Accueil / Économie

Crise des semi-conducteurs : quel impact sur l’industrie automobile marocaine ?

Temps de lecture

La crise mondiale de semi-conducteurs continue de faire des ravages. Le ralentissement de la production est réel et paralyse une bonne partie des industries. Qu’en est-il du Maroc ? Quel est l’impact de cette crise sur l’industrie automobile ? Décryptage avec Ahmed Darouiche, expert dans le secteur automobile.

La production mondiale de voitures, d’ordinateurs, de consoles et de smartphones est au ralenti depuis plus d’un an en raison de la pénurie de semi-conducteurs. Ce matériau qui a pour spécificité d’être plus ou moins conducteur du courant électrique est essentiellement produit dans quelques pays dans le monde dontla Chine, Taiwan mais aussi les Etats-Unis et les Pays-Bas.

Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, juge que la crise de semi-conducteurs ne disparaîtra pas avant “plusieurs trimestres”. De son côté, le cabinet AlixPartners affirme que ces pénuries pourraient empêcher la production de 7,7 millions de véhicules dans le monde en 2021, soit un manque à gagner de 180 milliards d’euros.

Face à cette problématique, l’Europe ne compte pas rester les bras croisés. La Commission européenne a ouvert la porte aux aides d’État pour le développement de la production de semi-conducteurs sur le Vieux continent. Margrethe Vestager, vice-présidente de la Commission européenne, estime qu’il y a un réel besoin pour le lancement d’une production européenne de microprocesseurs. L’idée est donc abordée au sein de l’instance européenne, mais aucune signature de contrats entre les pays de l’UE n’a été effectuée pour le moment.

L’industrie automobile impactée

Comme partout dans le monde, les répercussions de cette pénurie ont touché également le Maroc. Joint par LeBrief, Ahmed Darouiche, expert du secteur automobile, nous a livré quelques informations sur l’étendue de l’impact de cette pénurie sur l’industrie automobile au Maroc. «Il y a un fait très parlant. En août dernier, Renault s’est fait dépasser en termes de ventes par Hyundai. Cela ne s’était plus produit depuis une quinzaine d’années. Voir Hyundai devant Renault au classement a été un choc pour tous et un symbole de la crise de semi-conducteurs», précise Darouiche. Il explique que Hyundai avait à ce moment-là reçu une cargaison de voitures à livrer, alors que Renault était en rupture de stock.

AIVAM

Ahmed Darouiche note que la demande est importante au Maroc, mais que la production ne suit pas. «Les constructeurs livrent immédiatement leursarrivages puisque la demande est là. La prévente gagne aussi de plus en plus de terrain», souligne-t-il.

Il ajoute qu’une guerre mondiale s’est installéeentre la Chine et les États-Unis. «Pour montrer leur suprématie, ces pays font ce que l’on appelle du Soft-Power. Le monde est aujourd’hui dépendant de la Chine, car si les pays souhaitent produireeux-mêmes des composants électroniques, non seulement, ils ne seront pas compétitifs, mais ils perdront beaucoup de temps et d’argent», souligne notre expert.

Lire aussi :Marché automobile : la pénurie des semi-conducteurs inquiète

Ahmed Darouiche souligne également que l’automobile n’est pas la priorité en termes de livraisons des semi-conducteurs dans le monde. «La priorité est accordée aux constructeurs de téléphones mobiles, de télévisions (Smart TV) et d’électroménagers. L’automobile vient seulement en 4e position», indique notre intervenant.

Enfin,Darouiche estime qu’une reprise normale de la production n’est pas d’actualité. «Je pense que ça durera au moins jusqu’à l’été 2022 parce qu’il n’y a pas que la crise de semi-conducteurs. Il y a aussi la crise des composants électroniques qui deviennent de plus en plus chers. A cause de laCovid-19, le coût des matières premières tels que l’acier ou l’aluminium a nettement flambé au niveau mondial. Cela aura un impact retentissant sur la production normale des usines», conclut notre intervenant.

Dernier articles
Les articles les plus lu

L’agriculture marocaine en Europe ciblée par des campagnes de désinformation

Économie Des campagnes de désinformation coordonnées visent les produits agricoles marocains, en particulier en Espagne.

Mouna Aghlal - 30 décembre 2024

Amnistie sur le cash : le 31 décembre dernier délai !

Économie Jusqu'au 31 décembre, les personnes physiques peuvent régulariser leur situation fiscale au taux de 5 %. Après cette date, le taux passera à 37 %.

Mouna Aghlal - 30 décembre 2024

Poterie et céramique : augmentation des exportations

Économie - Les exportations de poterie et céramique marocaines ont connu un taux de croissance annuel moyen impressionnant de 21%.

Rédaction LeBrief - 30 décembre 2024

Investir à la portée de tous : l’AMMC innove

Économie - L’AMMC a dévoilé une plateforme web novatrice intitulée « Le Marché des Capitaux pour Tous », afin de vulgariser les connaissances liées au marché des capitaux.

Ilyasse Rhamir - 30 décembre 2024

SNTL : le CA approuve le budget prévisionnel pour 2025

Économie - Le Conseil d’administration de la SNTL a approuvé, sous la présidence de Abdessamad Kayouh, le budget prévisionnel pour 2025.

Rédaction LeBrief - 30 décembre 2024

14 milliards pour l’emploi : le plan choc du gouvernement

Économie - Un budget colossal, des mesures ciblées et une volonté affichée de réduire le chômage, Sekkouri a présenté, les grandes lignes d’un plan pour l’emploi.

Ilyasse Rhamir - 30 décembre 2024

CDG Capital actualise son programme de certificats de dépôt

Économie - L'AMMC a validé la mise à jour annuelle du programme d’émission de certificats de dépôt de CDG Capital.

Rédaction LeBrief - 30 décembre 2024

Les tendances et les défis du marché immobilier au Maroc

Tribune - À Casablanca, l’IPAI a reculé de 1%, avec des baisses de 0,5% pour les biens résidentiels, de 2,7% pour les terrains.

Rédaction LeBrief - 30 décembre 2024
Voir plus

Crédit du Maroc clôture avec succès le placement relatif à l’emprunt obligataire subordonné perpétuel de 500 MDH

Économie - Crédit du Maroc a réussi son placement relatif à l'emprunt obligataire subordonné perpétuel, , doté d’un mécanisme d’absorption des pertes et d’annulation de paiement des coupons, pour un montant global de 500 millions de dirhams (MDH).

Mbaye Gueye - 6 décembre 2024

Quand la croissance des recettes ne freine pas le déficit

Économie - L'exécution budgétaire du Maroc a montré des signes de tensions financières, avec un déficit qui s’est creusé de 11,6 MMDH par rapport à la même période en 2023.

Mbaye Gueye - 20 décembre 2024

Casablanca : tourisme, culture et développement

Économie - Le Conseil de la commune de Casablanca a adopté de nouveaux projets stratégiques pour consolider le développement de la métropole et enrichir son offre touristique.

Ilyasse Rhamir - 29 novembre 2024

Air Arabia Maroc inaugure deux nouvelles lignes domestiques

Économie - Air Arabia Maroc annonce le lancement de deux nouvelles liaisons reliant Rabat à Nador et Oujda.

Ilyasse Rhamir - 29 novembre 2024

Construction : une amélioration pour le 4e trimestre 2024 ?

Économie - Les anticipations sont bonnes, mais à voir. Selon le HCP, les chefs d’entreprises du secteur de la construction sont optimistes.

Rédaction LeBrief - 5 décembre 2024

Chambre des conseillers : plénières mercredi et jeudi pour examiner et voter le PLF 2025

Économie - La Chambre des Conseillers tiendra mercredi et jeudi des séances plénières dédiées à l'examen et au vote du Projet de Loi de Finances (PLF) n°60.24 pour l'exercice budgétaire 2025.

Rédaction LeBrief - 2 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire