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Pauvreté-Covid-19 : les aides publiques ont permis d’amortir le choc

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Photo d'illustration © DR

Le Haut-Commissariat au Plan a rendu publique ce mercredi une note consacrée à «l’évolution du niveau de vie des ménages et impact de la pandémie Covid-19 sur les inégalités sociales». Une enquête nationale a été réalisée du 1er décembre à fin mars 2020 auprès de 3.290 ménages. Cette dernière a révélé que le confinement a eu une forte incidence sur la pauvreté et le taux de vulnérabilité, mais que ces derniers ont été amortis par les aides publiques.

Ce n’est pas un secret de polichinelle, la crise engendrée par le nouveau coronavirus a eu un impact négatif sur le pouvoir d’achat des ménages, plongeant ainsi plusieurs familles dans une situation financière très difficile. Le Haut-Commissariat au plan (HCP) a livré ce mercredi quelques données chiffrées sur la situation actuelle. Dans une notedédiée à « l’évolution du niveau de vie des ménages et impact de la pandémie Covid-19 sur les inégalités sociales », le HCP remarque que les aides financières accordées par le Fonds de soutien dédié à la gestion de la pandémie ont réussi à amortir le choc du confinement.

Les aides publiques ont permis d’éviter le pire

Le HCP indique que sans les aides publiques, la pauvreté aurait aujourd’hui été sept fois plus élevée et la vulnérabilité multipliée par deux. Ainsi, le taux de pauvreté absolue est passé de 11,7%, avant le transfert des aides publiques, à 2,5% après le transfert, passant ainsi de 7,1% à 1,4% en milieu urbain et de 19,8% à 4,5% en milieu rural.

Pour sa part, le taux de vulnérabilité a plus que doublé, passant de 7,3%, avant le confinement, à 16,7% pendant le confinement. Les aides publiques ont réussi à amortir ce taux à 8,9% (voir tableauci-dessous).

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Dans ces conditions, l’indice inégalité sociale s’est stabilisé à 38,4% (38,5% avant confinement). Les aides publiques ont permis au pays d’éviter le taux dramatique de 44,4%, qui dépasse largement le seuil socialement intolérable (42%).

Le niveau de vie en hausse

C’est un fait. Le niveau de vie a augmenté au Maroc. Selon les résultats de l’enquête nationale sur les sources de revenus de 2019, ce dernier est passé de 15.900 DH par personne en 2013 à 20.389 DH en 2019. Ce niveau de vie a augmenté aussi bien dans le milieu urbain que rural. Pour les citadins, le niveau de vie est passé de 19.500 DH en 2013 à 24.500 DH en 2019, et pour les ruraux, de 10.425 DH à 13.360 DH au cours de la même période.

Le niveau de vie par ménage, mesuré par la dépense de consommation annuelle moyenne des biens et services acquis par les ménages marocains, est estimé à 86.094 DH par an, soit 7.175 DH par mois. Ce montant atteint 95.950 DH en zones urbaines (8.000 DH/mois) et 64.530 DH en zones rurales (5.378 DH/mois).

Il en ressort que 66,1% des ménages ont un niveau de vie inférieur à la moyenne nationale, 59,9% en milieu urbain et 79,6% en milieu rural.

La moitié des ménages dépensent moins de 5.625 DH par mois

Le HCP fait savoir que la moitié des ménages dépense moins de 67.500 DH par an, soit 5.625 DH par mois. Cette valeur médiane s’élève à 74.090 DH par an en milieu urbain (6.174 DH/mois), et à 54.900 DH/an en milieu rural (4.575 DH/mois).

Mesuré par personne, le niveau de vie médian montre qu’un Marocain sur deux vit avec une dépense annuelle inférieure à 15.187 DH en 2019 (1.266DH/mois). Ce niveau de vie médian est de l’ordre de 18.040 DH/personne dans les villes (1.503 DH/mois) et de 11.233 DH dans la campagne (936 DH/mois).

Par ailleurs, la note fait remarquer que cette augmentation du niveau de vie, entre 2013 et 2019, a profité à l’ensemble des ménages, particulièrement aux catégories les plus modestes.

Par catégorie sociale, le niveau de vie par habitant a connu, au cours de cette période, une amélioration de 3,5% pour les 20% des ménages les plus défavorisés, de 2,9% pour la catégorie sociale intermédiaire et de 2,5% pour les 20% des ménages les plus aisés.

Les plus aisés dépensent trois fois plus que la classe moyenne

Le schéma de la répartition sociale du niveau de vie fait ressortir que la moitié la plus aisée de la population (50% de la population appartenant au haut de l’échelle sociale) réalise 75,1% de la masse totale des dépenses, alors que la moitié la plus modeste nedispose que de 24,9% (24,2% en 2014).

Les 10% des personnes les plus aisées ont un niveau de vie supérieur à 37.631 dirhams et réalisent près de 30,9% des dépenses totales de consommation. Les 20% des personnes les plus aisées totalisent 46,1% de la consommation totale des ménages (47% en 2014). De l’autre côté, les 20% des personnes les plus modestes représentent 7% de la consommation totale des ménages et les 10% les plus modestes ne représentent que 2,9% de la consommation des ménages.

Rappelons enfin que cette note du HCPregroupe les résultats du2e panel de l’enquête Covid-19 de 2020 et les données del’enquête nationale sur les sources de revenus de 2019réalisée avec la contribution financière de la Banque Mondiale et le soutien méthodologique de l’Institut national de statistique d’Italie.

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