C’est une date sombre qui aura marqué le règne de feu le roi Hassan II. Le 10 juillet 1971 a marqué l’Histoire du Maroc avec la tentative de coup d’État de Skhirat. Cet événement a secoué le Royaume, laissant des traces inaltérables dans la mémoire collective des Marocains. Cette journée, qui devait être une célébration de l’anniversaire du roi Hassan II, s’est transformée en une tentative sanglante de renverser le régime monarchique. Retour sur les détails de cette journée tragique, ses acteurs et ses conséquences.

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Feu le roi Hassan II, monté sur le trône en 1961, devait faire face à divers défis, notamment des tensions internes et une opposition. Le mécontentement au sein des forces armées et de certains segments de la population a créé un terrain fertile pour la contestation. Ce qui a mené le pays à vivre l’une de ses plus sombres pages de l’Histoire.

La tentative de coup d’État de Skhirat a été orchestrée principalement par le général Mohamed Medbouh et le lieutenant-colonel M’hamed Ababou. Medbouh, un proche conseiller du Roi et directeur de la garde royale, et Ababou, commandant de l’École militaire de Ahermoumou, ont exploité leur position pour planifier et exécuter le coup. Ils ont mobilisé environ 1.200 cadets de l’académie militaire pour attaquer le Palais royal de Skhirat, où se déroulaient les célébrations de l’anniversaire du Roi.

Le déroulement de la journée

Le 10 juillet 1971, les cadets, armés, ont pris d’assaut le palais de Skhirat. La surprise et la confusion régnaient parmi les invités, les officiels et le personnel du palais. Les insurgés ont ouvert le feu, provoquant un carnage. Une centaine de personnes ont été tuées, dont des hauts responsables militaires et politiques. Feu le roi Hassan II a échappé de peu à la mort, se réfugiant dans une salle de bains avec quelques proches.

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Malgré l’intensité de l’attaque, les forces loyalistes ont rapidement réagi. Le général Boukhari, chef de la gendarmerie royale, a organisé une contre-offensive pour reprendre le contrôle du palais. Après plusieurs heures de combat, les insurgés ont été vaincus. Medbouh a été tué sur place, tandis qu’Ababou a été capturé puis exécuté.

Les conséquences immédiates

La tentative de coup d’État a eu des conséquences immédiates sur le Maroc. D’une part, elle a renforcé la position du roi Hassan II, et a consolidé son pouvoir. Des mesures de sécurité renforcées ont été mises en place. Le Roi a également procédé à une série de purges au sein de l’armée et des services de sécurité pour éliminer toute opposition potentielle.

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Par ailleurs, la communauté internationale a réagi avec stupéfaction à la tentative de coup d’État de Skhirat. De nombreux pays ont exprimé leur soutien au roi Hassan II et condamné l’attaque. Cette tentative a renforcé les liens entre le Maroc et ses alliés, notamment les États-Unis et la France, qui voyaient en Hassan II un allié stratégique dans la région.

La tentative de coup d’État de Skhirat a souligné l’importance de la loyauté des forces armées. En outre, cet événement a marqué le début d’une série de réformes politiques et économiques visant à stabiliser le pays.

Un an plus tard, une seconde tentative de coup d’État aura lieu, le 16 août 1972…

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