Accueil / Société

Covid-19 : la pénurie imminente de vaccins fait trembler le monde

Temps de lecture

Face à la pénurie imminente des vaccins contre la Covid-19 qui menace le monde, le Maroc tente de sauver sa campagne de vaccination. Ainsi, le Parlement a convoqué les ministres de la Santé, de l’Industrie et du Commerce, et des Affaires étrangères, pour s’enquérir des raisons du retard de la livraison des doses promises par la Chine. De plus, Khalid Aït Taleb a avancé que le vaccin Sputnik V a été approuvé par le comité scientifique marocain et qu’il va ainsi être déployé dans le Royaume aux côtés de ceux d’AstraZeneca et de Sinopharm. Au niveau mondial, les États-Unis, l’Union européenne et le Royaume-Uni bloquent la proposition de l’Inde et de l’Afrique du Sud de renoncer temporairement aux droits de propriété intellectuelle sur les vaccins afin d’accélérer leur production, alors que plusieurs pays suspendent l’utilisation du vaccin d’AstraZeneca.

En plus des nouvelles variantes de la Covid-19 et de la poursuite de la propagation du virus dans plusieurs pays, un nouveau problème de taille menace le monde : la pénurie imminente de vaccin. Le Maroc, tout aussi menacé que le reste du monde, cherche à comprendre et à trouver des solutions à cette pénurie. Ainsi, le Parlement a convoqué plusieursministrespour s’enquérirdes raisons pour lesquelles la Chine n’a pas honoré ses engagements vis-à-vis du Royaume en termes de livraison du vaccin développé par son laboratoire Sinopharm. Les deuxpays ont signé plusieurs accords en août 2020, dontun qui concerne la participation du Maroc aux essais cliniques dudit vaccin et un autre qui porte sur l’ouverture d’une unité de fabrication de vaccins dans le Royaume. Sur la base de cette collaboration, Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé,avait avancé que le pays serait probablement en mesure de produire ses propres doses, et même d’en exporter en Afrique,dans le cadre de l’échange d’expertise entre Rabat et Pékin.

Cependant, près desept mois plus tard, il n’y a eu aucun signe ni aucune discussion concernant la mise en placed’une unité de production du vaccin chinois au Maroc, dont la construction devait commencer en mars, à Tanger. Le Parlement a donc appelé Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, Khalid Aït Taleb et Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie et du Commerce, pourexpliquer ce qui bloque avec la Chine. D’après le quotidien arabophone Assabah, les trois chefs de départements seront également interrogés sur les raisons pour lesquelles le pays n’a reçu que 1,5 million de doses du vaccin de Sinopharm, contre les 45 millions de doses convenues dans l’accord avec Pékin. Pour le moment, la date de cette audition n’a pas encore été annoncée par le Parlement.

De nouveaux vaccins autorisés d’urgence au Maroc

En outre, pour pallier le risque d’épuisement de ses réserves de vaccins et le ralentissement de sa campagne de vaccination, le Royaume a commandé un million de doses du vaccin russe Sputnik V. Dans une interview accordée à l’agence de presse espagnole EFE, Aït Taleb a souligné qu’une «première livraison est prévue en mars et une deuxième en avril», précisant que les dates de livraison dépendront des engagements de la Russie envers d’autres pays. Avec plus de quatre millions de personnes vaccinées contre la Covid-19, «le Maroc vient d’ajouter le vaccin russe Spoutnik V à ceux d’AstraZeneca et de Sinopharm, qu’il administre déjà, et s’est engagé à acquérir prochainement le vaccin américain Johnson & Johnson»,a affirmé le ministre. Sans compter les frais d’approche, d’intermédiation, de distribution aux centrales, etc., le lot russe couterait près de 20 millions de dollars au Maroc, à raison de 10 dollars la dose et 20 dollars par personne vaccinée.

Les pays riches refusent de céder les droits de propriété intellectuelle sur les vaccins

Comme la rareté des vaccins commence à se faire de plus en plus sentir dans le monde, l’Inde et l’Afrique du Sud ont proposé, lors de la dernière réunion del’Organisation mondiale du commerce (OMC), que les producteurs renoncent temporairement aux droits de propriété intellectuelle sur les vaccins et les traitements liés à la Covid-19. Cette solution, qui aurait permis d’accélérer la production des doses vaccinales et de soutenir les pays en développement dans leur lutte contre la pandémiea cependant été rejetée, entre autres, par les États-Unis, l’Union européenne et le Royaume-Uni. Ces derniers ont insisté sur l’importance du respect des dispositions de l’accord ADPIC, qui régit les droits de propriété internationaux, et ce au moinsjusqu’à ce que la vaccination et l’immunité soient généralisées dans le monde.

L’Afrique du Sud a exprimé ses inquiétudes quant à l’intention réelle derrière la décision du «monde développé» de bloquer cette proposition, tout en notant qu’il «est décevant qu’en dépit du fait que la majorité du monde soit du côté de la dérogation de l’ADPIC, une poignée de pays aient réussi une fois de plus à l’écarter». De son côté, Oxfam, une confédération internationale de 20 ONG travaillant avec des partenaires dans plus de 90 pays pour mettre fin aux injustices à l’origine de la pauvreté, a déclaré dans un communiqué : «Il s’agit d’une importanteopportunité manquée pour accélérer et pour augmenter la production de vaccins vitaux dans le monde entier en levant les barrières de propriété intellectuelle qui empêchent davantage de fabricants qualifiés de participer à l’effort international de lutte contre le nouveau coronavirus». Et de dénoncer : «Il est impardonnable qu’alors que les gens se battent littéralement pour respirer, les gouvernements des pays riches continuent de bloquer ce qui pourrait être une avancée vitale pour mettre fin à cette pandémie, dans les pays riches comme dans les pays pauvres».

Les malheurs d’AstraZeneca

Malgré la pénurie des vaccins dans le monde, plusieurs pays ont décidé de suspendre le déploiement des doses développées par le laboratoire suédo-britannique AstraZeneca/Oxford, suspectés d’être à l’origine de la formation de caillots sanguins chez certaines personnes vaccinées. Ainsi, ce vendredi 12 mars, la Thaïlande est devenue le premier pays asiatique à arrêter les injections de ce vaccin, peu de temps après que le Danemark ait annoncé la suspension de son utilisation pendant deux semaines. Huit autres pays ont également suspendu l’utilisation du vaccin d’AstraZeneca/Oxford, notammentla Norvège, l’Islande, la Bulgarie, le Luxembourg, l’Estonie, la Lituanie, la Roumanieet la Lettonie. L’Autriche et l’Italie, quant à elles, ont déclaré qu’elles cesseront de déployer certains lots du vaccin par mesure de précaution.

Par contre, l’Agence européenne desmédicaments a souligné jeudi que rien n’indiquait que le vaccin provoque des caillots sanguins, ajoutant que ses bienfaits «restent supérieurs à ses risques». L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a pour sa part déclaré ce vendredi qu’il n’y a aucune raison de cesser d’utiliser le vaccin d’AstraZeneca. Margaret Harris, une porte-parole de l’OMS, a indiqué dans ce sens qu’un comité consultatif d’expertsa ouvert une enquêtesur lescas de décès et de détection decaillots sanguins après la vaccination, mais qu’aucun lien de cause à effet n’a encore été établi.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Averses sporadiques avec risque d’orages, flocons de neige et gelée

Société - Un froid intense persistera durant la nuit et en début de matinée, avec des températures minimales oscillant entre -5°C et 0°C.

Rédaction LeBrief - 11 décembre 2024

Le gouvernement annonce une feuille de route pour l’emploi

Société - Aziz Akhannouch, a présidé ce mardi une réunion axée sur les mesures stratégiques en faveur de l’emploi.

Ilyasse Rhamir - 10 décembre 2024

Mobilité urbaine intégrée : un avenir prometteur pour le Maroc

Société - Lors du Rail Industry Summit, une table ronde dédiée à la mobilité urbaine intégrée a souligné les synergies industrielles et d’ingénierie entre bus, tramway et train.

Ilyasse Rhamir - 10 décembre 2024

Barid Al-Maghrib accélère son virage écologique avec des cyclomoteurs électriques

Société - Barid Al-Maghrib poursuit sa transition écologique en renforçant sa flotte avec 190 cyclomoteurs électriques dédiés à la distribution de courrier et colis.

Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024

Rabat accueille un atelier sur la préservation du patrimoine africain en péril

Société - L'ICESCO abrite les travaux d’un atelier international sur « le retrait des sites historiques en Afrique de la Liste du patrimoine en péril ».

Mbaye Gueye - 10 décembre 2024

Santé publique : Marrakech réunit les experts pour un avenir plus sain

Société - Le 6e Congrès National d’Hygiène et de Salubrité Publiques a ouvert ses portes à Marrakech, réunissant des experts et des professionnels de la santé publique autour du thème « Les Bureaux Communaux d’Hygiène, retour d’expérience et perspective 2030 ».

Farah Nadifi - 10 décembre 2024

CNSS : lancement du contrôle de scolarité des enfants bénéficiaires

Société - CNSS informe ses assurés du lancement de l’opération de contrôle de droit aux prestations pour l’année scolaire 2024-2025.

Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024

Programme d’aide directe au logement : 30.848 bénéficiaires dans les différentes régions du Royaume

Société - Le programme d'aide directe au logement a contribué à l'amélioration des conditions de vie de 30.848 bénéficiaires dans les différentes régions du Royaume.

Mbaye Gueye - 10 décembre 2024
Voir plus

Travaux imprévus à Maarif, circulation paralysée, la goutte de trop

Société - Les Casablancais qui empruntent le quartier Maarif sont confrontés à un véritable casse-tête. Des travaux… Encore !

Rédaction LeBrief - 16 décembre 2024

Quand l’ultime repos devient un luxe

Société - Le business de l'ultime repos au Maroc… quelle industrie étrangement florissante que celle de la mort et l'organisation des funérailles.

Sabrina El Faiz - 26 octobre 2024

RGPH 2024 : vieillissement de la population, urbanisation et défis économiques

Société - Les résultats du dernier RGPH 2024 révèlent des changements profonds dans la structure démographique et socioéconomique du Maroc.

Ilyasse Rhamir - 17 décembre 2024

Comprendre l’affaire Hamza mon bb

L'affaire Hamza mon bb continue de faire du bruit. Nous vous apportons les faits internes à l'affaire pour démêler le vrai du faux, et plus encore.

Nora Jaafar - 12 février 2020

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire