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CESE : comment réussir la relance du tourisme ?

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Le tourisme est l’un des secteurs les plus impactés par la crise sanitaire de la Covid-19. Au Maroc, les indicateurs d’activité de ce secteur clé ont enregistré une baisse de près de 70% depuis le début de la pandémie. Ce mardi 30 mars, Ahmed Reda Chami, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), a souligné l’importance de la mise en place d’une nouvelle stratégie, basée sur une vision globale et intégrée, visant à promouvoir un tourisme durable, résilient et inclusif. Le CESE a également livré une liste de recommandations pour redonner vie à ce secteur qui est sous «respiration artificielle» depuis déjà un an et demi.

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La crise sanitaire de la Covid-19 devient de plus en plus agressive et ses répercussions deviennent plus lourdes que jamais. En effet, parmi les secteurs les plus affectés par cette pandémie figure le tourisme. Au Maroc, les indicateurs d’activités touristiques affichent une baisse de près de 70%, et ce, depuis le début de cette crise. C’estpour échanger sur l’étendue de cet impact et les moyens de l’amortir que le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a tenu ce mardi 30 mars un atelier de restitution virtuel, dédié à la thématique »Le tourisme, levier de développement durable et d’intégration : pour une nouvelle stratégie nationale du tourisme ». Ahmed Reda Chami, président du CESE, a profité de cette occasion pour plaider pour la mise en place d’une nouvelle stratégie visant à promouvoir le tourisme. «Le CESE aspire àmettre en place une nouvelle stratégie, basée sur une vision globale et intégrée, visant à promouvoir un tourisme durable, résilient et inclusif. Une stratégie qui favorise le développement d’un tourisme de régions et la création de richesses et d’emploi en particulier au profit des femmes et des jeunes», a-t-il précisé.

D’après Chami, la pandémie n’a fait qu’aggraver etmettre la lumière sur les lacunes déjà existantes de ce secteur, notamment aux niveaux structurels, financiers et de développement. Il a rappelé que malgré ces difficultés et le fait d’être sous «respiration artificielle» depuis déjà un an et demi, le tourisme contribue à hauteur de 7% au Produit intérieur brut (PIB) et à 20% aux exportations des biens et servicesdu pays. Aussi, ce secteur concentre quelque 550.000 emplois, soit un total de 5% de la population active au Maroc (en 2020). D’où la nécessité d’adopter une nouvelle stratégie qui serait à même de mettre fin aux différents dysfonctionnements récurrents dont souffre le tourisme marocain depuis près de 20 ans, et qui lui permettra ainsi qu’à ces opérateurs de réaliser un certain nombre d’objectifs pour assurer sa relance post-Covid-19.

Les recommandations du CESE

C’est dans ce sens que le CESE a préparé une liste de propositions, s’articulantsur six axes,pour réussir lerepositionnement stratégique et la relance du tourisme à l’échelle nationale et internationale :

  • Axe de la gouvernance : l’instauration d’une loi-cadre du tourisme et la promotion d’une planification stratégique intégrée, qui implique une consolidation des moyens et des ressources ainsi qu’un suivi-évaluation pour toute la chaîne de valeur ;
  • Axe du tourisme durable et responsable : l’opérationnalisation de la charte marocaine du tourisme durable, la mise en place d’un nouveau système fiscal pour promouvoir les investissements durables, productifs, créateurs d’emplois et catalyseurs de la valeur au niveau des territoires hôtes, etl’adoption d’une approche « Tourisme 365 jours » ;
  • Axe du tourisme national : la proposition de produits touristiques spécifiquement dédiés et adaptés au touriste marocain et à sonpouvoir d’achat, la promotion du tourisme social et solidaire, le développement des auberges des jeunes et la mise en place d’une offre spéciale pour les Marocains résidant à l’étranger, qui prend en compte leurs styles de vie et leurs modes de consommation des loisirs et sports ;
  • Axe de la digitalisation :l’utilisation de la communication, de la connectivité et de la digitalisation pour promouvoirdes destinations et des produits touristiques durables, et ce, afin d’établir un circuit de réservation et de paiement marocain qui empêcherait la sortie de devises et des commissions hors Maroc, et l’amélioration de l’expérience client à travers l’adoption d’unecommunication numérique officielle ;
  • Axe du capital humain : l’investissement dans l’amélioration de la formation des ressources humaines de ce secteur afin d’aligner leurs compétences sur les tendances mondiales, tout en visant l’excellence à traversla mise à jour de la cartographie de l’emploi dans le tourisme et l’initiation de la signature d’une convention sectorielle collective en matière de formation et de renforcement des compétences ;
  • Axe de la territorialisation : assurer la coordination entre l’échelle nationale et régionale grâce à de nouvelles stratégies plus adaptées, la mise encorrélation des stratégies nationales du tourisme, de la culture, de l’artisanat, de la jeunesse et du sport et du développement durable afin d’assurer la déclinaison territoriale, et le soutien de la mise en œuvre de stratégies régionales du tourisme durable en appuyant les conseils régionaux et la conception d’une offre diversifiée autour de corridors traversant plusieurs territoires avec une thématique touristique commune.

Enfin, notons que le CESE estime quela régionalisation avancée et la charte de la déconcentration pourraient rééquilibrer le développement du tourisme entre territoires et destinations.

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