La majorité gouvernementale et parlementaire est constituée depuis ce mercredi 22 septembre 2021. Les trois formations qui constituent la majorité (RNI, PAM, PI) totalisent un nombre de 270 sièges contre 125 sièges pour les autres partis qui formeront l’opposition à la chambre basse.
L’USFP et le PPSont officiellement annoncé qu’ils rejoindront l’opposition. Si pour les progressistes, le suspense n’était pas au rendez-vous puisque Nabil Benabdellah a déclaré lors de sa première rencontre avec le chef du gouvernement désigné, Aziz Akhannouch, n’avoir reçu aucune offre pourrejoindre la majorité, le cas de l’USFP est différent.
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Le parti de la rose avait clairement affiché sa volonté de faire partie de la majorité avant le second round des consultations. Cependant, ce que redoutaient les dirigeants de l’USFP arriva. La rencontre desleaders USFPistes Driss Lachguar et Habib El Maki avec le chef du gouvernement désigné,Aziz Akhannouch, n’a pas porté de bonnes nouvelles. Résultat des courses, le parti annonce dans lasoirée du 21 septembre qu’il se range officiellement du côté de l’opposition.
L’USFP et le PPS devraient être rejoints par l’AFG, le PSU, le FFD, le MDS, le PJD, le MP et l’UC. Ces deux derniers partis, malgré les fortes relations qui les lient au RNI, se sont également retrouvés dans l’opposition. Ils devraient vraisemblablement faire du “soutien critique”, c’est-à-dire avoir une position à mi-chemin entre l’opposition et la majorité.
Mohamed Sajid, secrétaire général de l’UC déclare que l’exercice d’un soutien critique est très envisageable : «Notre relation avec le RNI est très forte au vu de notre histoire commune et du nombre important de similitudes entre nos deux courants. Nous soutiendrons le gouvernement, mais nous le critiquerons aussi quand cela sera nécessaire. Ainsi, nous confirmons que nous exercerons un soutien critique, la majorité des membres de l’Union constitutionnelle sont unanimes sur ce point», note Sajid.
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Même son de cloche du côté du leader du MP, Mohand Laenser. «Nous n’excluons pas la possibilité d’une coordination avec les partis majoritaires, même si toutes les tendances ne vont pas dans le même sens», déclare Mohand Laenser, leader du parti de l’épi.
«Notre parti attendra d’abord le programme du gouvernement, il sera informé par la suite des propositions du gouvernement à cet égard, avant que l’équipe parlementaire ne se réunisse pour prendre sa décision», expliqueLaenser précisant que «le parti jouera son rôle dansl’opposition, comme stipulé dans la Constitution».
«L’action de l’opposition parlementaire sera morose»
Contacté par LeBrief, Hicham Berjaoui, politologue et professeur à l’Université Cadi Ayyad de Marrakech livre son avis par rapport au statut de l’opposition lors du prochain gouvernement : «Le fonctionnement stable d’une démocratie représentative est tributaire non seulement d’une majorité homogène, mais également d’une opposition forte, à même de mettre en œuvre les rôles d’équilibrage, de contrepoids et de contrôle que lui confère la Constitution», souligne Berjaoui. Et d’ajouter : «Les signes avant-coureurs, détectés jusqu’à présent, me permettent de dire que l’action de l’opposition parlementaire sera morose. On y trouve des partis qui se sont positionnés dansl’opposition en dépit de leur appartenance à la même famille politique que le parti qui dirige la coalition gouvernementale (MP et UC), d’autres y ont adhéré par contrainte (l’USFP) et une troisième catégorie est incapable de former des groupes parlementaires (PJD et UC)», note le professeur Hicham Berjaoui.
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Ce dernier n’éloigne pas la formation d’un groupe parlementaire MP-UC dans les prochaines semaines :«il y a une forte compatibilité politique entre les deux partis et leurs leaders ont déclaré que bien qu’ils se positionnent dans l’opposition, ils continueront de coordonner avec la majorité». Il faudra voir désormais comment s’adaptera le MP et l’UC à cette nouvelle conjoncture sur le terrain. Verdict après le 8 octobre prochain, date de l’ouverture de la prochaine session parlementaire.
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