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En l’espace d’un an, l’indice de confiance des ménages a chuté de 12,4 points à 74,9 points au deuxième trimestre. C’est un revirement spectaculaire puisque l’indice avait atteint son plus haut point en 2018. La tendance décroissante (depuis quatre trimestres) n’est pas une bonne nouvelle pour l’économie. La consommation des ménages reste le principal moteur de la croissance en l’absence des autres moteurs notamment l’investissement des entreprises.
D’où vient la sinistrose ?
Tous les indicateurs qui synthétisent la confiance des ménages sont en berne. Le contexte de croissance faible et les difficultés des entreprises finissent pas contaminer les ménages. La crainte du chômage demeure élevée chez les marocains.8 personnes sondées sur 10 anticipent une hausse du chômage dans les prochains mois. La croissance du PIB s’est limitée en moyenne à 4 % sur les dix dernières années. Ce rythme est insuffisant pour résorber le chômage, surtout de jeunes qui atteint un niveau alarmant. Dans son dernier rapport sur le Maroc, le FMI a de nouveau insisté sur la nécessité d’accélérer les réformes de l’Éducation et du marché du travail. Plus de flexibilité au niveau de la réglementation du marché du travail permettrait d’agir plus efficacement sur le taux de chômage.
Au passage, les experts du FMI recommandent une meilleure synchronisation des réformes pour dynamiser la croissance. Les personnes sans emploi représentent une charge non négligeable pour leur famille, sachant que dans beaucoup de cas, ceux qui ont un job n’ont pas forcément une bonne situation. 8 employés sur 10 ont des revenus faibles et ne disposent d’aucune couverture sociale ni retraite. Aujourd’hui, près de la moitié des marocains estiment que leur niveau de vie s’est dégradé et 2 sur 3 ne sont pas très optimistes sur leur situation future. Pour beaucoup de ménages, la durée de vie du salaire s’est énormément raccourcie. Il faut beaucoup de gymnastique pour boucler les fins de mois. 1/3 des ménages est obligé de puiser dans son épargne ou bien d’emprunter pour finir le mois.
Inflation, le ressenti en décalage avec la réalité
Alors que les prix à la consommation ont baissé au premier trimestre et n’ont pas beaucoup progressé les trois mois suivants, 90 % des ménages estiment au contraire que les prix ont augmenté. Il sont autant nombreux à penser qu’ils vont continuer sur le même trend. S’il y a un décalage entre le ressenti et la réalité, cela s’explique en partie par la flambée des prix de certaines composantes de l’inflation. Ainsi, les tarifs de l’enseignement ont accéléré cette année après une hausse moyenne de 2,5 % en 2018. L’inflation au niveau de cette rubrique a été deux fois plus rapide que la moyenne générale. Et cela pèse lourd dans les dépenses des ménages.
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