En 1993, l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) a adopté la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Elle définit la violence à l’égard des femmes comme tous les «actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée». De cette définition émergent deux points : ces violences peuvent prendre de multiples formes et reposent sur un socle commun. En effet, qu’il s’agisse des violences conjugales, des violences sexuelles, du harcèlement sexuel ou encore des différentes formes de contraintes, ces diverses manifestations de la violence sont perpétrées contre des femmes précisément parce qu’elles sont des femmes et ne relèvent pas seulement d’une interaction particulière entre deux personnes. Elles ne prennent sens que lorsqu’elles sont replacées dans un contexte plus large d’inégalités entre les femmes et les hommes.
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Ainsi, les violences faites aux femmes sont une violence de la société tout entière, qui commence par la tolérance à l’égard des agressions et des propos sexistes. Ces violences, qui constituent la manifestation la plus aigüe de l’inégalité homme-femme, sont l’une des violations des droits de l’Homme les plus répandues, les plus persistantes et les plus dévastatrices dans le monde, d’où l’importance de la lutte contre ce type de violences, qui s’inscrit aujourd’hui dans une politique de promotion de l’égalité.
Les femmes au cœur d’un plan d’action national de grande envergure
«Aucun pays, aucune société, aucune économie, ni aucune entreprise ne peut relever les défis de l’heure ni mettre en valeur tout son potentiel si les femmes sont mises à l’écart». Cet extrait du message du roi Mohammed VI adressé en 2018 au Sommet annuel de l’initiative « Women in Africa » reflète la conviction royale du rôle que doit occuper la femme au sein de la société. Partant de ces principes de base, le Maroc n’a de choix que de continuer à miser sur l’égalité et la parité et de renforcer les droits des femmes à différents niveaux.
Conscient des liens fondamentaux entre l’égalité de genre et le développement durable, le Royaume s’est ainsi engagé dans l’élaboration d’un plan d’action national sur les femmes. Suivant la visiondu roi Mohammed VI, le pays a réalisé d’importants acquis en faveur de la femme marocaine à tous les niveaux. De grands efforts ont été consentis par les pouvoirs publics afin de garantir l’égalité entre femmes et hommes dans toutes les sphères de la société et, plus particulièrement, dans la sphère familiale.
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Dans la continuité de ces efforts, un Conseil de gouvernement s’est réuni ce jeudi avec à l’ordre du jour un exposé sur la politique nationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes à l’horizon 2030. L’objectif est la réalisation de la protection effective des femmes victimes de la violence, à même de leur permettre l’accès immédiat et efficient à tous les services.
Soulignant que la violence à l’égard des femmes et des filles demeure une question complexe et multidimensionnelle où s’entrecroisent les aspects social, culturel, pédagogique, juridique et économique, cet exposé a aussi mis en avant les enjeux et défis qui doivent être relevés à l’horizon 2030 pour atteindre les objectifs fixés. La stratégie nationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes et des fillesa été élaborée suite à un long processus de concertation avec tous les départements ministériels, les institutions nationales, les associations de la société civile, les élus locaux, les mécanismes de coordination régionale et locale pour la lutte contre la violence à l’encontre des femmes, la commission nationale de prise en charge des femmes victimes de violences et les partenaires internationaux, a rappelé la présentation.
Un aperçu a été donné sur la structuration, les axes et les mesures programmées dans le cadre de cette stratégie nationale. De même, le système de gouvernance qui sera adopté pour garantir la réalisation de la vision de cette stratégie, en l’occurrence la garantie du droit de la femme et de la fille marocaine à une vie exempte de toute forme de violence et de discrimination, a été mis en avant.
Une prise de conscience récente
Le 25 novembre 2020, la 18e campagne de lutte contre la violence faite aux femmes a été lancée sous le thème « La prise en charge des femmes victimes de la violence ». Elle vient réaffirmer la volonté et l’engagement, ferme et total, du gouvernement pour faire face au phénomène de la violence à l’égard des femmes, qui appelle à la mobilisation de tous les moyens afin de le circonscrire et d’en traiter les effets, avait alors souligné Saad Dine El Otmani, Chef du gouvernement. «Il s’agit là d’un important engagement du Maroc que nous devons ériger en une culture», avait-il expliqué.
«Nous sommes certes animés d’une volonté collective, mais nous devons coopérer selon une logique nationale, puisque la volonté ne suffit pas à elle seule si elle n’est pas traduite en une réalité concrète», avait-il indiqué. Ainsi, El Otmania précisé qu’il est impératif de mobiliser tous les moyens, qu’ils soient juridiques, culturels, pédagogiques, artistiques, médiatiques ou de sensibilisation, pour circonscrire ce phénomène, en veillant à associer l’ensemble des composantes, en particulier les associations de la société civile au vu de l’importance du rôle qui leur échoit en la matière.
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«La violence faite aux femmes constitue en fait une violation des droits de l’homme et un problème de santé publique et sociale. Elle constitue également une atteinte à la vie, à l’intégrité physique et psychique de la femme. Toute forme de violence est donc un acte de mépris envers la femme», avait-il dit. Il avait également rappelé les hautes orientations royales visant la lutte contre la violence faite aux femmes, appuyées par les dispositions apportées par la constitution de 2011 qui interdit, dans plusieurs de ses articles, toute forme de discrimination entre l’homme et la femme, quelle qu’en soit la cause. «Ces dispositions nous ont servi de base pour le lancement de plusieurs initiatives qui se sont consolidées avec le temps».
Le Chef du gouvernement avait également rappelé les programmes mis en place en faveur de la femme marocaine, notamment le plan Ikram 1 et 2, le programme Tamkine ainsi que la stratégie nationale de lutte contre la violence à l’encontre des femmes et le programme de lutte contre la violence faite aux femmes. S’ajoute à ces programmes la déclaration de Marrakech sur la lutte contre la violence faite aux femmes signée le 8 mars 2020 sous la présidence effective de la princesse Lalla Meryem. Cette déclaration a renforcé la dynamique existante en permettant d’associer et d’unifier les efforts des institutions et des acteurs nationaux pour lutter contre ce fléau, et c’est ce que traduit le slogan : « Marocains unis contre la violence faite aux femmes ».
La protection sociale de la femme, une priorité royale
«Comment espérer atteindre le progrès et la prospérité alors que les femmes, qui constituent la moitié de la société, voient leurs intérêts bafoués, sans tenir compte des droits par lesquels notre sainte religion les a mises sur un pied d’égalité avec les hommes ?» (discours du trône du roi Mohammed VI, 22 août 1999). Dès son accession au Trône en 1999, le roi Mohammed VI a donné le « la » sur la question de la femme. En 21 ans de règne, le Souverain a réconcilié le pays avec ses femmes. Outre les réformes juridiques, notamment le Code de la famille (Moudawana), initié par Mohammed VI en 2003, et qui reste l’une des révolutions culturelles dans le monde arabe, la politique de promotion de la gente féminineest bien présente dans tous les programmes de développement de l’État. Toutefois, la route vers la parité est encore longue, et ce, en raison du décalage entre la politique très volontariste de l’État, portée par le Roi lui-même, et une société qui cède toujours au conservatisme.
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