La Russie et la Chine dans la ligne de mire des 30 États membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan). En effet, lors du sommet de l’alliance qui s’est tenu ce lundi 14 juin à Bruxelles, en Belgique, les deux pays ont été qualifiés de «défis à l’ordre international». Dans un communiqué final, les dirigeants de cette organisation ont convenu d’«ouvrir un nouveau chapitre dans les relations transatlantiques», alors qu’ils sont confrontés à un environnement de sécurité «de plus en plus complexe». Ainsi, ils ont adopté un nouvel agenda « Otan2030 », un mécanisme de consultation visant à préparer leur prochain concept stratégique. C’estun document qui est destiné à guider l’alliance face à une concurrence mondiale croissante et à des menaces de plus en plus imprévisibles.
L’Otan 2030 souligne que lesdites nouvelles menaces sont : une «Russie plus affirmée», «une forme de terrorisme plus brutale», une instabilité permanente, une augmentation des cybermenaces et des menaces hybrides, les nouvelles technologies, les pandémies et le changement climatique. Le nouvel agenda avance aussi que «la montée en puissance de la Chine modifie fondamentalement l’équilibre des forces internationales». D’après le Norvégien Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, «en s’accordant sur le programme Otan2030, les dirigeants ont pris des décisions pour rendre notre alliance plus forte et mieux adaptée à l’avenir».
La menace russe
Bien que Moscou nie tout acte répréhensible, les alliés se disent de plus en plus inquiets quant à ses agissements, notamment la récente offensive russe sur son flanc oriental et ses attaques secrètes et cybernétiques visant à compromettre et à espionner les États occidentaux. D’ailleurs, les membres de l’Otanont approuvé une nouvelle politique de cyberdéfense pour contrer les cyberattaques de la Russie. Cette politique «reconnaît que le cyberespace est contesté à tout moment, et garantit que nous disposons de capacités techniques solides, de consultations politiques et d’une planification militaire pour assurer la sécurité de nos systèmes», aexpliqué Stoltenberg.
En marge du sommet, le président américain Joe Biden a rencontré les dirigeants de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie, pays qui ont obtenu leur indépendance de l’Union soviétique en 1991. Bien qu’ils soient désormais membres de l’Otan et de l’Union européenne, ces pays baltes se méfient encore des ambitions régionales du Kremlin. La réunion de Biden avec les leaders de ces États intervient deux jours avant sa rencontre avec le président russe,Vladimir Poutine, prévue le mercredi 16 juin à Genève. Notons que ce dernier a longtemps décrit l’Otande «relique de la guerre froide». «Je ne sais pas pourquoi cette organisationcontinue d’exister», a-t-il même déclaré ce lundi à un journaliste de la NBC.
Les ambitions »dangereuses »de la Chine
Pour l’Otan, l’expansion de la présence militaire de la Chine dans les pays baltes et jusqu’en Afrique signifie qu’il doit se préparer au pire. «La Chine se rapproche de nous. Nous la voyons dans le cyberespace, nous la voyons en Afrique, et nous voyons aussi la Chine investir massivement dans nos propres infrastructures critiques», a indiqué le secrétaire général de l’alliance. Cependant, poursuit-il,il n’est pas question de provoquer une nouvelle guerre froide. «La Chine n’est pas notre adversaire ni notre ennemi», a soutenu Jens Stoltenberg. «Mais nous devons faire face aux défis posés par la Chine pour notre sécurité», a-t-il indiqué.
Selon Alice Billon-Galland,l’une des plus jeunes leaders de l’Otan sélectionnés pour chapeauter le programme Otan2030, les alliés européens ont besoin de travailler avec les États-Unis et la Chine, maisilsveulent à tout prix éviter d’être entraînés dans une confrontation binaire entre Washington et Pékin. «Les alliés européens sont assez prudents dans leur approche et sont un peu réticents à ce que l’Otans’implique trop dans les questions liées à la Chine ou à l’Indo-Pacifique», a-t-elle expliqué.
Pour rappel, un jour avant la tenue de ce sommet, un grand nombre des dirigeants actuellement réunis à Bruxelles ont publié une déclaration à l’issue du sommet du Groupe desSept (les sept pays les plus puissants au monde)à Cornwall, au Royaume-Uni, pour dénoncer les violations des droits de l’homme commises par la Chine. En réponse, Pékin a rétorqué que le G7 cherche juste à ternir sa réputation.
Lire aussi :G7 : la solidarité, la clé de la lutte contre les menaces mondiales
Retrait d’Afghanistan
Après 20 ans d’opérations militaires, l’Otanet les États-Unis ont enfin décidé de retirer leurs forces d’Afghanistan. Biden a fixé le 11 septembre 2021 comme date limite de ce retrait. À travers cette décision, les dirigeants de l’OTAN ont réaffirmé «leur engagement à rester aux côtés de l’Afghanistan», en assurant la formation, le soutien international des forces et des institutions afghanes et le financement nécessaire pour assurer le fonctionnement continu de l’aéroport international du pays,souligne Stoltenberg.
Ils sont à ce jour, environ 10.000 soldats de l’Otan, provenant de pays comme l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Turquie, la Géorgie, la Roumanie et l’Italie, à être déployés en Afghanistan. Cette forte présence militaire traduit la préoccupation des alliésquant àla sécurité de leurs ambassades et à celle de l’aéroport de Kaboul. Afin de rassurer les membres de l’alliance, la Turquie, également membre de l’Otan, a proposé de sécuriser ledit aéroport. Une proposition qui, bien que saluée par Washington, reste peu probable en raison des tensions actuelles entre les gouvernements turc et américain.
En effet, la question du contrôle et du fonctionnement de l’aéroport de Kaboul figurait parmi les nombreux sujets de sécurité abordés par Biden lors de sa rencontre bilatérale ce lundi avec le président Recep Tayyip Erdogan. Les relations entre les États-Unis et la Turquie ont été problématiques ces dernières années, notamment après l’achat par Ankara du système russe de défense antimissile S-400, son offensive militaire en Syrie et son soutien à l’Azerbaïdjan dans la guerre du Haut-Karabakh avec l’Arménie en 2020.
L’Amérique est de retour
Par ailleurs, cette rencontre au sommet marque le grand retour des États-Unis auprès des États membres de l’Otan. Portant le message « America is Back »à Bruxelles, le nouveau président démocrate assure l’engagement de son pays envers le principe de défense collective de l’alliance. «Je veux juste que toute l’Europe sache que les États-Unis sont désormais là. Les États-Unis sont de retour», a assuréBiden lors de sa rencontre avec Stoltenberg.
La participation de Biden affirme ainsi la reprise des relations des USA avec l’alliance militaire. Son prédécesseur, Donald Trump, avait auparavant qualifié l’Otand’obsolète et s’était plaint que la contribution américaineau financement de l’organisation était beaucoup plus élevée que celle des autres membres.
Interrogé par un journaliste sur le risque du retour de Trump ou d’une personnalité qui partage ses convictions et de son impact sur la position des États-Unis au sein de l’alliance, Stoltenberg a répondu que les quatre dernières années ont mis en lumière «l’importance d’institutions multilatérales fortes». «Il y aura différents dirigeants politiques élus dans de nombreux pays alliés dans les années à venir. Mais, je suis convaincu que, tant que nous aurons conscience qu’il est dans notre intérêt de rester unis, nous maintiendrons l’OTAN comme le socle de notre sécurité», affirme le secrétaire général de l’alliance.
Enfin, il faut rappeler que le dernierconcept stratégique de l’Otanremonte à 2010. Lors du mandat très controversé et houleux de Donald Trump, les alliés ont été réticents à le renouveler en raison de l’imprévisibilité des agissements et des décisions du milliardaire républicain.
Belgique : 141 séismes naturels enregistrés en 2024
Monde - L’Observatoire royal de Belgique (ORB) a indiqué 141 séismes naturels ont été enregistrés en 2024 dans le Royaume et les zones voisines.
Mbaye Gueye - 3 janvier 2025Cinq nouveaux sièges au Conseil de sécurité
Monde - Le Conseil de sécurité de l’ONU a accueilli jeudi cinq nouveaux membres non permanents pour le mandat 2025-2026.
Ilyasse Rhamir - 3 janvier 2025L’ONU condamne l’attaque meurtrière de la Nouvelle-Orléans
Monde - Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, a fermement dénoncé l'attaque violente à la Nouvelle-Orléans aux États-Unis.
Ilyasse Rhamir - 3 janvier 2025Al Jazeera suspendue en Palestine
Monde - La chaîne qatarie Al Jazeera a été suspendue en Palestine par les autorités suite à des accusations de partialité.
Mouna Aghlal - 2 janvier 2025Bruxelles demande à l’UE un nouveau report pour le plan budgétaire 2025
Monde - Sous procédure pour déficit excessif, la Belgique a adressé une nouvelle lettre à la Commission européenne pour demander un délai supplémentaire concernant la soumission de son plan budgétaire 2025.
Rédaction LeBrief - 2 janvier 2025Crash de Jeju Air : le PDG interdit de quitter le territoire
Monde - Le PDG de Jeju Air, Kim E-bae, a été interdit de quitter le territoire sud-coréen alors que la police enquête sur le crash du vol 2216 à l'aéroport de Muan, qui a tué 179 personnes.
Rédaction LeBrief - 2 janvier 2025Le Royaume-Uni renforce la lutte contre les gangs de passeurs de migrants
Monde - Le gouvernement britannique a annoncé de nouvelles mesures pour lutter contre les gangs de passeurs de migrants.
Rédaction LeBrief - 2 janvier 2025Attaque à la Nouvelle-Orléans : le FBI confirme la piste terroriste
Monde - Quelques heures après l’attaque à la voiture bélier, qui a fait dix morts et plus d'une trentaine de blessés ce mercredi à la Nouvelle-Orléans, le FBI a annoncé qu’il s’agissait d’un « acte terroriste ».
Mbaye Gueye - 2 janvier 2025Danemark : qu’est-ce que le coronapas ?
Nora Jaafar - 3 mai 2021UE : cap sur l’hydrogène renouvelable
Monde - L’Union européenne s’apprête à franchir une nouvelle étape dans sa politique en faveur de l’hydrogène renouvelable.
Ilyasse Rhamir - 5 novembre 2024Qui est John Zegrus, l’homme venu d’un univers parallèle ?
Rédaction LeBrief - 13 février 2024Vanuatu : fin de l’alerte au tsunami après un puissant tremblement de terre
Monde - L'alerte au tsunami lancée après un tremblement de terre de magnitude 7,3 au large des côtes de Vanuatu, a été levée mardi.
Rédaction LeBrief - 17 décembre 2024France : le gouvernement de Michel Barnier renversé par l’Assemblée nationale
Monde - Après plusieurs heures de débats très agités, 331 députés ont finalement décidé de faire chuter l'exécutif, alors que 288 voix étaient requises.
Mbaye Gueye - 5 décembre 2024L’Espagne dévoile sa stratégie pour l’Afrique 2025-2028
Monde - Le gouvernement espagnol a présenté son plan 2025-2028 pour l'Afrique, axé sur le renforcement des relations économiques et diplomatiques avec les pays africains.
Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024Mercosur-UE : un accord historique après 25 ans de négociations
Monde - Après un quart de siècle de discussions, le Mercosur et l’UE ont signé ce vendredi un accord historique de libre-échange.
Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024Leon l’Africain
Monde - En 1518, un ambassadeur maghrébin, de retour d’un pèlerinage à La Mecque, est capturé par des pirates siciliens, et offert en cadeau à Léon X. Ce voyageur s’appelait Hassan al-Wazzan. Il devint le géographe Jean-Léon de Médicis, dit Léon l’Africain.
Rédaction LeBrief - 21 décembre 2023