Temps de lecture : 7 minutes

Accueil / Société / Que se passe-t-il à Bouregreg ?

Que se passe-t-il à Bouregreg ?

Temps de lecture : 7 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 7 minutes

Depuis plus d’une semaine, les réseaux sociaux ont été enflammés par de nombreuses publications concernant des tâches noirâtres associées à des odeurs nauséabondes provenant de la vallée de Bouregreg. Bien qu’aucune information officielle n’ait été communiquée, les lixiviats émanant de la décharge d’Oum Azza sont pointés du doigt. Une problématique qui aurait des antécédents en 2019.

Temps de lecture : 7 minutes

Depuis plus d’une semaine, des odeurs nauséabondes et des taches noirâtres sontobservées sur le célèbre fleuve du Bouregreg. Ce dernier est l’objet d’une pollution compromettant dangereusement son avenir. En effet, les riverains constatent une pollution soudaine sous forme de taches noires, dégageant des odeurs désagréables.

Les effets de la pollution ayant touché la vallée du Bouregreg atteignent le port de divertissement Marinade la ville de Salé. Ceci a suscité la colère et l’inquiétude des habitants des villes de Rabat et de Salé, séparées par ledit « oued », ainsi que l’indignation des propriétaires des cafés et restaurants connuspour son potentiel touristique. Cette pollution a également affecté les pêcheurs traditionnels. Pour les habitants des deux villes concernées, «il s’agit d’une catastrophe écologique». Sur les réseaux sociaux, plusieurs images et vidéos relatant la situation regrettable ont été partagées.

Les causes demeurent inconnues

Contacté par la MAP, Abdelaaziz Zerouali, le directeur de l’Agence du Bassin hydraulique du Bouregreg-Chaouia, a fait savoir que la cause principale de cette situation est toujours inconnue. Une commission se penche actuellement sur ce problème, afin de confirmer les causes et identifier les mesures à prendre, a-t-il ajouté, soulignant que l’Agence attend les résultats des analyses avant de se prononcer sur le sujet.

Seddik Es-Semlali, le secrétaire général régional de l’Alliance marocaine pour le climat et le développement durable (AMCDD), quant à lui, a indiqué qu’une intervention urgente demeure nécessaire pour stopper l’hémorragie. Es-Semlali, qui est également président de l’Association marocaine pour le développement local (AMDEL), a estimé que les eaux usées rejetées dans le Bouregreg pourraient être à l’origine de ces odeurs. Il a expliqué que la problématique de ces eaux polluées a été aggravée par la poussée démographique spectaculaire, notamment à Salé, indiquant l’urgence de mettre en place des stations de traitement des eaux usées.

Ce désastre environnemental serait-il dû à un déversement du lixiviat ?

Si aucune information officielle n’a été, pour le moment, communiquée sur l’origine de cette pollution, les soupçons portent sur le lixiviat (jus d’ordures) qui émanerait du centre d’enfouissement et de valorisation (CEV) d’Oum Azza. En effet, selon L’Économiste, la digue d’un bassin de stockage aurait cédé, entraînant le déversement du lixiviat dans le fleuve. De plus, dans une question écrite adressée à Aziz Rabbah, ministre de l’Énergie, des Mines et de l’Environnement, le groupe parlementaire de l’Union marocaine du travail (UMT) évoque de possibles déversements de lixiviats de la décharge d’Oum Azza comme cause probable de ce problème. «Des doutes entourent la décharge d’Oum Azza (Akrach) comme source de cette pollution, ce qui nécessite d’accélérer les analyses en laboratoire d’échantillons d’eau polluée pour informer l’opinion publique nationale et locale», a indiqué le groupe parlementaire. «Nous vous interrogeons, monsieur le ministre, sur la réalité de la situation environnementale de la vallée du Bouregreg et les mesures prises pour éviter que de tels incidents se répètent et qui pervertissent l’image de la capitale, ville lumière». Les conseillers de la Fédération de la gauche démocratique (FGD) de Rabat ont, pour leur part, publié une déclaration commune en estimant que «les autorités responsables de la décharge n’ont présenté aucune solution pour évacuer le lixiviat, malgré la disponibilité d’un certain nombre de technologies modernes connues internationalement».

Actuellement, les odeurs ont pratiquement disparu et les investigations continuent pour mettrela lumière sur la source de la pollution, indique la MAP, ajoutant que d’après des sources proches du dossier, un appel d’offres est en cours concernant la gestion contrôlée de la décharge d’Oum Azza. Les entreprises présélectionnées seront connues la semaine prochaine.

Un problème qui remonte à 2019

Sur Facebook, Omar El Hyani, conseiller de la Fédération de la gauche démocratique (FGD), a indiqué lui aussi que la source de pollution du fleuve provient de la décharge d’Oum Azza, «dont les flancs se sont effondrés et se sont infiltrés dans la vallée d’Akrach, qui se jette à son tour dans la vallée du Bouregreg». Cette problématique liée au déversement du lixiviat, selon lui, se pose depuis plusieurs années. «Nous avions déjà sonné l’alerte par le biais d’une communication en décembre 2019», signale l’élu du FGD. Il a ajouté qu’il regrette «la dépense de milliards de dirhams dans des projets de ruelles à Rabat, du Grand Théâtre (2 milliards de dirhams), des marinas, des tours géantes, des hectares de gazon», avançant que la collectivité «oublie le plus important en décrétant l’austérité dans la préservation de l’environnement et de la qualité des eaux de surface et souterraines que nous buvons».

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 7 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

Comment gérons-nous les intempéries ?

Alors que les changements climatiques intensifient la fréquence et la gravité des intempéries, la nécessité d'une approche plus résiliente e…

Casablanca au rythme des grands chantiers

Vous l’aurez sans doute remarqué, Casablanca ressemble à un vaste chantier à ciel ouvert. Autant de travaux en cours simultanément dans la c…

Titres de séjour européens : le Maroc dans le top 5 des bénéficiaires en 2023

En 2023, une nouvelle dynamique migratoire a été observée entre le Maroc et l’Union européenne (UE). Les données d'une récente publication d…

TikTok au Maroc : interdiction ou régulation ?

À nouveau sous les projecteurs, TikTok, le géant des réseaux sociaux, fait face à des critiques croissantes au Maroc. Une potentielle interd…

Fnideq : quand le désespoir de la jeunesse explose

Ce qui s’est passé ces derniers jours à Fnideq illustre l'ampleur du désespoir chez une grande partie de la jeunesse marocaine, ainsi que l'…

Travail : pourquoi les femmes arabes sont-elles pénalisées ?

Bien que des progrès aient été réalisés en matière d'égalité des sexes dans certaines régions du monde, les femmes dans de nombreux pays du …

Santé : Dr Hamdi rassure sur la capacité du Maroc à gérer les épidémies

Alors que le monde continue de se remettre des répercussions d’une pandémie mondiale, un nouveau défi émerge avec le mpox, positionnant le M…

Catastrophes naturelles : le PPS demande une mobilisation urgente du FSEC

Le PPS a exprimé, via un communiqué, sa profonde préoccupation pour les familles, villages et communes sévèrement impactés par ces catastrop…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire