Le Maroc connaitdepuis quelques mois, en particulier depuis août dernier, une flambéedes prixde denrées alimentaires. Au niveau mondial, l’Indice FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture)a même affiché en mai 2021 une hausse de 39,7% par rapport à l’année précédente. Au Royaume, des haussesallant jusqu’au double du prix, ont concerné plusieurs produits de première nécessité, notamment le blé dur, la farine et dérivées, l’huile, le beurre, le riz, etc. Même constat pour les fruits et légumes, le poisson, la viande, la volaille et les œufs. Cette tendance haussière a pour le moins que l’on puisse dire fortement impacté les bourses des ménages marocains, qui ont vivement dénoncé la récente cherté des denrées alimentaire.
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Le ministère de l’Agriculture rassure
Le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts a publié ce lundi un communiqué de presse, pour rassurer quant à la disponibilité des denrées alimentaires, ainsi que la stabilité de leur prix. La tutelle a souligné qu’elle suit de prèsl’approvisionnement du marché en produits agricoles et en denrées alimentaires ainsi quela situation des prix. Elle explique que «les produits alimentaires issus de la production nationale connaissent des niveaux de prix stables ou en baisse par rapport à la même période en 2020», alors queceux «importés ou dont la production dépend de matières premières importées, connaissent des fluctuations de prix».
Selon le communiqué, la campagne agricole 2020-2021 du Royaume a connu une bonne production céréalière et de bonnes performances pour la plupart des filières de production. Une performance qui permet au pays de répondre à ses besoins de consommation. La même source indique que les prix des céréales sont stables et affichent une nette baisse des tarifs de l’orge et du blé tendre, en dépit de la hausse des prix au niveau international. Les prix des légumineuses (haricots, pois chiches et fèves) sont aussi stables, tandis que ceux des lentilles connaissent quelques fluctuations dues aux prix élevés sur le marché mondial.
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Le communiqué de la tutelle évoque aussi les prix du sucre et note qu’ils resteront à leurs niveaux habituels malgré la hausse leur hausse sur le marché international, et ce«grâce au développement des cultures sucrières qui couvrent 50% des besoins nationaux, ainsi que l’existence d’une organisation professionnelle forte en plus de la subvention». S’agissant de l’huile de table, poursuit la même source, c’est la hausse des prix des oléagineux, notamment du soja, en 2020, qui a provoqué une hausse des tarifsl’année écoulée. Toutefois, les prix sont restés stables depuis cette date jusqu’à aujourd’hui.
Les observations de la FMDC
Contacté par LeBrief,Bouaazza Kherrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur (FMDC), souligneque «les prix actuels sont devenus stables après leur hausse, or c’est la hausse que nous dénonçons». Kherrati nous a expliqué que «certes, les prix de certains produits ont flambé à cause des matières premières achetées à l’international. Mais pour d’autres produits, ce sont les taxes douanières qui ont engendré l’augmentation de leur prix». À titre d’exemple, il avance le cas du blé dur et du blé tendre, dont les taxes douanières ont atteint 120 à 170%.
«On ne peut ignorer que l’augmentation des prix est flagrante et qu’elle a frappé de plein fouet le pouvoir d’achat des consommateurs. D’autant plus que cette augmentation va être davantage ressentie dès le début de janvier prochain après l’entrée en vigueur de la taxe sur les produits électroménagers. Ce secteur a déjà été affaibli et connait un recul de ventes de près de 50%, et avec cette nouvelle taxe, il va être détruit et le pouvoir d’achatdu consommateuranéanti», déplore notre intervenant.
«La flambée des prix a déjà atteint des niveaux très élevés notamment pour les carburantsqui constituent des intrants pour les produits agricoles. Notons que si le prix du carburant augmente, il aura forcément un impact sur le prix des denrées alimentaires, car il est utilisé non seulement pour leur transportation, mais également dans l’ensemble des machines de production de ce secteur», lance, par ailleurs, Bouaazza Kherrati.
Aussi, ce dernier estime que seule l’annulation des taxes douanières sur les produits de première nécessité pourra sauver le pouvoir d’achat des Marocains.«Le gouvernement doit procéder à l’annulation des taxes douanières sur les produits de première nécessité, car la courbe des prix restera à la hausse si les autorités compétentes ne prennent pas d’urgence des décisions courageuses», lance Kherrati.
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