La chanteuseemblématique Hajja El Hamdaouia s’est éteinte à l’âge de 91 ans. L’artiste souffrait de complications de santé qui ont nécessité son transfert à l’hôpital pour une surveillance médicale. À l’annonce de sa disparition, les internautes ont exprimé leur tristesse sur les réseaux sociaux. Bouleversés par la nouvelle, nombreux sont les chanteurs marocains qui ont présenté leurs condoléances à la famille et aux proches de l’artiste, tenant à saluer son parcoursunique. Le roi Mohammed VI a égalementexprimé ces sincèrescondoléances, rendant hommage à cette «pionnière, celle qui a consacré sa vie au service de ce genre musical populaire ancestral qu’elle a consolidé au fil des décennies en tant que composante du patrimoine culturel national grâce à son excellente performance». Soulignant avoir reçu la nouvelle de son décès «avec une profonde émotion et tristesse», le Souverain a loué notamment son rôle dans la lutte contre le colonialisme.
Lire aussi :Hajja El Hamdaouia tire sa révérence
Une femme exceptionnelle, une vie extraordinaire
Née en 1930 à Casablanca, cette star du chaâbi marocain a marqué plusieurs générations. Aujourd’hui encore, ses célèbres chansons sont reprises par de multiples artistes. Douée pour le chant, elle commence sa carrière dans les années 1950, en interprétant le chant de la Aïta Marsaouiya, un appel de ralliement en rapport avec les pleurs et les joies, en référence à la marsa (le port). Ce style qui reflète une poésie digne de ce nom étant associé au divertissement et jugé parfois amoral, Hajja El Hamdaouia devrait défier son père pour pouvoir en faire son métier. Avant-gardiste et féministe, cette véritable icône populaire a su moderniser la musique chaâbi. Elle devient l’une des premières femmes marocaines à jouer au théâtre du Royaume.
En 1959, elle chante devant un véritable orchestre. Et grâce à ses chansons mêlant des mélodies enjouées avec des paroles percutantes, elle gagne en notoriété. Ce fut sa période degloire. La télévision marocaine couvre ses débuts et participera à ce succès national. Elle a traité de nombreux sujets à travers son art, tout en exprimant sa féminité et en parlant ouvertement d’amour. Daba Yji, Jiti majiti, Dada ou hiyani et Hna mada bina sont ses titres les plus célèbres. Avec ses compositions et ses interprétations, elle s’impose sur la scène marocaine.
Une combattante anti-coloniale
Non seulement elle était une chanteuse unique, mais Hajja El Hamdaouia, ayant connu les trois rois, était aussi une femme d’action, engagée sur la scène politique. Durant la colonisation, elle profitera de sa célébrité pour engager des actions contre l’occupation française. La chanteuse raconte qu’elle traversait les villes, des armes cachées sous ses caftans. Après avoir interprété une chanson politique contre les Français, elle passe quelques jours en prison. En 1953 elle compose son premier tube Wailli a chibani, dénonçant la déposition du sultan Mohammed V et caricaturant Ben Arafa. Ce geste «spontané», comme elle le qualifiait elle-même, lui vaudra quelques années d’exil dans son propre pays, avant de s’exiler en France. Ceci lui permet de devenir populaire auprès de la diaspora algérienne.
Une résurrection, puis un retrait
Au cours des années 1980, la chanteuse tombe dans l’oubli au point de se retrouver à vivre dans une modeste chambre de bonne à Paris. Toutefois, la lumière reviendra sur elle dans les années 2000. Après le retour du roi Mohammed VI, elle regagne son pays, se refait un nom et arpente de nouveau les scènes à travers le Maroc. En 2013, elle se voit décorée du Wissam Al-Moukafa Al-watania (ordre du mérite national) par le roi Mohammed VI. En 2017, pour sa 11e édition, le festival international du Raï d’Oujda la met à l’honneur. L’année suivante, elle partage la scène de la 15e édition du festival des Andalousies Atlantiques d’Essaouira avec Raymonde El Bidaouia.
Souffrant d’un cancer, elle se retire de la scène artistique. Lors d’une conférence de presse, la diva avait lancé : «je suis fatiguée, je n’en peux plus (…) J’ai suffisamment donné à la scène musicale marocaine. Il est temps pour moi de me retirer. Je ne veux pas qu’on me voie tomber sur scène avec mon bendir, je tiens à ma dignité», explique-t-elle. Mettant ainsi fin à une longue carrière de 70 ans, elle décide de léguer son répertoire à la jeune chanteuse marocaine Xena Aouita, fille de Saïd Aouita. «Mon patrimoine est ainsi entre les bonnes mains d’une jeune qui a à peine 20 ans et qui m’aime depuis son très jeune âge. J’ai donc décidé de lui offrir mes chansons», avait expliqué Hajja El Hamdaouia devant les journalistes.
Rabat : désignée Capitale mondiale du livre 2026 par l’UNESCO
Culture - L’UNESCO a désigné Rabat comme Capitale mondiale du livre pour 2026, une reconnaissance qui définie Rabat en tant que carrefour culturel.
Ilyasse Rhamir - 8 octobre 2024Charjah : le Maroc, invité d’honneur de la Foire internationale du livre
Culture - La 43e Foire internationale du livre de Charjah, dont le Maroc est l'invité d'honneur, présentera un riche programme culturel.
Rédaction LeBrief - 7 octobre 2024L’actrice Naima Lamcharki n’est plus
Culture - Naima Lamcharki s'est éteinte ce samedi 5 octobre 2024, à l'âge de 81 ans. Le monde artistique marocain est en deuil.
Rédaction LeBrief - 5 octobre 2024Prix du Maroc du Livre 2024 : les inscriptions sont ouvertes
Culture - Le ministère de la Culture lance les candidatures pour la 55e édition du Prix du Maroc du Livre 2024.
Hajar Toufik - 4 octobre 2024Le ministre de la Jeunesse présent au sommet de la Francophonie
Culture - M. Bensaid articule son discours sur l’importance accordée aux jeunes, leur éducation, leur employabilité.
Yassine Chraibi - 3 octobre 2024Emploi : l’IA va-t-elle tous nous remplacer ?
Culture, Économie - Vous souvenez-vous de l’Histoire de l’imprimerie ? Qu'aurait cette Histoire en commun avec celle de l'IA?
Sabrina El Faiz - 3 octobre 2024L’ICESCO certifiée « Organisation innovante »
Culture - L'ICESCO a été certifiée « Organisation innovante » par l’Institut mondial de l’innovation (Glnl) des États-Unis.
Yassine Chraibi - 2 octobre 2024«INTROSPECTION» : Ahmed Bennani à la galerie Dar D’Art
Culture - La galerie Dar D’Art à Tanger accueille à partir du 8 novembre l’exposition «INTROSPECTION », mettant en lumière le travail de l’artiste Ahmed Bennani.
Farah Nadifi - 4 novembre 2024Paris : hommage littéraire à Moulay Idriss Zerhoun
Culture - À travers ces textes, le lecteur est invité à un voyage émotionnel au cœur de Moulay Idriss Zerhoun.
Rédaction LeBrief - 8 janvier 2025Ramadan : évasion dans les ruelles des médinas
Hafid El Jaï - 24 avril 2021Wecasablanca Festival : la 4e édition promet un programme d’exception
Culture - Le Wecasablanca Festival revient pour sa 4ᵉ édition afin de célébrer la diversité culturelle de la métropole marocaine.
Anass Hajoui - 15 juin 2023Histoire : les différentes dynasties du Maroc
Culture - Le Maroc jouit d’une histoire riche et pluriculturelle, disposant de biens ancestraux inclus dans le Patrimoine de l’UNESCO.
Rédaction LeBrief - 29 novembre 2022L’étranger
Culture - Condamné à mort, Meursault. Sur une plage algérienne, il a tué un Arabe. À cause du soleil, dira-t-il, parce qu’il faisait chaud. On n’en tirera rien d’autre. Rien ne le fera plus réagir : ni l’annonce de sa condamnation, ni la mort de sa mère, ni les paroles du prêtre avant la fin.
Rédaction LeBrief - 7 décembre 2023