Les assaillants à l’origine de la dernière attaque qui a frappé le centre du Mali ont identifié les victimes une à une avant de les exécuter, ont déclaré les survivants.
L’attaque du lundi 17 juin contre les villages de Gangafani et Yoro dans la région de Mopti a été la dernière d’un cycle de violence apparente entre les communautés Dogon et Fulani.
Au moins 38 personnes ont été tuées dans les villages où des survivants et des officiels affirment que des tireurs peuls sont arrivés en moto avant d’attaquer les habitants du village pour « se venger » en raison de leurs soupçons quant à leur collaboration avec l’armée malienne.
Abdoulaye Goro, un agent de sécurité, se rendait en camion aux funérailles de son père près des deux villages, lorsque 40 hommes armés ont intercepté le véhicule et ont forcé les passagers à entrer dans la brousse.
« Ils ont fait des contrôles d’identité et n’ont cherché que les habitants de Yoro et de Gangafani, et tous ceux qui étaient originaires de ces deux villages ont été mis à part », a dit Goro.
« Ils les ont tués devant nous, avec des fusils, et nous ont relâchés après ».
Ces raids ont fait suite au massacre de dizaines de personnes au début du mois dans un autre village Dogon, Sobane Da.
Cette attaque est survenue quelques mois après que des présumés miliciens Dogon ont tué fin mars dernier plus de 150 Fulanis dans deux villages du centre du Mali, une des pires effusions de sang de l’histoire du pays.
Le gouvernement malien a déclaré mercredi que l’armée avait envoyé un contingent pour renforcer la sécurité et protéger les biens dans les villages de Gangafani et Yoro, près de la frontière avec le Burkina Faso.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a appelé à la retenue pour mettre fin au « cercle vicieux de la violence ».
« Alors que nos équipes se préparent à apporter une aide d’urgence aux survivants de Sobane Da, nous avons appris que d’autres villages de la région de Mopti ont également subi des attaques, faisant de nombreuses victimes », a déclaré Jean-Nicolas Marti, chef de la délégation du CICR au Mali, dans un communiqué à Al Jazeera.
« Nous avons vu quatre attaques majeures depuis le début de l’année, en plus de la violence quotidienne. Nos collègues sur le terrain constatent que les besoins sont immenses et restent déterminés à soutenir les victimes de ces actes criminels, d’abord et avant tout en leur fournissant des soins médicaux ».
Les tensions ethniques dans le centre du Mali ont fait un bond en avant après l’émergence en 2015 d’un groupe armé dirigé par le prédicateur Amadou Koufa et recruté principalement par les Fulanis. Les affrontements se sont intensifiés avec les Dogons et les Bambaras qui ont formé leurs propres milices d’autodéfense.
Le président Ibrahim Boubacar Keita a appelé à mettre fin aux attaques de vengeance après avoir visité le site du massacre de Sobane Da.
En dépit de l’aide militaire de la France et des Nations Unies, le gouvernement malien lutte toujours pour calmer la violence qui a commencé dans le nord du pays en 2012, déclenchée par les combattants rebelles et les milices touaregs, tandis que des groupes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique d’Irak ont utilisé le centre et le nord du Mali comme base de lancement des attaques dans la région du Sahel afin d’attiser les tensions entre différentes communautés.
Arrivée massacrante en moto
Au cours de l’attaque du lundi, a déclaré le témoin Goro, les hommes armés ont reproché aux habitants d’avoir « coopéré » avec l’armée malienne et burkinabé il y a environ 15 jours lors d’un raid dans la ville voisine de Dinagourou.
Au niveau local, « il y a un différend entre les peuples de Gangafani et de Yoro contre les Peuls », ajoute Goro.
« Nos ravisseurs se vengeaient de nous », a affirmé l’agent de sécurité.
Les autorités locales ont déclaré que la situation s’était calmée, mais les habitants ont été choqués de voir comment les tireurs ont pu arriver en masse en moto, même après que le gouvernement leur a imposé un embargo afin de durcir la surveillance des véhicules.
« Nous devons renforcer la sécurité », a déclaré Amidou Maiga, un fonctionnaire local à la retraite. « Les gens ont peur ».
La MINUSMA, la mission de maintien de la paix de l’ONU au Mali, a déclaré en mai dernier avoir recensé près de 500 morts dans des attaques contre des Fulanis dans les régions centrales de Mopti et Ségou, depuis janvier 2018.
Les Fulanis armés ont fait 63 morts parmi les civils de la région de Mopti au cours de la même période.
Les Fulanis sont principalement des éleveurs et des commerçants de bétail, tandis que les Dogons et les Bambara sont traditionnellement des agriculteurs sédentaires.
Suisse : Karin Keller-Sutter élue présidente pour 2025
Monde - Karin Keller-Sutter, actuelle ministre des Finances de la Suisse, a été élue présidente de la Confédération helvétique pour l’année 2025.
Rédaction LeBrief - 11 décembre 2024Syrie : appel du premier ministre aux expatriés pour reconstruire le pays
Monde - Dans une interview, Mohammad El Bachir a invité les Syriens résidant à l’étranger à rentrer en Syrie.
Rédaction LeBrief - 11 décembre 2024Un épisode La Niña attendu : faible intensité et courte durée selon l’OMM
Monde - L'OMM prévoit le développement d'un épisode La Niña dans les trois prochains mois, mais il devrait être de faible intensité.
Rédaction LeBrief - 11 décembre 2024Urgence humanitaire : le CERF face à des financements en baisse
Monde - Une conférence internationale dédiée aux contributions au Fonds central d’intervention d’urgence (CERF) s’est tenue mardi au siège des Nations Unies à New York.
Ilyasse Rhamir - 11 décembre 2024Macron promet un premier ministre sous 48 heures
Monde - Macron a réuni, mardi à l’Élysée, les chefs de partis politiques, sauf ceux du RN et de LFI, pour discuter de la crise politique actuelle.
Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024Transition en Syrie : un chef rebelle à la tête du gouvernement intérimaire
Monde - Les rebelles syriens ont désigné Mohammad El Bachir comme chef du gouvernement transitoire, marquant une étape après le renversement de Bachar El Assad.
Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024France : les médicaments anti-rhume désormais interdits en vente libre
Monde - Cette décision, qui impose la présentation obligatoire d’une ordonnance en pharmacie, concerne huit médicaments.
Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024Moscou : le drapeau de l’opposition syrienne flotte sur l’ambassade
Monde - Le drapeau de l'opposition syrienne flotte désormais sur l’ambassade de Syrie à Moscou, un geste symbolique qui marque un tournant historique dans la crise syrienne.
Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024Le secret de la fabrication des papyrus
Monde - Au menu du journal des sciences : des fragments de papyrus de Champollion passés aux rayons X, puissante explosion cosmique
Nora Jaafar - 15 mai 2023Affaire Hassan Iquioussen : la CEDH s’oppose à la suspension de son expulsion
Monde - La Cour européenne des droits de l'homme a rejeté une demande de suspension de l'expulsion du prédicateur Hassan Iquioussen vers le Maroc.
Hajar Toufik - 4 août 2022Donald Trump hué devant le cercueil de la juge Ruth Bader Ginsburg
Khansaa Bahra - 25 septembre 2020Chaleur extrême au Brésil : jusqu’à 62,3°C ressentis, la population suffoque
Monde - Une vague de chaleur sans précédent s'abat sur l'Amérique latine depuis le début de l'année. Lundi à 09 heures 55 locales, la température ressentie a .
Rédaction LeBrief - 19 mars 2024Syrie : les statues des Assad renversées dans un élan populaire historique
Monde - Des statues de de la famille Al-Assad sont déboulonnées et piétinées après l’annonce par une coalition de groupes rebelles de la fuite de Bachar al-Assad.
Mbaye Gueye - 8 décembre 2024La Syrie après la chute de Bachar el-Assad : une ère d’incertitudes et de tensions
Monde - La chute historique de Bachar el-Assad, provoquée par une offensive rebelle menée par Abou Mohammed al-Joulani, ouvre un nouveau chapitre pour la Syrie. Entre ambitions politiques, rivalités géopolitiques et défis humanitaires, le pays se retrouve à un carrefour décisif.
Farah Nadifi - 9 décembre 2024Comment la célébration façon Mbappé est-elle née ?
Monde, Sport - Bras croisés contre son torse et les deux pouces levés, une célébration que Kylian Mbappé doit à son petit frère Ethan.
Atika Ratim - 22 novembre 2022