Temps de lecture : 5 minutes
Temps de lecture : 5 minutes
Temps de lecture : 5 minutes
Malgré les réticences du Parti de la justice et du développement (PJD), le projet de loi sur l’usage légal du cannabis poursuit son processus législatif au Parlement. Une étude de faisabilité liée au développement du cannabis au Maroc a été présentée ce mardi par le ministère de l’Intérieur devant les membres de la commission de l’Intérieur de la Chambre des représentants.
Lors de son exposé, le ministre de l’Intérieur a rappelé l’intérêt de la légalisation de cette plante pour des fins thérapeutiques ainsi que le grand potentiel économique que cela implique.
Lire aussi :Légalisation du cannabis : le PJD cherche à gagner du temps
Parmi les points cités dans cet exposé dont LeBrief a reçu une copie, la superficie totale de la plantation du cannabis au Maroc. Cette dernière équivaut environ à 50.000 hectares actuellement, contre 130.000 hectares au début des années 2000. C’est en 2003 quele Maroc avait réaliséune enquête avec l’Office des Nations Unies chargé de la lutte contre la drogue et la criminalité (ONUDC) pour connaître les contours de la culture du cannabis et son impact social sur la population. Aujourd’hui, près de la moitié des terrains (46%) sont inférieurs à 1 hectare.
60.000 familles marocaines vivent de la culture du cannabis
Par ailleurs, le nombre de personnes qui s’adonnent à la pratique de la culture illégale du cannabis est d’environ 400.000, soit 60.000 familles. Le ministère estimeles bénéfices annuels par hectareentre 16.000 et75.000 DH, selon les types de terres. Il en ressort également que les sommes sont en baisse depuis les années 2000. Les revenus agricoles sont passés d’environ 500 millions d’euros au début des années 2000 à environ 325 millions d’euros aujourd’hui.
Le ministère estime que l’agriculteur traditionnel est exploité par les réseaux de contrebande, puisque ce dernier ne prend que 3 % du chiffre d’affaires final. Le département de Laftit assure que le projet de loi en cours de discussion promet un chiffre d’affaires final de 12 % dans le marché légal pour l’agriculteur.
L’Europe en ligne de mire
Dans ces prévisions pour l’année 2028, le ministère juge que le marché européen connaîtra une forte croissance. Ainsi, le marché du cannabis thérapeutique passera de 563,7 millions d’euros (chiffres de 2018) à 58 milliards d’euros en 2028, soit un taux de croissance annuel de 60% (contre 30% dans le monde).
Le Maroc estime que l’Espagne, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas sont les 4 pays cibles du cannabis médicinal marocain. Les estimations de revenus pour le Royaume atteindraient 25 milliards de dollars en 2028. Une valeur qui risque d’augmenter à 42 milliards de dollars en cas de pénétrationdes marchés français et italien, souligne l’étude.
Lire aussi :Usage licite du cannabis : le débat est lancé
Pour ce qui est des autres pays hors Europe tels que les États-Unis et le Canada, l’étude souligne que l’interdiction fédérale aux États-Unis rend le commerce international illégal et réduit l’attractivité de ce marché (moins de vingt États américains sur 52 ont adopté à ce jour des législations autorisant l’usage du cannabis à usage médical). Le marché canadien quant à lui est jugé mature et fermé en termes d’importations.
Le Maroc cible entre 10 et 15% de la part du marché européen
Le ministère de l’Intérieur étudie actuellement deux options pour la part de marché ciblée par la production marocaine en Europe. La première représente 10% du marché européen qui représente 42 milliards de dollars (soit 4,2 milliards de dollars). Cela représente un revenu agricole annuel d’environ 420 millions de dollars.
La seconde option représente 15% du marché européen et équivaut à 6,3 milliards de dollars et représente un revenu agricole annuel d’environ 630 millions de dollars. Le ministère de l’Intérieur a estimé que dans les deux cas, les revenus attendus dépasseront les revenus agricoles totaux actuels du cannabis(environ 400 millions de dollars par an).
Rappelons enfin que le Parlement connaîtra ce mercredi des discussions autour du texte de loi article par article, avant de passer à l’étape fatidique du dépôt des amendements et des votes.
Temps de lecture : 5 minutes
TGR : «Il est essentiel d’être agile afin de protéger nos entreprises et nos citoyens», Noureddine BensoudaLa seizième édition du Colloque international des Finances publiques, organisée par la Trésorerie générale du Royaume, se déroule les 1ᵉʳ et… |
Alstom décroche le contrat pour les rames de la LGV Kénitra à MarrakechLe constructeur ferroviaire français Alstom a été sélectionné pour fournir les rames automotrices de la future ligne à grande vitesse (LGV) … |
Agriculture : l’OCP dévoile une vision ambitieuse pour l’AfriqueLa sécurité alimentaire est un enjeu majeur du 21ᵉ siècle, particulièrement dans un contexte où les défis climatiques et démographiques se f… |
MAS 2024 : quelles stratégies pour l’aéronautique au Maroc ?Sous patronage royal, le MAS 2024 accueille cette année 200 exposants, 75 délégations officielles et des professionnels de plus de 20 pays p… |
PLF 2025 : bilan d’exécution des budgets des SEGMALe bilan d'exécution des budgets des Services de l'État gérés de manière autonome (SEGMA) pour les années 2022 et 2023 révèle des dynamiques… |
PLF 2025 : évolution de la performance portefeuille publicsLe rapport sur les établissements et entreprises publics a révélé que le chiffre d’affaires (CA) des établissements et entreprises Publics (… |
PLF 2025 : le foncier, un catalyseur d’investissement et de développement durableFace à la pression sur le foncier, l'État a lancé une stratégie pour valoriser ses terres. C’est ce qu’a révélé le rapport sur le foncier pu… |
PLF 2025 : évolution de la charge de la compensationLes subventions jouent un rôle crucial pour compenser les fluctuations des prix des produits de base. Ces subventions visent à préserver le … |