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COP26 : le sommet de la dernière chance

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Jour 2 du sommet de la COP26, qui se tient actuellement à Glasgow (Écosse). Ce mardi, les dirigeants mondiaux continueront à partager leurs ambitions et leurs engagements dans la lutte contre le changement climatique. La première journée a été marquée par le discours du roi Mohammed VI, lu par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. Le Roi a appelé à l’union et a invité les chefs d’État à montrer une réelle volonté politique pour faire face à ce fléau. Le point avec Ali Hajji, expert environnement et changements climatiques.

Deuxième jour des discussions sur le climat à la COP26 qui se poursuit jusqu’au 12 novembre prochain dans la capitale écossaise, Glasgow. Ce lundi, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a déclaré que cette COP doit sauver l’humanité. «Soit nous stoppons le réchauffement climatique, soit c’est lui qui nous stoppera», a souligné le chef de l’ONU.

Même son de cloche du côté du premier ministre britannique, Boris Johnson. Ce dernier a souligné l’importance de cette COP pour le futur de l’humanité : «les générations futures ne nous pardonneront pas si nous ne faisons pas de cette COP un succès.Il est minuit moins une sur l’horloge de l’apocalypse. Nous devons agir maintenant», clame Johnson.

Lire aussi :ONU-COP26 : 2021, une année cruciale pour le climat

Pour sa part, le président français, Emmanuel Macron, a appelé à mettre en place des stratégies nationales qui crédibilisent les objectifs tracés. Il a également appelé les « plus gros émetteurs » de gaz à effet de serre à rehausser leurs objectifs visant à limiter le réchauffement climatique à +1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle. Macron fait notamment allusion à la Russie et à la Chine.

«Les pays riches doivent prendre leurs responsabilités pour financer la transition énergétique dans les pays en voie de développement à hauteur de 100 milliards de dollars par an jusqu’en 2025, comme ils s’y sont engagés», a-t-il précisé. En tout cas, cette édition de la COP26 se veut plus riche que le forum du G20 qui a pris fin le week-end dernier et qui a été terne en termes de solutions sur la question environnementale.

«Une volonté politique réelle en faveur de l’humanité»

Le roi Mohammed VI a également adressé un discours à l’audience de la COP26. Dans ce discours, lu par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, le Souverain a insisté sur la nécessité de passer à l’action, de trouver des solutions et de tenir des engagements avant qu’il ne soit trop tard. «Dans la suite logique des rapports successifs sur le climat, une évidence s’impose désormais à tous : les scénarios les plus sombres brossent la réalité amère d’une humanité appelée à choisir entre la tentation périlleuse de s’abandonner à un laisser-aller autodestructeur et la volonté sincère et déterminée d’engager sans délai des dispositions pratiques et propres à induire un véritable changement du paradigme actuel qui s’est révélé inefficace», souligne le Souverain dans son discours.

Lire aussi :La COP26 s’ouvre sur fond d’inquiétudes

«Il nous incombe, de manière urgente, d’affirmer une volonté politique réelle en nous engageant plus équitablement en faveur de pans entiers de l’humanité, contraints de subir les effets d’un ordre économique mondial qui ne leur profite pas dans de justes proportions», poursuit le Roi.

Le Souverain précise que le Maroc s’inscrit dans le cadre d’une stratégie intégrée de développement bas carbone à l’horizon 2050 en projetant de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 45,5% d’ici 2030.

Pas de consensus sur la neutralité en carbone d’ici 2050

Cette COP a pour principal objectif de renforcer l’action collective pour atteindre la neutralité carbone en 2050 et assurer ainsi l’objectif d’une hausse contenue des températuresà +1,5°C par rapport à la période préindustrielle.

Les pays développés qui sont responsables de 70% des émissions mondiales de carbone ont déclaré qu’ils atteindraient le niveau zéro d’émissions d’ici 2050. Parmi ces pays, on retrouve les États-Unis, le Canada, la France, l’Australie, l’Allemagne, Israël et l’Irlande. Cependant, cet engagement ne fait pas l’unanimité.

Contacté par LeBrief, Ali Hajji, expert environnement et changements climatiques, souligne que les grandes puissances ont le pouvoir de changements climatiques entre leurs mains. «Si la Chine et les États-Unis décident de ne pas décarboner, c’est comme si on verse de l’eau sur le sable».

Ce dernier souligne que les “petits pays” n’ont pas un grand poids sur les décisions prises, par contre, ils sont les premiers impactés par les mesures adoptées par les puissances mondiales. L’expert prend l’exemple de la Chine : «À cause du programme de décarbonisation chinois, les cours de charbon ont doublé, le cours du pétrole a augmenté. Résultat des courses : une hausse des pris à la pompe».

Lire aussi :COP26 : à quoi faut-il s’attendre ?

«La Chine rationne aujourd’hui l’électricité, c’est aberrant. Personne n’imaginait que cela arriverait un jour. La Chine coupe aujourd’hui l’électricité sur ses usines pour produire moins», note Hajji.

Ce dernier précise que le Maroc dispose de plusieurs solutions pour réduire sa dépendance énergétique, mais que cela ne sera pas évident. «On pourrait entreprendre quelques mesures pour atténuer cet effet notamment en réduisant notre dépendance énergétique, investir dans les énergies renouvelables… etc. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire parce que ça coûte beaucoup d’argent», souligne Ali Hajji.

Une chose est sûre, la COP26 est perçue par plusieurs observateurs comme le sommet « de la dernière chance ». Si rien n’est décidé d’ici là par les puissances mondiales, il va falloir se préparer au revers de la médaille.

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