Accueil / Économie

Vers une réouverture des frontières le 31 janvier ?

Temps de lecture

Alors que la RAM a annoncé ce week-end la programmation de nouveaux vols exceptionnels de rapatriement à destination de certains pays, le flou persiste quant à la réouverture des frontières. L’impact est important, plusieurs experts appellent à ce que le gouvernement autorise à nouveau la réouverture des liaisons aériennes, afin de soulager quelque peu les maux des opérateurs touristiques. Détails.

Le gouvernement va t-il bientôt se prononcer pour une réouverture des liaisons aériennes ? Pour l’heure, aucune communication officielle n’a été faite à ce sujet.

Dimanche, Royal Air Maroc a annoncé la programmation de nouveaux vols exceptionnels au départ du Maroc. Ils concerneront la Belgique, le Canada, la Côte d’Ivoire, l’Espagne, les Etats-Unis, la France, l’Italie, le Sénégal et la Turquie. Les détails sur ces nouveaux vols ne sont pas encore connus.

Les experts en médecine et les professionnels du secteur du tourisme sont unanimes quant à la nécessité d’ouvrir les frontières. Tayeb Hamdi, médecin généraliste et chercheur en système et politique de Santé, estime que l’ouverture du territoire national aux Marocains et aux étrangers n’est pas risquée sur le plan épidémiologique.

«L’accès au territoire national de citoyens marocains ou étrangers complètement vaccinés et munis d’une attestation PCR négative, est moins risqué sur le plan épidémiologique que le comportement de personnes non vaccinées qui n’adhèrent pas aux mesures préventives et qui se rassemblent dans des cafés et des rassemblements publics ou privés», souligne le chercheur scientifique. Et d’ajouter : «Il serait souhaitable d’envisager l’ouverture de ces frontières conformément à notre approche marocaine réussie, proactive et anticipative basée sur la prise de décisions sur des données scientifiques et avec le moindre impact sur les citoyens marocains».

Lire aussi :Tourisme : un long chemin à parcourir avant la renaissance

Même son de cloche du côté de Azeddine Ibrahimi, membre du comité scientifique. Ce dernier qui communique souvent sur sa page Facebook indique qu’après plus d’un mois et demi defermeture des frontières, le maintien de la suspension des vols n’est plus justifié. «La fermeture des frontières nous a permis de gagner du temps pour mieux nous préparer à la nouvelle vague et mieux connaître la nouvelle souche, mais le maintien de cette fermeture reste aujourd’hui inutile et sans incidence sur le cours de la pandémie», souligne le professeur Ibrahimi.

Ce dernier justifie sa position par le fait que le variant Omicron est moins virulent et moins létal que Delta. Ibrahimi se base dans son approche sur une récente étude américaine qui indique que les personnes atteintes de la nouvelle souche ont un risque 53% inférieur d’être hospitalisées que celles atteintes par Delta. «En plus, le risque d’aller en réanimation demeure inférieur de 74% à celui de delta. La nouvelle souche est aussi beaucoup moins meurtrière, puisque les patients Omicron encourent 91% de moins le risque de décès».

Le professeur Ibrahimi note que compte tenu de ces éléments, il est préférable de coexister avec la pandémie, arguant que le monde entier se dirige vers cette approche. «Plusieurs pays comme l’Espagne, l’Italie et Israël ont d’ores et déjà commencé à se préparer à la sortie de la crise sanitaire. Le gouvernement espagnol considère désormais le SARS-COV-2 comme une épidémie saisonnière».

Lire aussi :Tourisme : des pourparlers et des promesses

La réouverture des frontières est également le souhait de plusieurs opérateurs touristiques qui ne cessent d’appeler à la rescousse depuis de nombreux mois. Dans un reportage réalisé par Le Monde, on apprend que des commerçants de la place Jamaâ El Fna sont aux bords de la faillite. Ces derniers ont perdu 90% de leurs revenus depuis la fermeture des frontières. Même constat pour les établissements hôteliers dont les bénéfices sont quasi-inexistants depuis plusieurs mois. Ces derniers multiplient les rencontres avec le ministère de tutelle pour l’activation d’un grand plan de soutien en faveur de tous les opérateurs touristiques.

Une taxe aérienne de solidarité instaurée

Afin d’atténuer la souffrance des compagnies aériennes face aux conséquences de la crise sanitaire, le gouvernement a mis en place une taxe aérienne qui sera appliquée dès la reprise des vols internationaux. Cette taxe est évaluéeentre 100 et 400 dirhams (100 dirhams pour la classe éco et 400 pour la Business class).

Les sociétés de transport aérien sont tenues de recouvrer cette taxe auprès de leurs clients et d’en verser le produit à l’État. Sont exonérés du paiement de cette taxe, le personnel dont la présence à bord est directement liée au vol considéré, notamment les membres de l’équipage responsables du vol, les agents de sûreté ou de police et les responsables du fret. Il s’agit, aussi, des enfants de moins de deux ans, les passagers en transit direct, effectuant un arrêt provisoire à l’aéroport et repartant sur le même vol et le même avion à bord duquel ils sont arrivés.

Citons également parmi les personnes exonérées du paiement de cette taxe, les passagers reprenant leur vol après un atterrissage forcé en raison d’incidents techniques, de conditions météorologiques défavorables ou de tout autre cas de force majeure.

Afin de bénéficier de cette taxe, les sociétés de transport aérien résidentes au Maroc sont tenues de déposer, chaque mois, une déclaration et verser la taxe spontanément auprès de l’administration fiscale, par procédé électronique. Pour leur part, les sociétés de transport aérien non résidentes, qui n’ont pas de siège social ou de représentation au Maroc, sont tenues de déposer chaque mois une déclaration auprès de l’Office nationale des aéroports (ONDA).

Dernier articles
Les articles les plus lu

Le Conseil de gouvernement adopte une augmentation du salaire minimum légal

Économie - Le Conseil de gouvernement a adopté le projet de décret n°2.24.1122 fixant le salaire minimum légal pour les activités agricoles et non agricoles.

Mbaye Gueye - 27 décembre 2024

Régularisation volontaire de la situation fiscale : kesako ?

Économie - Quels risques y a-t-il à ne pas déclarer ses avoirs ? Sommes-nous des fraudeurs sans le savoir ? Mehdi El Fakir nous répond.

Sabrina El Faiz - 27 décembre 2024

Riz : suspension des taxes pour 55.000 tonnes en 2025

Économie - Le ministère de l’Industrie et du Commerce a récemment annoncé une initiative visant à stabiliser les prix et à assurer l'approvisionnement en riz sur le marché national.

Ilyasse Rhamir - 27 décembre 2024

Le Trésor place 10,5 MMDH d’excédents de trésorerie

Économie - La Direction du Trésor et des Finances Extérieures (DTFE) a réalisé quatre opérations de placement des excédents de trésorerie, totalisant 10,5 milliards de dirhams (MMDH).

Mbaye Gueye - 27 décembre 2024

Tétouan : baisse mensuelle, mais hausse annuelle des prix

Économie - L’IPC à Tétouan a enregistré un repli de 0,5% en octobre 2024 comparé à septembre, selon la direction régionale du HCP de Tanger-Tétouan-Al Hoceima.

Ilyasse Rhamir - 26 décembre 2024

SMIG-SMAG: une augmentation prévue en 2025

Économie - A partir de Janvier 2025, le SMIG passera de 3.111,39 Dhs brut à 3.266,96 Dhs brut, donc 3.046,77 Dhs net, contre 2.901,68 Dhs net auparavant.

Mouna Aghlal - 26 décembre 2024

Taxe carbone : un levier stratégique pour l’évolution écologique au Maroc

Économie - L’introduction d’une taxe carbone représente un tournant stratégique dans l’engagement écologique du Maroc.

Mbaye Gueye - 26 décembre 2024

ANRE : en 2023, la production nationale d’électricité a atteint 42 TWh

Économie - En 2023, le Maroc a enregistré une production nationale d’électricité de 42,38 TWh, marquée par une hausse de 2,3% par rapport à l’année précédente.

Mbaye Gueye - 26 décembre 2024
Voir plus

Agadir-Dakar : la voie maritime au service du commerce

Économie - Une voie maritime inédite entre Agadir et Dakar s’apprête à révolutionner le transport de marchandises vers l’Afrique subsaharienne.

Ilyasse Rhamir - 9 décembre 2024

Le petit commerçant domine 80% du marché national du commerce de proximité (Ryad Mezzour)

Économie - Ryad Mezzour; a indiqué que le petit commerçant domine 80% des parts de marché national du commerce de proximité.

Mbaye Gueye - 2 décembre 2024

Un record historique pour le tourisme marocain

Économie - Le Maroc célèbre une année exceptionnelle pour son tourisme, avec un record de 15,9 millions d’arrivées enregistrées entre janvier et novembre 2024.

Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024

Pourquoi viser l’excellence opérationnelle dans le secteur bancaire marocain ?

Économie - Le secteur bancaire marocain se trouve aujourd’hui confronté à des défis majeurs en matière de performance opérationnelle.

Cabinet Ceteris Paribus - 1 mars 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire