de partenariat signée avec l’institut de coopération internationale de la confédération allemande pour l’éducation des adultes (DVV).

Par ailleurs, en collaboration avec le ministère de l’Éducation nationale, la DGAPR s’est engagée à mettre en place de bonnes conditions sanitaires pour les détenus bacheliers. Ainsi, le nombre de centres d’examen au sein des établissements pénitentiaires est passé à 48 pour cette année scolaire, au lieu de 15 pendant l’année scolaire 2018-2019, a indiqué le rapport.

Enfin, 2020 a été marquée par de nouvelles mesures pour renforcer l’accès des prisonniers analphabètes aux programmes de lutte contre l’analphabétisation. En effet, les prisons de Tan Tan et de Kalaâ des Sraghna font partie des prisons qui disposent de ce programme. Le nombre d’inscrits à ces programmes a atteint 7767 pour l’année scolaire 2019-2020. 4258 personnes suivent le programme encadré par le ministère des Habous, près de 1500 suivent un programme encadré par les prisonniers et 1.043 font partie du programme mis en place en partenariat avec le DVV. Les 985 autres détenus inscrits suivent le programme encadré par l’Agence nationale de lutte contre l’analphabétisation.

Formations professionnelles et artisanales

Le nombre d’inscrits aux formations professionnelle et agricole a atteint 8.576 personnes, soit une baisse de 13% par rapport à l’année scolaire précédente. Cette chute est due à la situation sanitaire qui a retardé le démarrage du programme de formation pour le deuxième groupe, a expliqué la même source. Les inscrits à la formation artistique et artisanale, quant à eux, dépassent 700 personnes, contre 880 pour l’année précédente. Notons que cette formation est organisée dans le cadre de 13 professions artisanales au sein de 16 centres pédagogiques.

La délégation a également noté que plus de 613 détenus ont intégré les unités de fabrication de masques anti-Covid, tandis que 23 détenus ont participé à des réunions avec des représentants de banques dans le cadre de la phase expérimentale du programme La maison de l’entrepreneur (Dar Al Mouqawil). Cette initiative permet à ses bénéficiaires d’acquérir les connaissances et capacités pour créer des projets et ainsi réaliser une intégration sociale et économique.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 5 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

RPM 2024 : IA et photographie, révolution ou menace ?

L’intelligence artificielle (IA) transforme de nombreux secteurs et la photographie n’échappe pas à cette révolution. Les technologies basée…

Urbanisation végétale des villes : quelles solutions environnementales ?

Sous l'impulsion des associations écologistes, les autorités de Casablanca annoncent la fin de la plantation anarchique de palmiers sur les …

VTC au Maroc : vide juridique et risques

Cette lacune expose les utilisateurs à des risques importants, notamment en matière de sécurité, tout en engendrant une concurrence déloyale…

Crise des étudiants en médecine : où en est-on ?

Depuis le début de l’année 2024, la crise des étudiants en médecine s’enlise, malgré les efforts de médiation et de réforme engagés par le m…

Don d’organes au Maroc : des progrès encore insuffisants

À l'occasion de la Journée mondiale du don d'organes et de la greffe, célébrée chaque année le 17 octobre, le Maroc se trouve à un carrefour…

Droit de grève : le CNDH se prononce sur le principe de «salaire contre travail»

La ponction de salaire des grévistes est légale ! Avec cette position, le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) s’est rangé du côté …

Bilan climatique 2023 : une année record pour le Maroc

L’année 2023 a marqué un tournant pour le climat du Maroc. Selon le rapport officiel de la Direction générale de la météorologie (DGM), 2023…

Jonattan Harroch : la chute d’un magnat du sport au Maroc

Samedi, Jonattan Harroch, fondateur du groupe Nation Sportive, a été arrêté dans un palace de Casablanca. L’homme d’affaires se trouvait en …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire