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Les prémices d’une troisième vague à la veille du mois de ramadan

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Après l’anglais, le sud-africain et le brésilien, un nouveau variant de la Covid-19 a été signalé au Maroc. Cette souche a été détectée à Ouarzazate et a été baptisée B.1.528. Des analyses sont en cours. De plus, les rumeurs et les spéculations se multiplient sur le spectre d’un couvre-feu nocturne plus stricte pendant le mois de ramadan. Des sources médiatiques ont confirmé que le Royaume s’apprête à annoncer une interdiction de circuler pour tout le mois sacré.

Une nouvelle mutation du nouveau coronavirus a été détectée au Maroc. C’est un groupe de chercheurs marocains qui a annoncé cette information. Cette souche, baptisée B.1.528, a été identifiée à Ouarzazate. Selon une étude menée par lesdits experts, et qui sera bientôt publiée, elle «peut être classée comme un génome 100% marocain, en attendant la détermination de sa caractéristique biologique». Pour l’heure, rien ne permet de dire si ce variant marocain est plus contagieux ou plus virulent. Des investigations sont en cours pour évaluer son éventuelle dangerosité et sa transmissibilité, car même s’il existe des milliers de variants du virus, tous ne sont pas forcémentdangereux. En effet, parmi les nouvelles souches qui apparaissent naturellement dans le monde, seule une petite proportion pose des problèmes. Aussi, il y a un troisième point important que lesscientifiques cherchent à déterminer: savoir si les moyens diagnostiques (tests PCR) en vigueurpermettent d’identifier ou non le nouveau variant marocain.

Par ailleurs, le professeur Azeddine Ibrahimi, directeur du laboratoire de biotechnologie de la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat et membre du Comité scientifique national pour la Covid-19, qui cite cette nouvelle étude, a indiqué que la nouvelle souche marocaine n’est pas la seule. Les chercheurs ont effectivement fait état de «l’émergence de 25 mutations marocaines». «Nous avons toujours insisté sur le fait que la réplication du virus conduit inévitablement à l’émergence de mutations locales qui se produisent automatiquement en présence des conditions génétiques de leur développement», rapporte le professeur sur une publication Facebook. Ce dernier a également fait état de la présence de 28 variants dans le pays, dont les variants britannique et nigérien, tout en rassurant sur l’absence du variant sud-africain. Notons que le dispositif de veille génomique du SARS-CoV2 mis en place par le ministère de la Santé a permis la détection et la confirmation de la circulation du variant britannique et sa propagation dans sept régions du Royaume. Selon un communiqué de la tutelle, «le séquençage du génome complet a permis la confirmation de la présence de mutations signatures du variant britannique». À ce jour, «89 souches B.1.1.7 (variant britannique) ont été assignées, et aucun autre variant préoccupant (VOC) n’a été confirmé au Maroc», a ajouté le ministère dans son communiqué.

Lire aussi :Covid-19 : 7 régions du Maroc touchées par le variant britannique

Dans son post Facebook, le professeur Azeddine Ibrahimi a écrit : «aujourd’hui, tout le monde s’interroge sur ce que nous allons faire alors que ramadan arrive. Je pense que ce que nous devons demander d’un point de vue scientifique est : que ferons-nous dans les mois à venir ?». Bien que la situation épidémiologique soit «quasiment stable en raison des effets positifs de la vaccination de grands groupes vulnérables», «l’état génomique des souches virales présentes au Maroc appelle à beaucoup de prudence et de vigilance», a souligné le membre du Comité scientifique national pour la Covid-19. Et d’ajouter que la souche britannique «prévaudra au Maroc dans quelques semaines», soulignant que «le plus dangereux est sa propagation rapide et sa contagion, ce qui peut conduire à une nouvelle pression sur notre système de santé et nous poussera à vacciner sous la pression du virus muté».

Confinés pour ramadan ?

Les perspectives ne sont pas prometteuses. Avec l’apparition du nouveau variant marocain ainsi que la détection et la confirmation de la circulation du variant britannique dans sept régions du Royaume, fort est à parierque le mois sacré, propice au rapprochement familial, connaîtra plusieurs restrictions. Pendant ramadan 2021, le deuxième à survenir dans ce contexte de crise sanitaire, des mesures restrictives pourront être mises en place. En effet, le quotidien arabophone Al-Ahdath Al-Maghribia, qui cite des sources bien informées, a souligné que le gouvernement s’apprête à annoncer un couvre-feu nocturne pour tout le mois sacré.

Dans le détail, le journal a précisé que pendant le mois de ramadan, la mesure phare qui sera mise en place est : l’interdiction de la circulation pendant la nuit, depuis l’heure de la rupture du jeûne, soit aux alentours de 19h, à l’heure de la prière de l’aube, soit aux environs de 5h. Cette mesure concernera tous les citoyens, sauf ceux dont l’activité professionnelle exige des déplacements durant la nuit ou en cas d’urgence. Et d’ajouter que les forces de l’ordre, tous corps confondus, s’apprêtent à descendre dans la rue pour faire respecter cette mesure.

Il y a des signes qui ne trompent pas. Ces derniers temps au Maroc, dans les cafés et les restaurants, on se rend bien vite compte que le respect des gestes barrières ou du port du masque a été jeté aux oubliettes. Nous sommes déjà loin de l’époque où tout le monde avait une peur bleue du virus. La population pourrait alors imaginer que la pandémie recule, qu’elle est en passe de vaincre ce virus qui handicape le secteur économique, social et culturel. Il n’en est rien. À quelques jours de ramadan, un mois pendant lequel les Marocains aiment bien se retrouver à table en famille, les chiffres sur la progression de la pandémie sont inquiétants. Ainsi, alors que la pandémie continue d’accélérer au niveau international, et après l’apparition de plusieurs nouvelles souches plus dangereuses et plus mortelles, le Maroc doit se préparer au pire.

Lors du Conseil du gouvernement de jeudi dernier, Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé, avait souligné que la situation épidémiologique des dernières semaines était marquée par une recrudescence des cas, notamment dans la région de Casablanca-Settat. À elle seule, cette région représente la moitié des cas enregistrés actuellement au niveau national. De plus, le nombre de cas atteints par les nouveaux variants a connu une hausse considérable. Il y a une semaine, le Chef du gouvernement Saad Dine El Otmani avait, quant à lui, prévenu contre l’imminence d’une troisième vague de contaminations à la Covid-19. Si pour le moment cette troisième vague n’est pas scientifiquement confirmée, les experts ne rejettent pas cette éventualité. Dans le cas où elle serait confirmée, il est attendu que des mesures soient prises par les autorités pour contrecarrer la progression du virus et de ses variants.

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