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Déficit budgétaire : l’étau se resserre

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La conjoncture pèse de tout son poids sur le budget de l’État. Les effets de la crise internationale avec le renchérissement des cours des produits énergétiques et alimentaires, sans oublier au niveau interne les impacts de la sécheresse, créent une pression sur les finances publiques. Quelle solution va adopter le gouvernement pour financer son déficit ?

Guerre en Ukraine, sécheresse, inflation… Autant de facteurs qui pèsent lourdement sur les finances publiques. La situation des charges et ressources du Trésor (SCRT) à fin février 2022 fait ressortir un déficit budgétaire de 10,5 milliards de DH(MMDH), indique le ministère de l’Économie et des Finances. Et encore, les dégâts ont été limités par une augmentation des recettes (+3,3 MMDH), plus importante que celle des dépenses globales (+1,2 MMDH).

La compensation explose

Avec un taux d’exécution de 31%, les charges de la compensation ont augmentéde 2,4 MMDH. Rien d’étonnant quand on sait que le cours du gaz butane a atteint une moyenne de 856 $/T, contre près de 539 $/T à fin février 2021.Invité de l’émission “Décryptage” diffusée dimanche sur MFM, le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, a assuré que le gouvernement cherche à mobiliser des ressources financières supplémentaires sans recourir à une Loi de finances rectificative. Au titre de l’année 2022, l’État compte consacrer 3 MMDHpour compenser les tarifs de la farine, et 10 MMDH supplémentaires pour la compensation du gaz butane, a précisé le ministre. Toujours est-il qu’à fin février, la situation des charges et ressources du Trésor dégage un besoin de financement de l’ordre de 19 MMDH. Ce besoin, augmenté du flux net des placements sur le marché monétaire (-7,3 MMDH) et de la baisse des dépôts au Trésor (-0,8 MMDH), a été couvert par le recours au marché de la dette intérieure et la mobilisation de financements extérieurs pour des flux nets respectifs de 21,7 MMDH et 0,9 MMDH.

Quid de l’emprunt national ?

Avec cette conjoncture difficile, l’État va certainement recourir à l’endettementpour financer son déficit. Avec la guerre en Ukraine, une sortie à l’international serait hasardeuse avec un coût exorbitant. Il est quasiment impossible de réaliser une levée similaire à celle du 9 décembre 2020 et d’obtenir troismilliards de dollars à des taux allant de 2,375% à 4% pour les trois tranches.Surtout que les taux d’emprunts des États ont de nouveau bondi ce lundi, sur fond de flambée de l’inflation et de craintes de resserrement monétaire. LaRéserve fédérale américaine devrait aussi annoncer sa première hausse de taux depuis fin 2018. Quid du grand emprunt national annoncé par l’ex-argentier du Royaume, Mohamed Benchaâboun ?Ciblant les particuliers par la voie d’une exonérationde30% de taxes sur les intérêts des produits financiers,il s’agirait d’une opération visant à mobiliser l’argent qui se trouve dans les coffres-forts et dans le circuit informel et qui est estimé à 340 MMDH. Cette épargne nationale permettrait de surmonter les difficultés liées à l’asphyxie financière qui se profile. Mais, nombres d’expertsjugent cet emprunt nationaltrop coûteux aussi bien pour l’État que pour l’économie en général. Ce scénario semble donc abandonné par l’actuel gouvernement.

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