Le Maroc multiplie les efforts pour lutter et protéger ses citoyens contre les nouvelles mutations plus contagieuses de la Covid-19. C’est dans ce sens que l’exécutif a annoncé, dans la soirée du lundi 29 mars, une prorogation de deux semaines du couvre-feu national (de 21h à 6h) ainsi que des autres restrictions en vigueur, et ce, à partir de ce mardi 30 mars. La Commission scientifique et technique, à l’origine de cette décision, a souligné que le Maroc doit se « préparer au pire » alors quela pandémiecontinue d’accélérer au niveau international après l’apparition de plusieurs nouvelles souches plus dangereuses et plus mortelles. Le gouvernement a également tenu à rappeler que les restaurants, les cafés, les commerces et les grandes surfaces doivent continuer à fermer à 20h. Et d’ajouter que les fêtes et les regroupements restent interdits.
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Confinement à Dakhla
L’annonce de cette prolongation est intervenue quelques heures seulement après qu’une quarantaine de cas de contamination à la variante britannique de la Covid-19 a été détectéà Dakhla. Selon la directrice régionale de la santé de Dakhla-Oued Eddahab, Salima Saâsaâ, l’état de santé de ces derniers est «stable» et ne suscite aucune inquiétude, notant qu’ils ont été placés en isolement sanitaire. Les patients et les contacts sont traités selon le protocole sanitaire mis en place par le Royaume, a-t-elle précisé.Tout en indiquant que les dispositifs de prise en charge de ces patients ont été actualisés en tenant compte de la situation épidémiologique nationale et mondiale, Salima Saâsaâ a aussi exhorté les citoyens à se conformer davantage aux règles de prévention sanitaire en vigueur, dans un esprit de patriotisme et de responsabilité. De leur côté, les autorités locales ont précisé que la plupart de ces cas ont été découverts parmi les étudiants de l’École nationale de commerce et de gestion. Ils ont ainsi décidé de confiner Dakhla et ses résidents pendant 72 heures et d’interdire tout déplacement depuis et à destination de cette ville.
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Suspension des liaisons aériennes avec 39 pays
Autre mesure phare adoptée par le Royaume pour contrer la progression de la pandémie et de ses variantes : la suspension des liaisons aériennes avec 39 pays. En effet, le pays a ajouté ce lundi la France et l’Espagne à sa liste de destinations interdites, affirmant que cette démarche prendra effet à minuit. Ladite listecomprend aussi le Mali, le Ghana, la République démocratique du Congo, la Guinée-Conakry, la Libye, l’Italie, la Belgique, la Turquie, la Suisse, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Autriche, le Portugal, la Suède, l’Ukraine, la République tchèque, l’Australie, l’Irlande, la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud, le Danemark, le Royaume-Uni, le Brésil, l’Algérie, l’Égypte, la Pologne, la Norvège, la Finlande, la Grèce, le Liban, le Koweït, l’Argentine, la Bosnie-Herzégovine, le Botswana, le Cameroun, la Croatie et le Mozambique. L’Office national des aéroports (ONDA) explique que la décision de suspendre des vols depuis et à destination de ces pays est prise en fonction de l’évolution de la situation sanitaire et d’autres indicateurs. «Logiquement, la décision émane de concertations entre le ministère de la Santé et celui des Affaires étrangères ; ensuite est informée la Direction générale de l’aviation civile. Après, le processus s’enclenche pour l’information des compagnies aériennes», souligne l’ONDA.
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Le quotidien L’Économiste rapporte de son côté quela Royal Air Maroc (RAM)a consolidé son programme de vols au départ et en provenance de la France et de l’Espagne, ce mardi 30 mars 2021, pour permettre au plus grand nombre de ses clients de rentrer au pays. Ainsi, l’offre aurait été doublée sur les liaisons de la compagnie aérienne entre le Maroc et ces deux pays européens, passant de 12 à 24 vols programmés ce mardi, et ce, avant l’entrée en vigueur de la suspension. La même source indique que «4.000 billets ont été émis dans la soirée de lundi après l’annonce de la suspension des vols», ajoutant que«l’offre est encore disponible notamment dans le sens France-Espagne vers le Maroc». Et exceptionnellement, l’absence de test PCR serait tolérée à l’arrivée au Maroc. Cette violation « tolérée »du protocole sanitaire en vigueur risque d’exacerber la situation épidémiologique, de favoriser la propagation des nouveaux variants et de réduire à néant les efforts déployés jusqu’à présent par le Royaume pour contrer le virus. Notons que le nombre de patients souffrantde la Covid-19 et admis en réanimation augmente de plus en plus chaque jour, annonçant une imminente troisième vague de la pandémie.
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Par ailleurs, la rédaction de Lebrief.ma a contacté FRS Ferry pour vérifier si les voies maritimes sont également fermées. La société nous a effectivement confirmé que pour le moment toutes les liaisons maritimes avec les autres payssont suspendues, et ce, jusqu’à nouvel ordre.
Le reste du monde n’est pas en reste
La pandémie continue à faire des ravages dans le monde. L’Allemagne a annoncé ce lundi 29 mars qu’elle reste sous confinement partiel et qu’elle renforce les contrôles à ses frontières terrestres. Les contrôles aux frontières seront renforcés pendant les 8 à 14 prochains jours, notammentavec la France, le Danemark et la Pologne. «Peu importe d’où vous arrivez, de Pologne, de France ou du Danemark, tout le monde doit s’attendre à être contrôlé», a annoncé ce mardi le ministre allemand de l’Intérieur Horst Seehofer. Cesrestrictions aux voyageurs ont été annoncées pour la première fois vendredi dernier, lorsque le directeur de l’institut de santé publique RKI du pays a prévenu que le nombre de cas quotidiens pourrait atteindre 100.000 si la troisième vague de la pandémie se poursuivait.
Pendant ce temps, l’Italieimpose une quarantaine obligatoire de cinq jours à tous les voyageurs de l’Union européenne (UE). Les deux États membres du bloc tentent ainsi de limiter le nombre d’infections par le coronavirus. Pour l’Italie, toute la péninsule sera classée en zone «rouge» (risque élevé d’infection et restrictions maximales) pour le week-end de Pâques. Les autorités italiennes exigent de toutes les personnes en provenance de l’UE qu’elles passent un test Covid-19 avant leur départ, qu’elles soient mises en quarantaine pendant cinq jours après leur arrivée, puis qu’elles passent un second test. Cette mesure est déjà en place pour les personnes voyageant depuis des pays non membres de l’UE et «s’applique à tous ceux qui partent et arrivent» dans la péninsule, dont les ressortissants italiens,rapporte l’AFP.
Les autorités sanitaires françaises ont pour leur part déclaré ce lundi que le nombre de patients souffrant du nouveau coronavirus admis en soins intensifs a augmenté de 102 pour atteindre un total de 4.974 cas, soit plus que les 4.919 du deuxième confinement de mi-novembre 2020. Cette semaine sera décisive pour la stratégie supervisée par le président Emmanuel Macron et son gouvernement, qui font valoir que chaque jour sans confinement est un bonus pour la France, qu’ils considèrent comme épuisée après une année de restrictions. Notons que de nouvelles mesures plus strictes ont été introduites dans l’hexagone depuis le20 mars, couvrant environ un tiers de la population, dont la région parisienne.Cependant l’exécutif n’est pas allé jusqu’à ordonner un confinement total, de nombreux magasins restant ouverts et les gens étant autorisés à se réunir à l’extérieur en petits groupes. Désormais, l’urgence est de fermer les écoles, de nombreux médecins et épidémiologistes avertissant que la maladie est hors de contrôle. D’ailleurs, plus de 40 médecins et directeurs français de services d’urgence de la région parisienne ont signé une lettre ouverte le dimanche, pour annoncer que les hôpitaux devraient bientôt commencer à rationner l’accès aux lits de soins intensifs et sélectionner les patients jugés avoir de meilleures chances de survie.
Enfin, outre les pays de l’UE, le Chili, bien qu’il figure parmi les pays dont la campagne de vaccination contre la Covid-19 est un succès, a annoncé de nouvelles mesures de confinement pour freiner une deuxième vague dévastatrice de la pandémie. Ainsi, malgré le fait d’avoir vacciné six millions de Chiliens (33% des citoyens), le pays a décidé de confiner 97% de sa population après une hausse vertigineuse des infections et des hospitalisations et l’identification de cas atteint des nouveaux variants plus virulents du virus. Un paradoxe frustrant pour les autorités chiliennes. Sebastien Pinera, président du Chili, a déclaré : «Nous savons que c’était une année difficile et douloureuse. Mais je veux être honnête avec vous, les jours et les semaines qui viennent le seront aussi». Le dirigeant a exhorté son peuple de faire davantage preuve de responsabilité et d’appliquer les mesures préventives en vigueurpour éviter le pire de la crise sanitaire.
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