Omicron, le dernier variant virulent en date de la Covid-19, menace fortement la croissance mondiale. Au cours du mois de décembre, les grandes institutions internationales avaient mis en garde contre l’impact de cette nouvelle souche sur l’économie.Laurence Boone, économiste en chef de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), a ainsi prévenu : «Le fort rebond que nous avons observé marque le pas, et les perturbations de l’offre, la hausse de l’inflation et l’impact continu de la pandémie assombrissent l’horizon». Pour le Fonds monétaire international (FMI), la prévision d’une croissance mondiale de 4,9% est désormais trop optimiste.
Lire aussi :Omicron : le monde paralysé, pic dépassé en Afrique du Sud
Le spectre de la récession et la menace d’inflation
Les États-Unis, première économie mondiale, commencent déjà à montrer les signes des effets économiques d’Omicron. D’après le quotidien Wall Street Journal, Moody’s Analytics, cabinet spécialisé dans l’analyse des risques, des performances et de la modélisation financière, a annoncé que la croissance américaine ne sera plus que de 2,2% et non de 5,2% comme espérée auparavant.
Dans une interview accordée àBloomberg, l’ex-secrétaire américain au Trésor, Lawrence Summers, a présenté pour sa part un tableau encore plus sombre, dénonçant quela Réserve fédérale du pays a agi avec trop de retard pour contrôlerl’inflation. «Je crains que nous n’atteignions déjà un point où il sera difficile de réduire l’inflation sans donner lieu à une récession», a-t-il déploré.Et d’ajouter qu’à 5,7% en novembre, l’inflation américaine n’a jamais été aussi élevée depuis 1982.
Côté européen, l’inflation, qui était de 4,9% en novembre dernier, préoccupe de plus en plus les pays de la région. Selon les données de HSBC, banque d’investissement multinationale britannique et société holding de services financiers, la flambée des prix de l’énergie affecte le pouvoir d’achat et le niveau de vie des ménages européens. «Le surcoût des prix de l’énergie pourrait amputer le PIB de la zone d’un demi-point», estime l’institution, notant que«si l’on rajoute les risques d’un dérapage incontrôlé des cas du variant Omicron, les espoirs d’une croissance du PIB de 4,3 % (dernière prévision de l’OCDE) s’envoleront».
En outre, l’économiste Chris Williamson d’IHS Markit a prévenu que la nouvelle souche de la Covid-19 «risque de peser sur la croissance de la zone euro au cours des prochains mois, et toute perturbation des chaines d’approvisionnement inhérente à une nouvelle vague épidémique pourrait faire repartir à la hausse les tensions inflationnistes dans la région».
Lire aussi :Covid-19 : le monde en ordre de bataille contre Omicron
Quid des perspectives économiques du Maroc
Concernant les perspectives et les prévisions économiques du Maroc en 2022, la rédaction de LeBrief s’est tournée vers deux économistes pour analyser la situation. Pour Nabil Adel, enseignant-chercheur en géopolitique, «désormais les prévisions économiques du Maroc dépendent plus des décisions du comité scientifique de suivi de la Covid-19». Selon lui, «dès que ce comité arrêtera ses orientations et que le gouvernement les approuvera, nous pourrons présenter les prévisions économiques de cette nouvelle année. Aujourd’hui, la situation est confuse etincertaine. On ne sait pas si on va revenir à des mesures sanitaires plus drastiques, comme le confinement, le couvre-feu, la fermeture des frontières ou encore l’arrêt de circulation».
M. Adel nous a confié qu’en tant qu’économiste, «je ne peux pas faire de prévisions sur un terrain économique mourant. Pour le moment, en raison du flou généralisé qui paralyse l’activité économique,on ne peut que présenter des hypothèses».Il explique de ce fait que «le Maroc a réussi à éviter les périodes de pic pandémiques, notamment la période de fin d’année, en instaurant des mesures restrictives bien spécifiques. Ainsi, si on poursuit l’application des mesures barrières en accélérant la cadence de la vaccination et sans revenir au confinement et à la fermeture complète des frontières du pays, on peut prévoir un rythme de croissance de 5 à 5,5%. Par contre, si on revient aux restrictions drastiques mises en place en 2020, soit on risque une année blanche soit même une régression du PIB».
Lire aussi :Omicron : arrêt des vols de rapatriement le 23 décembre
Même constat du côté de Ahmed Azirar, économiste et professeur universitaire. Ce dernier anoté que «tout dépendra de la virulence de la pandémie dans le monde et au Maroc ainsi que de la gestion optimum qui seraopérée localement entre les secteurs de la santé, du social et de l’économie. Pour le moment, l’économie et les populations mondiales sont à bout de souffle, surtout avec la crainte croissante de la détériorationdu climat».Notre intervenant indique également que «l’inflation reprend du tonus tant mondialement que localement». Aussi, poursuit-il, «la dette a atteint des niveaux sans précédent, qui font craindre une augmentation des pressions sur la demande publique et donc de nouvelles retombées en chaine».
Par ailleurs, sur un ton plus positif, le spécialiste nous a précisé que le Maroc a su gérer avec brio les pressions géostratégiques régionales, notamment avec la bonne tenue du comex et des transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE).Il prévoit «un taux de croissance de 3.5% si la production agricole est moyenne». Il estime que «ce taux pourrait être plus élevé si le Royaume arrive à gérer les problèmes liés au climat et à assurer l’endiguement de la pandémie ainsi que s’il rouvre ses frontières et relance les activités du transport et du tourisme nationaux».
Enfin, pour les deux économistes, la prioritéaujourd’hui du pays estd’inciter les Marocains à appliquer avec rigueur les mesures de distanciation et autres précautions sanitaires en vigueur, dont la vaccination, pour ne pas compromettre les acquis du Royaume en termes de lutte contre la Covid-19. «De toute façon, la pandémie et ses conséquences seront durables, il faut en être conscient, pour mieux s’y adapter», conclut Ahmed Azirar.
L’ONMT entame une tournée dans tout le Royaume
Économie - L'ONMT entame une tournée dans tout le Royaume à la rencontre des acteurs du secteur du tourisme.
Mouna Aghlal - 10 janvier 2025Marché obligataire : stabilité des taux sur 2 ans
Économie - Le marché primaire obligataire s’est distingué par une stabilité des taux sur la maturité de 2 ans.
Rédaction LeBrief - 10 janvier 2025Les prix de la volaille en hausse, le secteur avicole en crise
Économie - La récente flambée des prix de la volaille au Maroc, avec le poulet vivant atteignant jusqu'à 27 dirhams le kilogramme, a mis en lumière la vulnérabilité de la chaîne d'approvisionnement face aux crises successives.
Mouna Aghlal - 10 janvier 2025Banques : allègement du déficit de liquidité
Économie - Le déficit moyen de liquidité bancaire au Maroc s’est réduit de 4,15%, atteignant 135,3 milliards de dirhams.
Rédaction LeBrief - 10 janvier 2025Vignette 2025 : la DGI annonce un paiement en ligne gratuit
Économie - La DGI informe que le paiement de la Taxe spéciale via les canaux numériques est entièrement gratuit.
Rédaction LeBrief - 10 janvier 2025Régularisation fiscale volontaire : un succès qui dépasse les espérances
Économie - Cette initiative ambitieuse et réussie a permis d'injecter plusieurs milliards de dirhams dans la trésorerie publique...
Mbaye Gueye - 10 janvier 2025Maroc-Chine : un partenariat sur les rails
Économie - Le Maroc vise à transformer son réseau ferroviaire en une infrastructure de classe mondiale grâce à un plan d’extension de 1.500 kilomètres à l’horizon 2035.
Ilyasse Rhamir - 10 janvier 2025Une croissance de 3,2% attendue en 2025
Économie - Les prévisions économiques pour le Maroc indiquent une croissance modérée du PIB, estimée à 3,2% en 2025 et à 3,4% en 2026.
Ilyasse Rhamir - 10 janvier 2025Hard-discount toujours plus bas, mais à quel prix ?
Dossier - Le hard-discount a-t-il trouvé LA recette miracle pour proposer LA bonne affaire ? Pas sûr… la lame peut être à double tranchant.
Sabrina El Faiz - 7 décembre 2024Compensation : une charge à rallonge
Rédaction LeBrief - 10 juin 2022ANCFCC : bon cru 2020
J.R.Y - 19 mars 2021TPME : hausse des taux d’intérêts
Khansaa Bahra - 11 mai 2021La Chambre des représentants adopte le PLF 2025 en deuxième lecture
Économie - La Chambre des représentants a approuvé, à la majorité, en deuxième lecture, le projet de loi de finances (PLF) n°60.24 pour l’année budgétaire 2025.
Mbaye Gueye - 6 décembre 2024Régularisation volontaire de la situation fiscale : kesako ?
Économie - Quels risques y a-t-il à ne pas déclarer ses avoirs ? Sommes-nous des fraudeurs sans le savoir ? Mehdi El Fakir nous répond.
Sabrina El Faiz - 27 décembre 2024She Impulse : l’AFEM révolutionne l’entrepreneuriat féminin au Maroc
Économie - L’AFEM a dévoilé, mardi 3 décembre 2024, sa nouvelle feuille de route stratégique baptisée « She Impulse : Créateur de valeurs ».
Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024Tourisme marocain : entre traditions et nouvelles ambitions
Économie - Entre la montée en puissance du tourisme interne et l’importance accrue du tourisme culturel, le Royaume repense son approche pour s’adapter à la demande croissante.
Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024