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MRE : Ce que l’économie leur doit

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5,6 millions d’arrivées de MRE ont été enregistrées aux postes-frontière en 2018 et l’on attend autant cette année. Le dispositif « Marhaba » a été renforcé pour éviter les désagréments de l’année dernière pour ceux qui ont choisi le transport par voie maritime. Au regard du rôle qu’ils jouent dans l’économie, les Marocains du monde sont chouchoutés toute l’année et particulièrement entre juin et septembre, durant les vacances. Au-delà de dynamiser l’activité touristique pendant l’été, les MRE jouent un rôle clé dans l’économie notamment par le biais des transferts de fonds. En moyenne, ils envoient plus de 52 milliards de DH par an au pays (au total 833 milliards de dH sur les seize dernières années). Ces transferts constituent un fort soutien à la consommation des ménages, principal moteur de la croissance marocaine. Par ailleurs, les MRE représentent un enjeu de taille pour les promoteurs immobiliers ou encore les banques. La compétition est rude entre ces dernières pour gérer les avoirs de cette clientèle et financer leurs investissements. Le poids des MRE dans les bilans des banques est significatif. Ils pèsent par exemple 20% des dépôts de la clientèle, ce qui correspondait à 182 milliards de DH en 2017.

Chaque été, le rituel est presque le même. Les autorités déploient un dispositif dense pour faciliter les vacances des marocains résidents à l’étranger (MRE). L’opération Marhaba a été renforcée pour éviter les couacs de l’année dernière. Le trafic dans les ports et les aéroports connaît un pic entre juin et septembre, d’où l’importance de fluidifier tout le dispositif pour éviter les désagréments.

Avec plus de 4,5 millions de personnes, les marocains de la diaspora sont l’objet de toutes les convoitises. Au-delà de leur contribution aux recettes touristiques, ils jouent un rôle clé dans l’économie notamment par le biais du soutien financier qu’ils apportent à leurs familles. En 16 ans (2003 à 2018) ils ont transféré 833 milliards de DH, l’équivalent de 76% du PIB. En moyenne annuelle, cela représente 52 milliards de DH. Les envois de fonds des MRE sont un soutien important à la consommation des ménages dans la mesure où les revenus de certaines familles sont constitués principalement des aides des familles à l’étranger. Même durant la crise en Europe, principale région d’accueil des Marocains de la diaspora, la solidarité avec les familles restées au Maroc n’a pas véritablement faibli. Par contre, le renouvellement des générations pourrait impacter les transferts de fonds à l’avenir.

Les MRE sujets de convoitise des banques et des promoteurs immobiliers

Au-delà des autorités publiques, les banques ou encore les promoteurs immobiliers rivalisent d’ingéniosité pour appâter les Marocains de la diaspora. Les enjeux sont significatifs. Les MRE profitent souvent des vacances pour concrétiser des projets d’investissement notamment dans l’immobilier. En général, le démarchage de cette clientèle s’effectue bien avant les vacances, dans les salons spécialisés en Europe. L’importance de ce marché se voit à travers la multiplication de ces événements et des acteurs y intervenant. Des opérations de marketing adaptées à ces clients sont déployées pour la concrétisation de l’achat. Les promoteurs réalisent le gros de leur chiffre d’affaires sur la clientèle MRE en été.

Les banques, elles, sont à l’affût pour capter ces opportunités. Tout est mis en œuvre pour séduire cette clientèle. La prise en charge commence en Europe. Les trois premiers groupes bancaires ont tous des passeports européens et ont donc des antennes dans les pays à forte densité de MRE ( France, Espagne, Italie, Belgique, Allemagne, Hollande). Les banques proposent des services de transferts de fonds, mais aussi de conseil et d’accompagnement. En outre, il y a une lutte acharnée pour gérer les avoirs de ces clients. Les MRE pèsent 20% des dépôts bancaires, ce qui représentait 182 milliards de DH à fin 2017. 1 DH de ressource clientèle sur 5 émane des Marocains du monde. Indirectement, ils contribuent au financement de l’économie. Par ailleurs, l’investissement des MRE en actions cotées s’élevait à 459 millions de DH en 2017.

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