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Petite tension entre l’Espagne et le Maroc à cause de Brahim Ghali, chef du mouvement séparatiste du Polisario. Contre toute attente, ce dernier a pu fouler le sol espagnol la semaine dernière et intégrer l’hôpital de Logroño, dans la banlieue de Saragosse pour subir des examens médicaux, alors qu’un mandat d’arrêt est déposé contre lui par la justice espagnole depuis novembre 2016.
Le vendredi 23 avril dernier, la cheffe de la diplomatie espagnole Arancha González Laya a déclaré que la décision prise par son pays d’accueillir le leader séparatiste, «n’empêche ni ne perturbe en rien»les relations avec le Maroc, et ne changera pas le «traitement privilégié»avec le pays voisin.
Le mal est fait, la décision ibérique a été très mal vue par le département de Nasser Bourita. Le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger a exprimé dans un communiqué, publié ce dimanche, sa «déception»face à l’attitude espagnole. Le message indique que cet acte est «contraire à l’esprit de partenariat et de bon voisinage et qu’il concerne une question fondamentale pour le peuple marocain et ses forces vives».
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Pour la tutelle, la décision de l’Espagne suscite une grande incompréhension et plusieurs interrogations : pourquoi le dénommé Brahim Ghali, poursuivit pour des crimes de guerre sérieux et des atteintes graves aux droits de l’Homme a été admis en Espagne en catimini et avec un faux passeport ? Pourquoi l’Espagne a-t-elle jugé utile de ne pas en aviser le Maroc ? Pourquoi a-t-elle opté pour son admission sous une fausse identité ? Et pourquoi la justice espagnole n’a-t-elle pas encore réagi aux nombreuses plaintes déposées par les victimes ?
Le Maroc a d’ailleurs convoqué l’ambassadeur d’Espagne à Rabat «pour exiger de lui les explications nécessaires sur l’attitude de son gouvernement», poursuit le communiqué. Le magazine Jeune Afrique, qui avait été le premier à diffuser en exclusivité cette information, a souligné que cette évacuation «a fait l’objet de négociations menées au plus haut sommet de l’État algérien».
Les victimesde Brahim Ghali se révoltent
Après l’association sahraouie des droits de l’Homme (ASADEH), l’Association canarienne des victimes du terrorisme (ACAVIT) a également publié un communiqué dans lequel elle demande aux autorités espagnoles d’interpeller immédiatement Brahim Ghali pour les crimes qu’il a commis.
L’association affirme que le chef du mouvement séparatiste «est accusé d’assassinats de travailleurs canariens dans le territoire du Sahara, ainsi que d’être le commanditaire ayant ordonné les assassinats, les enlèvements collectifs et les disparitions d’équipages en haute mer de marins canariens lors de la période allant de 1973 à la fin de 1986».
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Dans son communiqué, ACAVIT dénonce la décision d’autoriser «l’entrée et l’hospitalisation illégales dans un hôpital public d’un criminel notoire qui a assassiné des citoyens espagnols».
Rappelons que Brahim Ghali fait l’objet d’un mandat d’arrêt par la justice espagnole depuis novembre 2016. Il est accusé de génocide, de torture et de viol. Compte tenu des accusations retenues contre lui, l’on voit mal comment l’Espagne a accepté cette demande d’hospitalisation, quels sont les enjeux diplomatiques qui l’ont poussée à répondre favorablementàcette requête ? L’Espagne va-t-elle se prononcer officiellement sur cette affaire dans les jours à venir ? Affaire à suivre.
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