Des médicaments. Image d'illustration © DR
La vente en ligne, bien qu’elle représente une solution viable pour certains secteurs pour poursuivre leurs activités en marge de la pandémie de la Covid-19 et des restrictions mises en place pour l’endiguer, elle ne reste pas sans risques pour le citoyen. En effet, quand il s’agit de vente de médicaments, cette solution devient très dangereuse, vu qu’elle ne se conforme pas à la chaine de commercialisation traditionnelle des produits pharmaceutiques. Afin de dénoncer cette pratique, qui prend de plus en plus d’ampleur dans le pays, le Conseil national de l’ordre des pharmaciens d’officine etla Fédération nationale des syndicats des pharmaciens ont saisi le ministère de la Santé à ce sujet, et ce à travers la Direction de la pharmacie et du médicament (DMP).
Bientôt une circulaire interdisant la vente de médicaments en ligne
Afin de lutter contre ce fléau, un projet de circulaire interdisant la vente de médicaments en ligne, et dont l’élaboration a été enclenchée depuis l’ère Mohamed Abdennabaoui, ancien chef du ministère public, verra bientôt le jour. Selon le site d’information Al Omq, cette circulaire sera adressée aux procureurs du Royaume concernant le circuit illicite de vente de médicaments et de produits de santé, définis par la loi 17-04. Cette missive, fruit de plusieurs réunions entre la DMP, les représentations des officines et la tutelle, vient rappeler qu’en vertu de l’article 30 de ladite législationseuls les pharmaciens d’officine sont habilités à vendre «des médicaments, des objets de pansement, des produits et articles à usage médical figurant à la pharmacopée, des produits et articles à usage médical présentés sous une forme stérile, des laits ainsi que des aliments lactés diététiques pour nourrissons et des aliments de régime destinés aux enfants de premier âge».
De plus, le Conseil régional des pharmaciens d’officine du sud prévient que «la majorité des médicaments en vente sur internet sont des médicaments contrefaits». Selonl’analyste des marchés pharmaceutiques Abdelmajid Belaiche, cette commercialisation illégale de produits contrefaits ou de contrebande ne passe pas par le système des canaux pharmaceutiques agréés, et n’est pas ainsi soumise à un contrôle de sécurité sanitaire. Un contrôle nécessaire pour garantir la qualité des médicaments et pour protéger les patients, qui ne les achète qu’après avoir reçu une prescription médicale et avoir subiplusieurs tests et analyses. Belaiche déplore en plus que cette vente en ligne, en particulier sur les réseaux sociaux, soulève de nombreux problèmes, notammentle manque de traçabilité des médicaments et de leur innocuité.Ainsi, souligne-t-il, «si le consommateur de médicaments acquis par cette voie aléatoire affiche des symptômes ou des effets secondaires dangereux, la détermination de la responsabilité de la détérioration de son état de santé sera très compliquée».
Une pharmacie est bienplus qu’un simple commerce. Pour les défenseurs de la profession, le pharmacien assure la dispensation des médicaments mais aussi des conseils associés.Les réactions ne sont bien évidemment pas unanimes devant le phénomène de la vente en ligne. D’autres personnes y voient un rapprochement des médicaments aux citoyens et un accès plus simple conforme aux nouvelles habitudes de consommation.
Le fléau des publicités illégales de médicaments sur les réseaux sociaux
Outre la vente non contrôlée de médicaments en ligne, la publicité de ces derniers sur internet, en particulier sur les réseaux sociaux, devient également de plus en plus répandue. Là encore, ces publicités faites par des influenceurs qui n’ont aucune formation médicale menacent d’induire le public en erreur et de l’exposer à de graves risques sanitaires. En effet, les pharmaciens condamnent vivement cette pratique et pointent du doigt certains de leurs confrères qui s’y adonnent, et qui ont même autorisé certains influenceurs à filer des vidéos à l’intérieur de leurs officines. Le Conseil régional des pharmaciens d’officine du sud a interpelé à deux reprises le ministère public à ce sujet, et ce en février et en mars 2021, réclamant la nécessité de l’ouverture d’enquête judiciaire urgente. Selon le Conseil, certaines de ces vidéos vantent les vertus fictives de certains médicaments, invitant les gens à les utiliser pour d’autres symptômes que ceux pour lesquels ils doivent être prescrits.
Ce dossier épineux a été transféré par le président du ministère public au procureur, et les représentations des pharmaciens le suivent de très près. Ces dernières précisent la publicité des médicaments fait l’objet d’une réglementation très stricte, conformément la Section IV de la loi 17-04. L’article 41 de ce texte de loi stipule que «la publicité, auprès du public, pour un médicament n’est admise qu’à la condition que ce médicament ne soit pas soumis à prescription médicale, qu’il ne soit pas remboursable, par les régimes d’assurance maladie ou que l’autorisation de mise sur le marché ne comporte pas de restrictions, en matière de publicité, auprès du public, en raison d’un risque possible pour la santé publique». Par ailleurs, seuls les vaccins et les médicaments liés à la planification familiale ou à la lutte contre le tabagisme peuvent faire l’objet de campagnes publicitaires et s’adresser directement au public.
Enfin, pour le moment, tant qu’il n’y a pas de solution concrète pour le contrôle de la vente en ligne de médicaments ni de moyens d’endiguer les publicités illégales des produits pharmaceutiques sur les réseaux sociaux, les utilisateurs d’internet devront faire preuve de méfiance pour éviter d’acheter des produits qui pourraient être nocifs pour leurs santés.
Le journal Al-Omq Al-Maghribi réagit aux propos diffamatoires de Abdelilah Benkirane
Société - Al-Omq Al-Maghribi a reçu avec étonnement les propos diffamatoires émis par le secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane.
Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024Protection des consommateurs : 300.000 contrôles effectués en 2024
Société - Le ministère de l’Intérieur a multiplié ses initiatives avec plus de 300.000 opérations de contrôle en 2024 pour garantir la qualité des produits commercialisés.
Ilyasse Rhamir - 23 décembre 2024Lutte contre les déchets plastiques : les Marocains prêts à agir
Société - 94% des Marocains interrogés accordent une grande importance à l'élimination des déchets plastiques.
Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024Casablanca : suspect arrêté après acte violent
Société - Les éléments de la police judiciaire de la zone Ain Sebaâ – Hay Mohammadi, en coordination avec la DGST, ont interpellé, un suspect de 31 ans recherché pour plusieurs affaires criminelles.
Ilyasse Rhamir - 23 décembre 2024Fourrières à Casablanca : un système en crise
Société - D’après le rapport annuel 2023-2024 de la Cour des comptes, 97% de ces fourrières ne sont pas légalement constituées en tant que service public.
Ilyasse Rhamir - 23 décembre 2024MRE, qui ne veut pas de vous ?
DOSSIER - C’est l’histoire d’un MRE qui a failli perdre la vie dans une altercation autour d'une terre. Une affaire sordide où advient aussi le « racisme anti-MRE ».
Sabrina El Faiz - 21 décembre 2024L’école marocaine, un rêve empreint d’inégalité
Société - Malgré des avancées notables, le Maroc continue de faire face à des inégalités éducatives importantes.
Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024Casablanca intègre le C40 des villes engagées pour les actions climatiques
Société - La commune de Casablanca a annoncé son adhésion au réseau mondial C40 des villes, regroupant près de 100 villes engagées dans des actions climatiques.
Mbaye Gueye - 20 décembre 2024Les funérailles de Chama Zaz
Khansaa Bahra - 1 octobre 2020Héritage, la succession qui déchire
Société - L'heure n'est pas aux comptes, et pourtant les familles se divisent pour l'indivisible. Immersion dans un héritage déchirant.
Sabrina El Faiz - 9 novembre 2024Notes de route du Sahara
Société - Très impressionnante, l'histoire de sa vie fait d'elle un personnage romanesque. A son premier voyage dans le Sahara, Isabelle Eberhardt, reporter, voyageuse et aventurière, tombe amoureuse de cette terre et de ses gens.
Rédaction LeBrief - 4 avril 2024L’INDH : 18 ans après, quel bilan ?
Société - Lancé en 2005 par le roi Mohammed VI, l’Initiative nationale pour le développement humain souffle aujourd’hui ses 18 bougies.
Hajar Toufik - 18 mai 2023Busway de Casablanca : c’est parti !
Rédaction LeBrief - 1 mars 2024Nouvelles du Maroc
Société - À l'extrême ouest du Maghreb, tête de pont vers les Amériques, point de passage vers l'Europe par le détroit de Gibraltar, le Maroc est un carrefour d'influences unique au monde où se mélangent modernité et traditions.
Rédaction LeBrief - 1 avril 2024Le racisme expliqué à ma fille
Société - Un enfant est curieux. Il pose beaucoup de questions et il attend des réponses précises et convaincantes. C’est en m’accompagnant à une manifestation contre un projet de loi sur l’immigration que ma fille m’a interrogé sur le racisme.
Rédaction LeBrief - 22 mars 2024Bidonvilles, pourquoi y en a-t-il encore ?
Dossier - Ces habitats se concentrent dans les périphéries ou au sein de bidonvilles, où les efforts de résorption peinent à suivre.
Sabrina El Faiz - 30 novembre 2024