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Éducation : le ras-le-bol des contractuels et le mutisme de la tutelle

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Après une semaine très violente pour les enseignants contractuels, ces derniers ont annoncé, dans un communiqué de presse et à travers les syndicats les représentant, «une semaine de colère». Ainsi, le lundi 22, le mardi 23 et le mercredi 24 mars, ces derniers observent une grève nationale pour dénoncer les brutalités qu’ont subies leurs confrères entre le 15 et le 17 mars derniers. Ils prévoient aussi de mener des marches pendant ces trois jours pour réitérer leurs revendications et attirer l’attention de leur ministère de tutelle, qui fait la sourde oreille depuis plusieurs mois, sur la gravité de leur situation et sur leur détresse croissante.

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«La dignité des femmes et des hommes de l’enseignement est une ligne rouge», c’est le titre du communiqué de presse publié le dimanche 21 mars par le Syndicat national d’enseignement (SNE) affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT). Le même jour, le Comité national de coordination des «enseignants sous contrat forcé» a également exhorté dans une missivetous les éducateurs à observer une grève de trois jours pour protester contre la violence exercée à l’encontre des enseignants contractuels lors des manifestations organisées entre le 15 et le 17 mars dernier. Ces deux appels annoncent une grève nationale du lundi 22 au mercredi 24 mars et de nouvelles marches et protestations pacifiques en solidarité avec les contractuels violentés la semaine dernière par les forces de l’ordre. Durant cette «semaine de colère», le SNE ainsi que la Fédération libre des enseignants (FLE) et la Fédération nationale de l’enseignement (FNE) comptent également réitérer et défendre les revendications de ces éducateurs, afin de forcer le ministère de l’Éducation à revenir àla table des négociations et rouvrir le dialogue sur leursort.

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Aussi, bien que l’individu quia attaqué plusieurs protestataires parmi les rangs des contractuels ait été arrêté puis mis en garde à vue pour complément d’enquête, lessyndicats, les militantset les enseignants réclament toutefois une investigation beaucoup plus approfondie pour identifiertous les agents des services de sécurité qui ont eu recours à la violence pendant ces manifestations pacifiques. S’agissant du suicide présumé d’un contractuel à Rabat, relayé par plusieurs réseaux sociaux, la Direction générale de la sureté nationale (DGSN) a démenti cette information. Dans un communiqué de presse, la DGSN a expliqué que la vidéo et les images montrant le corps sans âme d’un homme pendu à un arbre dans un jardin public remontent au mois d’octobre dernier, et que cet incident avait eu lieCà Tanger. Une fois avisées, les autorités concernées s’étaient déplacées sur les lieux pour prendre les mesures nécessaires.

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La tutelle n’a pas respecté ses engagements

Abdelouahab Shaimi, membre de la Coordination des cadres diplômés du ministère de l’Éducation nationale, qui lui-même a été blessé et transféré à l’hôpital lors d’un des sit-in de la semaine dernière, a confié à Hespress FR que face aumutismedu département de Saïd Amzazi, les enseignants n’avaient d’autres choix que de descendre dans les rues pour réclamer leurs droits. «Nous avons conclu avec le ministère de l’Éducation à la date du 21 janvier 2020, et de manière définitive, la résolution du dossier des enseignants titulaires de diplômes supérieurs. Le ministère nous a donné une formule de la manière dont ce dossier sera réglé lors de cette rencontre. Et on s’est tous mis d’accord sur cette formule. Nous avons donc attendu, après que la tutelle nous ait demandé de patienter pour un bref délai pour la publication du décret», a-t-il expliqué. Cependant, plus d’un an plus tard rien n’a été fait. Pire encore, le ministère de l’Éducationa cessé d’interagir et de communiquer avec les contractuels. C’est pour cette raison que les représentants de ces éducateurs pointent du doigtl’État et le gouvernement et les tiennent «pour responsables des conséquences de l’exploitation de la pandémie pour adopter des régimes et des lois injustes, restreindre les libertés, continuer à monopoliser les décisions concernant la question de l’éducation, et essayer d’écraser le mouvement syndical…».

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Pour rappel, depuis 2019, les enseignants appellent le gouvernement à les intégrer dans la fonction publique. Cette requête est intervenue après que la tutelle et le ministère des Finances ont signé un accord de partenariat conjoint pour recruter des enseignants sous contrat en 2016. Ces enseignants contractuels ont par la suite exprimé leur colère contre cette décision, arguant qu’ils n’avaient aucune autre chance que de signer des contrats en raison du manque d’opportunités d’emploi. Se qualifiant d’éducateurs «contractés de force», ces derniers dénoncent une «inégalité» entre eux et leurs collègues de la fonction publique. Ils avancent que leurs salaires, déjà très faibles, sont réduits encore plus après leur participation aux grèves et aux sit-in. Les enseignants travaillant sous contrat ne sont pas non plus autorisés à passer des examens pour évaluer leurs performances, chose qui pourrait augmenter leur niveau de rémunération. De plus, ils déplorent qu’une fois à la retraire, ils ne reçoivent que 40% de leur salaire mensuel.

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