Accueil / Économie

Hamid Benbrahim El Andaloussi : «le secteur aéronautique marocain a dépassé sans dégâts la zone de turbulence»

Temps de lecture

Le secteur aéronautique marocain a confirmé sa résilience en période de crise du Covid-19. Aujourd’hui, le Maroc récupère rapidement et les prévisions de croissance en 2022 sont très prometteuses. Le point avec Hamid Benbrahim El Andaloussi, fondateur et président d’honneur du Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS), également président de l’Institut des métiers de l’aéronautique (IMA).

LeBrief : Plusieurs médias ont rapporté dernièrement des déclarations du ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, selon lesquels le Maroc sera dans la capacité d’effectuer la fabrication et l’assemblage complet des avions d’ici deux ans. Est-ce possible à votre avis?

Hamid Benbrahim El Andaloussi : Il doit y avoir un malentendu ou bien ces déclarations ont été sorties de leur contexte. Il existe aujourd’hui deux grands constructeurs mondiaux d’avions: Boeing et Airbus. Il y a d’autres compagnies qui se comptent sur les doigts d’une main, qui font la fabrication complète d’avions, notamment d’affaires ou de petite capacité. Ce sont ces groupes qui peuvent faire l’assemblage complet des avions. Maintenant, plusieurs pays se positionnent dans des écosystèmes nécessaires à cette industrie. Au Maroc, nous avons réussi ce positionnement dans plusieurs écosystèmes d’assemblage à grande valeur ajoutée comme les nacelles, les ailes, les moteurs, etc. Je ne pense pas que le Maroc est apte à fabriquer un avion de grande taille à partir de zéro. Ce qui est important pour nous c’est de poursuivre notre stratégie de développement qui a donné ses fruits, et innover sans cesse pour consolider notre positionnement dans cette industrie. Aujourd’hui, nous sommes la base aéronautique la plus compétitive aux portes de l’Europe.

Est-ce que le secteur aéronautique marocain est sorti de la zone de turbulences due au Covid-19 sans trop de dégâts?

La crise est désormais derrière nous. Le secteur a fait montre d’une grande résilience, aucune entreprise installée au Maroc n’a déposé de bilan. Mieux, nous allons rebondir de manière spectaculaire. L’année prochaine, le secteur dépassera largement ses réalisations de 2019. Nous avons bien profité de la reprise et je peux vous dire que nous récupérons rapidement et mieux que le reste du monde. La preuve, c’est que les entreprises du secteur embauchent à tour de bras. L’indicateur qui confirme cette tendance est la formation. En 2022, l’Institut des métiers de l’aéronautique (IMA) aura atteint un maximum historique de formation de plus de 2.000 jeunes en formation initiale et continue. Il s’agit d’un record qui confirme la très bonne santé du secteur. Cette sortie de crise remarquable a pu être réalisée grâce à la résilience de la plateforme marocaine qui est l’une des plus compétitives au monde. Nous avons réussi une montée en compétence et notre proximité avec l’Europe nous permet aujourd’hui de nous développer très rapidement et de capter de nouveaux opérateurs. Notre objectif est d’être un acteur de taille dans la prochaine révolution verte de la construction aéronautique dont l’objectif est d’atteindre zéro émission à l’horizon 2035.

Lire aussi :Aéronautique : Pilatus et Sabca feront le montage des aérostructures à Casablanca

Comment le Maroc pourrait-il ainsi réussir cet envol?

Il faut développer davantage l’écosystème moteur où nous disposons d’une certaine expertise, en plus de l’électronique embraqué, la 3D, les matériaux composites et la décarbonation. Le Maroc dispose des atouts nécessaires pour cette montée en puissance et en valeur ajoutée. Il peut tout à fait prétendre à devenir une partie prenante de la prochaine révolution verte de l’aéronautique.

Vous avez rencontré récemment Ryad Mezzour et Younes Sekkouri, respectivement ministre du Commerce et de l’Industrie et ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences. Comment se sont déroulées ces rencontres?

Vous savez l’une des particularités et des clés de réussite du secteur aéronautique au Maroc, c’est notre capacité àtravailler ensemble. L’«équipe Maroc» comprend tous les intervenants du secteur, dont l’Etat, les ministères de tutelle, la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), l’Administration des Douanes, le Fisc, les autorités locales et bien d’autres organismes. Tout ce beau monde travaille en parfaite synergie. Ces convergences et synergies nous permettent ainsi de prodiguer les formations adéquates et de rendre la base marocaine plus compétitive et innovante. Ces rencontres s’inscrivent dans ce cadre.

Dernier articles
Les articles les plus lu

E-commerce : une croissance de 30% en 5 ans

Économie - Le secteur du e-commerce au Maroc a connu une croissance de 30% en 5 ans

Mouna Aghlal - 9 janvier 2025

Pêche au poulpe : une saison prometteuse et durable en 2025

Économie - La saison hivernale 2025 de pêche au poulpe, lancée début janvier sur tout le littoral marocain, affiche des résultats prometteurs.

Ilyasse Rhamir - 9 janvier 2025

Sécurité routière : NARSA dévoile son plan 2025

Économie - La NARSA a tenu sa 12e session du Conseil d’administration sous la présidence du ministre du Transport et de la Logistique.

Ilyasse Rhamir - 9 janvier 2025

Sociétés cotées : l’AMMC publie les déclarations de décembre relatives au programme de rachat

Économie - Les déclarations de décembre relatives au programme de rachat par les sociétés cotées ont été publiées par l’AMMC.

Mbaye Gueye - 9 janvier 2025

TPE-PME au bord du gouffre : appel à une réforme urgente

Économie - Les TPE-PME, qui constituent l’épine dorsale de l’économie marocaine sont menacées par des pratiques administratives jugées agressives.

Ilyasse Rhamir - 8 janvier 2025

La faculté de Salé organise le premier colloque sur l’économie et le management public

Économie La faculté de Salé organise le 1er colloque sur l'économie et le management public pour trouver de nouvelles solutions

Mouna Aghlal - 8 janvier 2025

Fin du soutien exceptionnel, quels changements pour le secteur de la presse ?

Économie - Le début d'une nouvelle ère pour la presse marocaine : en mars 2025, le soutien gouvernemental exceptionnel au secteur de la presse et de l’édition tirera sa révérence.

Ilyasse Rhamir - 8 janvier 2025

CRI : nouvel élan pour l’investissement régional

Économie - Pour dynamiser l’investissement et garantir une intervention efficace des CRI, le gouvernement marocain a déployé une stratégie ambitieuse.

Ilyasse Rhamir - 8 janvier 2025
Voir plus

Budget 2025, réforme sociale : les annonces de Younes Sekkouri

Économie - Avec une enveloppe budgétaire globale de 14 milliards de dirhams, le ministère ambitionne de relever plusieurs défis, notamment dans les domaines de l’emploi et du soutien économique.

Rédaction LeBrief - 30 novembre 2024

Coupe du Monde 2030 : la feuille de route

Économie, Sport - Le Maroc, l’Espagne et le Portugal préparent une Coupe du Monde qui marquera l’histoire. Ce projet tripartite dépasse le cadre sportif pour devenir un levier stratégique.

Farah Nadifi - 5 décembre 2024

HCP : la croissance de l’économie nationale devrait augmenter au T1-2023

Économie - Selon les projections du HCP, la croissance de l’économie nationale s’est située à 1,4% au dernier trimestre de 2022.

Rédaction LeBrief - 3 janvier 2023

Bank Al-Maghrib prépare le lancement du marché secondaire des créances en souffrance

Économie - Bank Al-Maghrib (BAM) s'apprête à révolutionner le secteur bancaire marocain en mettant en place un marché secondaire des créances en souffrance.

Farah Nadifi - 29 novembre 2024

Importations de céréales : les chiffres de 2024

Économie - Entre janvier et novembre 2023 et la même période en 2024, les importations totales de produits ont augmenté de 9 %.

Mbaye Gueye - 2 décembre 2024

PLF 2025 : impôt sur le revenu, à quels changements s’attendre ?

Économie - Au cœur de cette réforme, l’impôt sur le revenu (IR) fait l’objet d’une révision significative. Selon Mohamed Rahj, professeur à l’Université et consultant expert des questions en fiscalité, l’objectif principal de ce projet est de « rehausser le salaire net des employés sans accroître la charge des employeurs ».

Farah Nadifi - 21 octobre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire