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AstraZeneca est au centre d’une véritable polémique en Europe et dans le monde. Depuis quelques jours, les annonces de suspension de l’administration de sonvaccin dans la lutte contre la Covid-19 se multiplient. En effet, plusieurs pays ont annoncé la suspension du vaccin d’AstraZeneca par «mesures de précaution»en raison de la découverte de caillots sanguins chez certaines personnes ayant reçu la première dose.
Le Danemark a été le premier pays à annoncer l’interruption de l’administration des vaccins d’AstraZeneca pour au moins deux semaines en raison du décès d’une infirmière de 50 ans qui a développé plusieurs caillots dans le sang 10 jours après avoir reçu la première dose du vaccin. Ce lundi, la Norvège a également annoncé que l’une des personnes hospitalisées après avoir reçu une dose du vaccin d’AstraZeneca était décédée. La suspension du vaccin a fait un effet boule de neige dans plusieurs pays du vieux continent. La Norvège, l’Irlande, l’Autriche, la Bulgarie, l’Allemagne, l’Italie, la France, le Portugal et l’Espagne ont tous suivi le même chemin du Danemark. La suspension a été aussi signalée dans certains pays hors Europe tels que la Thaïlande et le Congo.
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L’Agence européenne des médicaments (EMA) a annoncé qu’elle tiendra ce jeudi une réunion extraordinaire pour livrer son avis sur la question. Cependant, l’EMA et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) affirment que les données disponibles ne permettent pas de trancher dans la responsabilité du vaccin dans la constitution de ces caillots. Les deux institutions indiquent que les personnes devraient continuer à se faire vacciner, car «les avantages de ce vaccin l’emportent sur les risques».
Ce mardi,Emer Cooke, directrice exécutive de l’EMA a souligné que son agencereste «fermement convaincue»des bénéfices du vaccin AstraZeneca contre le Covid-19. «Nous sommes toujours fermement convaincus que les avantages du vaccin AstraZeneca dans la prévention du Covid-19, avec son risque associé d’hospitalisation et de décès, l’emportent sur le risque de ces effets secondaires», a déclaréCooke lors d’une visioconférence tenue ce mardi
L’EMA souligne également qu’il n’y a «aucune indication que la vaccination a causé ces conditions», ajoutant que le nombre de rapports de caillots sanguins chez les personnes qui ont reçu le vaccin d’AstraZeneca n’était pas plus élevé que pour ceux qui n’avaient pas été vaccinés. Dans la presse internationale, les avis différent.The Irish Times s’étonne de ce recours et estime que«le risque de tomber malade de la Covid est beaucoup plus élevé que celui d’avoir un caillot sanguin». Le journal irlandaisse demande si le vaccindu groupe britannico-suédois pourra se relever de ce coupinfligéà sa réputation. De son côté, le journal britannique The Guardian indique que les pays prompts à en suspendre l’utilisation sont ceux qui ont reçu le moins de doses du laboratoire en question. Le quotidien estime qu’en prétendant lever des doutes avec le fameux « principe de précaution »,ces pays ne font que les diffuser.
Le Maroc ne se précipite pas
Le Maroc ne se laisse pas emporter par la vague de suspensions. Le Royaume a décidé de suivre les instructions de l’OMS et de temporiser avant de prendre une décision. Le Comité national technique et scientifique consultatif de vaccination a souligné que ses membres se réunissent souvent afin de statuer sur le vaccin d’AstraZeneca et devraient bientôt communiquer leur décision au ministère de la Santé, mais que d’ici là, le pays continuera à administrer le vaccin à ses citoyens.
Un membre duComité scientifique a souligné dans une des déclarations à nos confrères de H24info qu’il n’y a aucune raison de suspendre actuellement l’administration de ce vaccin puisqu’aucun incident majeur n’a été déploré au Maroc. Par ailleurs, l’intervenant souligne que les accusations européennes ne font pas l’unanimité au sein des agences spécialisées, tel est le cas de l’International Society on Thrombosis and Haemostasis (ISTH) qui a publié un document ne mettant pas en lien la formation de caillots sanguins avec l’injection du vaccin anti-Covid-19.
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Le Maroc n’est pas l’unique pays à prendre du recul avant de se décider. La Belgique a également décidé de suivre la même orientation. Frank Vandenbroucke, vice-premier ministre et ministre fédéral des Affaires sociales et de la Santé publique a déclaré que son pays attendra le rapport jeudi de l’agence européenne des médicaments (EMA) avant de se prononcer. Entre-temps, Frank Vandenbroucke estime qu’«arrêter cette campagne de vaccination alors que le virus continue de se propager rapidement serait irresponsable».
Rappelons enfin qu’avec 4.225.311 personnes vaccinées au lundi 15 mars 2021, le Maroc ne peut vacciner plus de 24.689 personnes supplémentaires avant l’épuisement total de son stock. À peine 14.541personnesont reçu la première dose du vaccin contre la Covid-19 ce lundi. Dans ces circonstances, la moyenne de vaccination (197.070 doses administrées par jour),risque d’être revue à la baissesi aucunelivraison de vaccins n’arrive dans les prochains jours.
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