Brahim Ghali, chef du Front Polisario, va-t-il enfin répondre de ses crimes ? C’est entout cas ce qu’espèrent Fadel Breika, un dissident du groupe séparatiste, l’Association sahraouie pour la défense des droits de l’Homme (ASADEDH) et le Maroc. En effet, Ghali, qui a réussi à fuir la justice espagnole en 2013 et qui a annulé un déplacement le 9 novembre 2016 à Barcelone pour éviter de comparaître devant le tribunal, se trouve aujourd’hui dans la péninsule ibérique et va être entendu par le juge d’instruction de l’Audience nationale de Madrid ce mardi 1er juin.
Admis sous un faux nom depuis le 18 avril dernier à l’hôpital de Logroño après une infection à la Covid-19, le septuagénaire, désormais « hors de danger », sera auditionné par vidéoconférence dans le cadre de deux enquêtes pour « tortures » et « génocide ». Notons que, selon le gouvernement de Pedro Sanchez, ce dernier a été « directementinfiltré » en Espagne pour « des raisons strictement humanitaires » à bord d’un avion algérienmédicalisé, etce,grâce à un faux passeport diplomatique.
Lire aussi :Comparution de Brahim Ghali devant la justice espagnole : à quoi faut-il s’attendre ?
Pourquoi Brahim Ghali sera-t-il auditionné ? Et que risque-t-il ?
Deux accusations majeures ont été retenues contre le chef du Polisario. La première fait suite à une plaintepour « tortures » déposée par Fadel Breika, un opposant du groupe séparatiste naturalisé espagnol. La deuxième concerneune plainte pour « génocide », « assassinat », »terrorisme », « crimes contre l’humanité » et « enlèvement », entre autres, soumise par l’Association sahraouiebasée en Espagnepour la défense des droits de l’Homme (ASADEDH).
Hilal Tarkou, président de l’Association des avocats d’origine marocaine exerçant en Espagne, a souligné à nos confrères de Les Inspirations Éco que selon le code 604 de la justice ibérique, Brahim Ghali risque la prison permanente, soit l’équivalentd’une sentenceà perpétuité. Précisant que le juge d’instruction devrait également prendre en compte les considérations politiques liées à cette affaire, Me Tarkou estime que les procédures de cedossier seront très longues. Il confie au journal qu’«ils sont plus de 100 plaignants à convoquer, auditionner… examiner les preuves à charge, et ces dernières sont nombreuses et irréfutables». D’après lui, les plaignants vont probablement exiger la détention provisoire du prévenu en vertu de l’article 505 du Code pénal espagnol.
Par ailleurs, ce membre du barreau espagnol a tenu à contester la décision du juge d’instruction de refuser d’adopter des mesures conservatoires à l’encontre du leader des séparatistes, notamment le retrait de son passeport, bien qu’elle se conforme « avec l’article 17 de la Constitution espagnole, lequel porte sur la liberté de circulation » d’un prévenu jusqu’à la confirmation de sa culpabilité.
Lire aussi :Espagne : Brahim Ghali va comparaître par visioconférence devant l’Audience nationale
De graves violations du Code pénal espagnol
De son côté, Abdelkebir Tabih, avocat et militant des droits de l’Homme, déplore que dans le cadre de l’affaire Brahim Ghali «le gouvernement espagnol a violé son propre Code pénal». Il explique à la MAP qu’en avançant des considérations humanitaires pour justifier l’accueil du chef du Front Polisario, le gouvernement espagnol reconnait «qu’il était au fait de l’usurpation de l’identité de l’individu concerné et que son passeport était falsifié». De même que c’est une preuve que Madrid a bel et bien caché l’identité d’une personne poursuivie pour l’aider à échapper à une enquête judiciaire.Des actions, qui conformément à l’alinéa 3 de l’article 451 du Code pénal espagnol, sont considérées comme « un crime ». Et, toujours selon ce texte de loi, toute personnequia aidé un individu «à échapper aux recherches menées par l’Autorité pour des crimes contre l’humanité, des crimes contre des personnes, des conflits armés et le terrorisme», risque une peine allant de six mois à trois ans de prison. En outre, Me Tabih soutient que, comme tout immigré clandestin, la justice ibérique se doit de confisquer les fausses pièces d’identité et les faux papiers que Brahim Ghali a présentés pour entrer illégalement dans le pays.
Aussi, l’avocat juge parfaitement légitime la protestation et la réaction du gouvernement marocain vis-à-vis de son voisin du Nord, du fait quece dernier a non seulement accueilli sur son territoire un ennemi duRoyaume, mais qu’il l’a également autorisé à utiliser «un document officiel qu’il savaitfalsifié». Une autorisation qui, d’aprèsle journal espagnol El Pais, a été accordée comme une faveur à Alger, principal fournisseur de gaz de l’Espagne.
Lire aussi :L’ASADEHD demande le retrait du passeport de Brahim Ghali
Le Maroc ne décolère pas
Enfin, pour le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, certes la comparution de Brahim Ghali devant la Haute Cour Nationale espagnole ce mardi est une nouvelle évolution dans ce dossier, mais elle «ne constitue pas, pour autant, le fond de la crise grave» entre les deux pays. Dans une déclaration publiée ce lundi 31 mai, la diplomatie marocaine estime que «la comparution du dénommé Ghali confirme que(…) l’Espagne a bien fait rentrer, sciemment, sur son territoire, de manière frauduleuse et occulte, une personne poursuivie par la justice espagnole pour des plaintes déposées par des victimes de nationalité espagnole et pour des actes commis en partie sur le sol espagnol». La même source souligne que l’audition de Ghali représente «une première reconnaissance des droits des victimes et de la responsabilité criminelle et pénale de cet individu». Elle marque aussi la première convocation officielle du chef séparatiste par la justice espagnole pour qu’il réponde des multiples plaintes pour des crimes graves déposées contre lui.
La tutelle conclut sa déclaration en martelant qu’«il ne s’agit que de plaintes révélées au grand jour. Qu’en est-il de tous les enfants, les femmes et les hommes qui subissent les affres du Polisario ? Des traitements inhumains sont infligés quotidiennement aux populations de Tindouf – ces sans voix du Polisario – sans que justice ne leur soit rendue». Affaire à suivre
Le gouvernement se mobilise pour la baisse des prix agricoles
Économie, Politique - Aziz Akhannouch a présidé une réunion avec les acteurs du secteur agricole axée sur la baisse des prix des produits agricoles
Ilyasse Rhamir - 11 octobre 2024Les enjeux de la rentrée parlementaire
Mbaye Gueye - 10 octobre 2024Maroc – Mauritanie : coopération renforcée dans l’artisanat
Afrique, Diplomatie, Politique - Fatim-Zahra Ammor a reçu son homologue mauritanien afin de renforcer la coopération entre le Maroc et la Mauritanie.
Ilyasse Rhamir - 10 octobre 2024La majorité gouvernementale réaffirme l’unité et la cohésion des partis face aux enjeux nationaux
Politique - La présidence de la majorité gouvernementale s'est réunie pour discuter des avancées politiques, économiques et sociaux du pays.
Ilyasse Rhamir - 10 octobre 2024Maroc – États-Unis : les forces armées en exercice
Politique - Le Maroc Mantlet 2024 a réuni les forces armées marocaines et américaines afin de s'améliorer en gestion des catastrophes.
Ilyasse Rhamir - 10 octobre 2024Tanger-Tétouan-Al Hoceima en 2025 : un budget de 900 MDH
Politique - Le conseil de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, a approuvé son budget au titre de l’année 2025, pour un budget de 904 MDH.
Yassine Chraibi - 9 octobre 2024Elections du 8 septembre : le satisfecit des parlementaires européens
Nora Jaafar - 17 novembre 2021Hassan Saoud : notre pays a pu créer une gouvernance sécuritaire efficace
Politique - La réunion de la Coalition internationale anti-Daech, organisée récemment à Marrakech, a jeté la lumière sur la place qu’occupe le Maroc sur l’échiquier antiterroriste international. Le point avec Hassan Saoud, chercheur associé à l’Institut royal des études stratégiques (IRES).
Hafid El Jaï - 19 mai 2022Rentrée gouvernementale : dure, dure la reprise !
Politique - Un congé payé de trois semaines après neuf mois de travail. Qui dit mieux ? C'est la rentrée pour nos ministres qui doivent gérer nombre de dossiers urgents alors que le spectre d'un "remaniement" plane au-dessus de leurs têtes.
Rédaction LeBrief - 23 août 2022Maroc-Espagne : une entente au beau fixe
Politique - N’en déplaise à certains pays et partis ibériques, les gouvernements marocain et espagnol ont scellé une entente sans ambages.
Rédaction LeBrief - 3 février 2023Tunisie : le Parlement reprend ses services
Afrique, Politique - Le Parlement tunisien, issu des élections législatives anticipées de décembre et janvier derniers, a repris ses sessions le lundi 13 mars.
Hajar Toufik - 13 mars 2023Une première au Gabon ! élection présidentielle, législatives et locales le même jour
Afrique, Politique - Une 1ʳᵉ au Gabon : la tenue de l'élection présidentielle, des élections législatives et des élections locales.
Nora Jaafar - 26 juin 2023La création d’une Haute autorité de la santé se profile
Politique - Deux projets de loi ont été adoptés, dont celui qui porte sur la création de la Haute autorité de la santé.
Hajar Toufik - 14 novembre 2023