Accueil / Société

Rapport de la CNDH : 2020 a été une année tragique à tous les niveaux

Temps de lecture

Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a publié son rapport annuel qui évalue la situation et présente des recommandations concernant le renforcement des droits de l’Homme au Maroc. Amina Bouayach, présidente de cette instance, a souligné que 2020 a été une année « tragique » en raison des répercussions de la crise mondiale de la Covid-19. Après avoir évoqué les lacunes du système de santé du Royaume, elle a également appelé le gouvernement à faire de l’économie du pays un levier pour le renforcement des droits de l’Homme dans ce contexte de crise sanitaire.

2020, une année « tragique » à tous les niveaux. C’est ainsi que le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a décrit l’année écoulée qui a été marquée par la crise sanitaire de la Covid-19 et ses graves répercussions socio-économiques. Amina Bouayach, la présidente de cette instance, a souligné ce jeudi 6 mai suite à la publication du rapport de 2020 du CNDH, qu’il ne serait pas exagéré de reconnaître que les Marocains ont vécu une série de bouleversements qui seront «gravés à jamais dans leur mémoire». Cependant, elle a précisé quemalgré les défis de la pandémie, cette dernière a suscité une solidarité et une responsabilité partagée entre les citoyens. D’ailleurs, poursuit-elle, certaines personnalités et plusieurs pays ont été surpris de voir un pays comme le Maroc, aux ressources limitées, réussir jour après jour sa bataille contre le nouveau coronavirus grâce à la contribution de tous ses acteurs sociaux, politiques et économiques.

Lire aussi :Prolongation de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 10 juin

Les lacunes mises à nue par cette conjoncture exceptionnelle

Bien queBouayach ait évoqué le succès du Maroc en termes de lutte contre la Covid-19, le rapport du CNDH met en évidence la crise que le secteur de la santé subit depuis plus d’un anainsi que les problèmes dans la recherche scientifique et l’éducation. «S’il y a une leçon à tirer du contexte de la Covid-19, c’est bien la nécessité urgente de réformer le système de santé pour construire un système global, libre d’accès età la portée de tous», a indiqué la présidente de l’organisme. Elle a insisté sur le besoin de mettre en place «des institutions éducatives capables d’embrasser les éléments de la suprématie nationale dans la course à l’innovation et à la technologie».

En effet, au milieu des réformes institutionnelles et de l’avalanche de déclarations célébrant les «réalisations sectorielles» du Royaume, il faut reconnaître que le pays souffre toujours de lacunes importantes dans plusieurs secteurs. Il y a quelques jours à peine, le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, a affirmé que le Maroc souffre d’un manque criant en personnel soignant, notamment de 32.000 médecins et de 65.000 infirmiers. Une situation qui a compliqué les conditions de travail des professionnels de ce secteur qui sont à plusieurs reprises descendus dans la rue pour protester contre le manque de ressources humaines, l’absence de conditions appropriées pour exercer leurs fonctions et condamner les atteintes portées à leurs droits et dignités.

Lire aussi :Santé : vers un développement optimal du secteur ?

Une crise socio-économique sans précédent

Par ailleurs,le CNDH a reconnu que le Maroc a lancé plusieurs projets socio-économiques visant à s’attaquer à ces problèmes, reflétant une nouvelle vision du pays au moment de la pandémie. Cependant, le rapport a également dénoncé que la situation des droits de l’Homme dans le pays a été «affectée par de multiples impacts négatifs» et décisions gouvernementales unilatérales. Le document explique que les autorités publiques ont été confrontées à des difficultés pour faire face aux divers problèmes induits par la crise sanitaire,adoptant parfoisdes solutions qui ne sont pas conformes aux lois ou aux recommandations institutionnelles communes. «La situation a mis en lumière les grandes contraintes du Maroc en termes de prestation de services de santé face à la crise et de respect des droits et des libertés dans le cadre des mesures exceptionnelles qui ont accompagné l’état d’urgence sanitaire», précise le rapport.

L’état d’urgence sanitaire, décrété depuis mars 2020pourlimiter la propagation duvirus, a poussé l’exécutif à mettre en place diverses mesures drastiques qui ontfrappé de plein fouetl’économie tout en entraînant une augmentation de la pauvreté et des problèmes sociaux. Ainsi, des milliers de personnes ont perdu leur emploi ou ont vu leurs activités suspendues en raison du confinement ou encoredu couvre-feu nocturne. Les nouvellesdonnées du Haut Commissariat au Plan (HCP) ont d’ailleurs indiqué, au début de cette semaine, que le taux de chômage est passé de 10,5% à 12,5% entre le premier trimestre de 2020 et celui de 2021, touchant aussi bien les zones rurales qu’urbaines.

Lire aussi :Marché du travail : l’impact de la pandémie se fait toujours sentir

Enfin, pour le CNDH, une économie forte ne se limite pas seulement à la croissance annuelle du Produit intérieur brut (PIB), mais prend également en compte la contribution de l’économie à réduire l’écart entre les classes sociales et à lutter contre les disparités. «La force d’une économie durable se mesure à sa capacité à financer les droits sociaux et économiques afin d’autonomiser les catégories défavorisées et de les intégrer dans le cycle économique pour pouvoir faire face à tous les phénomènes qui pourraient menacer les équilibres», souligne le rapport. De par les 223 pages de son étude,le CNDH a affirmé que la crise de la Covid-19 a révélé l’ampleur des déséquilibres et des inégalités dont souffre l’économie nationale. Et de conclure que consoliderla capacité de l’économie à financer l’amélioration des droits économiques et sociaux des citoyens à faibles revenus jouera un rôle indéniable dans le renforcement des droits de l’Homme et des libertés individuelles dans le pays.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Chambre des représentants : adoption à la majorité du projet de loi sur la grève

Société - La Chambre des représentants a adopté, à la majorité, le projet de loi organique définissant les modalités du droit de grève.

Rédaction LeBrief - 25 décembre 2024

Voyageurs, vous passerez moins de temps à l’aéroport

Société - Le développement des infrastructures permettra de réduire le temps à l'aéroport à moins de 25 minutes.

Rédaction LeBrief - 24 décembre 2024

Sous la présidence de la princesse Lalla Meryem, plus de 1.500 actes dentaires réalisés pour des enfants

Société -1.500 actes dentaires pour les élèves du Groupe scolaire Melloussa, situé dans la province de Fahs-Anjra.

Rédaction LeBrief - 24 décembre 2024

DGSN : 2024, une année de transformation pour la sécurité nationale

Société - L’année 2024 a été marquée par des avancées majeures dans le domaine de la sécurité au Maroc, grâce aux efforts de la DGSN.

Ilyasse Rhamir - 24 décembre 2024

Révision du Code de la famille : vers plus d’égalité et de protection

Société - Sous l’impulsion du roi Mohammed VI, le Code de la famille marocain s’apprête à subir une révision historique.

Ilyasse Rhamir - 24 décembre 2024

Divorces : plus de 24.000 cas en 2023

Société - Le Maroc a enregistré en 2023 un total de 24.162 divorces par consentement mutuel, contre seulement 341 divorces révocables, sur 249.089 actes de mariage répertoriés durant l’année.

Ilyasse Rhamir - 24 décembre 2024

Rougeole : le Maroc face à la résurgence de la maladie

Société - Le Maroc connait l’apparition de plusieurs foyers de cas de rougeole, notamment dans les régions Beni Mellal, Souss Massa et Tanger.

Mouna Aghlal - 24 décembre 2024

Colère des médecins : une grève nationale en vue

Société - Le syndicat indépendant des médecins du secteur public a annoncé une série de grèves nationales les 24, 25 et 26 décembre.

Ilyasse Rhamir - 24 décembre 2024
Voir plus

RGPH 2024 : vieillissement de la population, urbanisation et défis économiques

Société - Les résultats du dernier RGPH 2024 révèlent des changements profonds dans la structure démographique et socioéconomique du Maroc.

Ilyasse Rhamir - 17 décembre 2024

Quand l’ultime repos devient un luxe

Société - Le business de l'ultime repos au Maroc… quelle industrie étrangement florissante que celle de la mort et l'organisation des funérailles.

Sabrina El Faiz - 26 octobre 2024

Comprendre l’affaire Hamza mon bb

L'affaire Hamza mon bb continue de faire du bruit. Nous vous apportons les faits internes à l'affaire pour démêler le vrai du faux, et plus encore.

Nora Jaafar - 12 février 2020

Berrechid : circulation suspendue de mardi à mercredi

Société - Dans le cadre des travaux d’élargissement de l’autoroute Casablanca-Berrechid, ADM a annoncé la suspension temporaire de la circulation entre les échangeurs Berrechid-Nord et Berrechid-Sud.

Rédaction LeBrief - 1 décembre 2024

Concours d’accès aux études médicales : le seuil fixé est de 13/20

Société - Désormais, le seuil d'admission au concours d'accès aux facultés de médecine, pharmacie et médecine dentaire est fixé à 13/20.

Hajar Toufik - 27 juin 2024

2ème job, ces Marocains qui ne joignent plus les deux bouts

Dossier - Madame et Monsieur ont un job et une double vie, professionnelle, restons polis ! Immersion dans ce marché hors norme, devenu pour beaucoup une nécessité.

Sabrina El Faiz - 5 octobre 2024

Révision du Code de la famille : vers plus d’égalité et de protection

Société - Sous l’impulsion du roi Mohammed VI, le Code de la famille marocain s’apprête à subir une révision historique.

Ilyasse Rhamir - 24 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire