Sahara : le Conseil de sécurité revient sur l’évolution de ce dossier et ses défis
La question du Sahara sera de nouveau abordée par le Conseil de sécurité (CS) de l’Organisation des Nations Unies (ONU). En effet, l’organe onusien a annoncé que ce dossier fera l’objet d’une réunion, qui se déroulera par visioconférence, le 21 avril 2021. Ainsi, Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, va présenter un rapport détaillé portant sur l’évolution de cette question pendant les six derniers mois, conformément à la résolution 2494 (octobre 2020). Dans ce document, il évoquera plusieurs points, notamment les efforts déployés par son organisation pour ramener les parties prenantes autour de la table de négociation pour reprendre le processus politique de résolution de ce conflit, à savoir le Maroc, le Polisario, l’Algérie et la Mauritanie. Il s’agira aussi d’un résumé des observations de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara (Minurso) et de ses travaux sur le terrain pour amortir les tensions et assurer la sécurité de cette région, surtout depuisla rupture fin novembre 2020 du cessez-le-feu qui était en vigueurdepuis 1991 par lefront séparatiste.Le rapport reviendra aussi sur la sécurisation du mur de défense au-delà du passage frontalier d’El Guerguarat par le Maroc.
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Le casse-tête de la nomination d’un nouvel envoyé personnel onusien
Autre point saillant qui sera discuté lors de cette réunion : le poste vacant de l’envoyé personnel du SG del’ONU pour leSahara. En effet, depuis la démission del’Allemand Horst Köhler en mai 2019, Guterres a eu du mal à trouver un nouveau remplaçant. Cette démission a d’ailleurs mis en veilleuse le processus de négociation politique, après deux sessions de pourparlers prometteuses qui ont eu lieu à Genève, en Suisse. Depuis deux ans déjà, le secrétaire général peine à trouver un nouveau facilitateur pour ce conflit. Une mission très compliquée en raison de la difficulté de trouver un preneur pour ce poste, qui serait également approuvé par l’ensemble des parties concernées. Le Monde Afrique estime que«dans l’absolu, le secrétaire général de l’ONU a toute la latitude de nommer son envoyé personnel, mais ce dernier n’a aucune chance de réussir sa mission si d’emblée il est rejeté par l’une des parties qui sont consultées avant la nomination».
En effet, à ce jour, tous les candidats qu’Antonio Guterres a recommandés n’ont pas été validés par les pays impliqués dans ce dossier. Le dernier rejet en date, concerne un compatriote du secrétaire général, le Portugais Luis Felipe Marques Amado, ancien ministre des Affaires étrangères du Portugal. La candidature de ce dernier a été contestée par le Polisario, qui a avancé que ce dernier adhère à la position et à la solution proposée par le Royaume. Le front fait ainsi référence à une déclaration de Marques Amado remontant à 2017, où il avait souligné : «Nous encourageons toutes les initiatives visant à surpasser une situation de blocage concernant un problème qui est là depuis longtemps. L’initiative marocaine, que nous trouvons positive, s’inscrit dans cette perspective».
Outre cet ancien chef de la diplomatie portugaise, quatre autres candidats pour le postedenouvel envoyé personnel onusien ont été également rejetés. Il s’agit notamment de Petre Roman, l’ancien premier ministre roumain et d’anciens ministres des Affaires étrangères des Pays-Bas, de l’Australie et de la Suisse. Concernant Petre Roman, c’est le front séparatiste qui a refusé sa candidature. Le Maroc a de son côté opposé son véto pour les autres responsables proposés, en raison de la position défavorable de leurs pays vis-à-vis de ce dossier.
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Première participation de l’administration de Joe Biden
Par ailleurs, cette réunion au sommet du Conseil de sécurité va également connaitre la première participation de la nouvelle administration américaine du président Joe Biden. Le nouvel exécutif américain profitera de cette occasion pour évoquer sa position quant à la proclamation de l’ex-locataire de la Maison-Blanche Donald Trump qui souligne la reconnaissance de la marocanité du Sahara par les États-Unis. Notons que lors d’un entretien récent entre Antonio Guterres et Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, ce dernier n’a mentionné ni le terme d’«autodétermination», ni celui de «référendum» ni le monitoring des droits de l’Homme dans les provinces du Sud. Il a toutefois assuré le soutien de son pays au processus de l’ONU pour la résolution de ce dossier épineux.
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Pour rappel, la question du Sahara a été abordée pour la dernière fois par le Conseil de sécurité le 21 décembre 2020. Cette réunion, convoquée par l’Allemagne, a été tenue à huis clos. Elle était intervenue après l’intervention des forces armées marocaines dans la zone tampon d’El Guerguerat pour rétablir la circulation dans ce passage après que des milices du Polisario l’avaient bloqué pendant près de trois semaines. Aussi, cette rencontre était survenue quelques jours seulement après l’annonce des États-Unis de sa décision de reconnaître la souveraineté pleine et entière du Maroc sur les provinces sahariennes.
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