Du nouveau dans les grandes institutions du Royaume. Le Roi Mohammed VI a reçu ce lundi à Fès plusieurs personnalités pour les nommer à des postes de responsabilité. Zineb El Adaoui, Mohamed Abdennaboui, Ahmed Rahhou, El Hassan Daki… des personnalités qui ont tous des profils et parcours différents et qui ont été chargées par le Souverain de mener à bien leurs missions respectives. Qui sont donc ces profils et quel a été leur parcours jusque-là ?
Zineb El Adaoui, la dame de fer
Wali et gouverneur de plusieurs régions du Maroc, Zineb El Adaoui (61 ans) succède à Driss Jettou à la tête de la Cour des comptes. Un communiqué du cabinet royal publié lundi soir indique que «le Souverain a prodigué à la nouvelle présidente ses hautes orientations, pour qu’elle veille à ce que cette Institution accomplisse ses missions constitutionnelles, particulièrement en matière de l’exercice du contrôle supérieur des finances publiques et dans le domaine de soutien et de protection des principes et valeurs de bonne gouvernance, de transparence et de reddition des comptes».
Lors de son riche parcours professionnel, Zineb El Adaoui (60 ans) a été présidente de section à la Cour des comptes entre 1993 et 2004, wali de la région de Gharb-Chrarda-Beni Hssen et gouverneur de Kénitra entre 2004 et 2014, wali de la région de Souss-Massa et gouverneur d’Agadir entre 2014 et 2015 puiswali-inspecteur général de l’Administration territoriale entre 2015 et 2021.
Une femme connue et reconnue pour son intégrité et sa maîtrise de la fonction publique. Elle a reçu plusieurs distinctions et récompenses durant sa carrière. Parmi ses distinctions phares, le titre de « Femme de l’année » en 2010 octroyé par l’Association Saiss et le prix «All Africa Leadership Féminin» en 2017, qui honore les femmes africaines leaders dans leurs domaines respectifs.
Mohamed Abdennabaoui et El Hassan Daki, lesvoix de la Justice
Mohamed Abdennabaoui et El Hassan Daki ont tous les deux été nommés dans des postes dans la justice. Le premier a été nommé président de la Cour de cassation tandis que le second a été nommé procureur général du Roi près la Cour de cassation et président du ministère public.
Né en 1954 à Khouribga, Mohamed Abdennabaoui a occupé le poste de directeur des Affaires pénales et des grâces au ministère de la Justice en 2007. Avant cela, il a été directeur de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion au ministère de la justice (2005-2007) puisprocureur du Roi près le tribunal de première instance à Casablanca-Anfa (2000-2004). Un poste qu’il a également occupé dans différents tribunaux du Royaume entre 1984 et 1997 (Laâyoune, Benslimane, Mohammedia). Abdennabaoui a été décoré du Wissam Al Arch de l’ordre d’officier (2012) et du Wissam Al moukafaa al watania de l’ordre de grand officier (2013).
Pour sa part, El Hassan Daki est un ancien juge au tribunal de première instance de Kénitra, une fonction qu’il a occupé durant trois ans avant de devenir procureur du Roi près le tribunal de première instance de Ouazzane (1987-1988), de Souk Larbaa du Gharb (1988-1994), et de Kénitra (1994-1995). Un an plus tard, Daki est nommé procureur du Roi près le tribunal de première instance de Tétouan, avant d’être désigné en mars 2000 au poste de procureur du Roi près la Cour d’appel de Tanger. Un poste qu’il occupera jusqu’en mai 2001, date de sa désignation en cette même qualité à la Cour d’appel de Rabat. Daki a un doctorat en droit privé obtenu en 2019 à la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Tanger.
Ahmed Rahhou, dans la peau du sauveur
C’est une nomination qui vient à point nommé. Ahmed Rahhou (62 ans) a été désigné lundi par le Souverain à la présidence du Conseil de la concurrence afin de remettre de l’ordre dans cette institution. Le rapport de la Commission ad-hoc qui a été chargée par le Souverain en juillet 2020 de mener des investigations sur les décisions de l’institution dans l’affaire des ententes dans les prix des hydrocarbures est affligeant. La Commission a souligné que le processus de traitement de cette affaire a été marqué par de nombreuses irrégularités. Le Roi a par la suite demandé à la Commission de transmettre ses recommandations au Chef du gouvernement afin de remédier à ces irrégularités, renforcer l’impartialité de cette instance et conforter sa vocation primaire d’indépendance.
Ahmed Rahhou qui succède donc à Driss Guerraoui (2018-2021) aura pour mission de réorganiser cette structure et lui permettre de repartir sur de bonnes bases. Ambassadeur du Maroc auprès de l’Union européenne, Rahhou devra sûrement rentrer de Bruxelles pour se consacrer à sa nouvelle mission. Gestionnaire reconnu pour sa compétence et ses qualités humaines, Rahhou était PDG du groupe Lesieur Cristal en 2003 et PDG du CIH en 2009. Avant cela, il occupait les postes de responsable du service informatique à la Royal Air Maroc (1982-1985) et directeur général adjoint au Crédit du Maroc (1994).
Cinq nominations au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire
À côté des nominations citées plus haut, le roi Mohammed VI a également procédé ce lundi à la nomination de cinq membres du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire. Deux de ces cinq membres ont été reconduits. Il s’agit d’Ahmed Ghazali et Mohamed Amine Benabdellah. De l’autre côté, les trois nouveaux visages : Mohamed Zaoug, Mohamed Nassar et Khalid Lahrichi ont prêté serment devant le Souverain avant de prendre officiellement leurs fonctions.
Rôle et missions de la Cour des comptes, de la Cour de cassation et du Conseil de la concurrence ¤ La Cour des comptes est uneinstitution constitutionnelle. Elle a pourmissions le contrôle d’exécution des lois de finances, l’assistance au Parlement et au gouvernement dans les domaines relevant de sa compétence et de rendre compte au Roide l’ensemble de ses activités. ¤La Cour de cassation se situe au sommet de la hiérarchie de l’organisation judiciaire marocaine. Le rôle premier de cette institution judiciaire est de contrôler l’application de la loi par les tribunaux, tant au niveau de la forme que du fond. ¤Le Conseil de la concurrenceest une institution indépendante chargée, dans le cadre de l’organisation d’une concurrence libre et loyale, d’assurer la transparence et l’équité dans les relations économiques, notamment à travers l’analyse et la régulation de la concurrence sur les marchés, le contrôle des pratiques anticoncurrentielles, des pratiques commerciales déloyales et des opérations de concentration économique et de monopole.
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