Accueil / Politique

1er mai : bilan social des centrales syndicales

Temps de lecture

Comme l’année précédente, les festivités syndicales du 1er mai (fête du Travail) ont été annulées en raison de la crise sanitaire de la Covid-19, les pouvoirs publics ayant interdit tout rassemblement dans les rues. Cependant, les centrales syndicales se sont tournées vers le virtuel pour célébrer cette journée et pour plaider en faveur de la préservation des droits et des acquis de la classe ouvrière marocaine. Ainsi, c’est à travers des réunions par visioconférence que ces représentations ont scandé leurs revendications et dénoncer les atteintes au droit syndical. De leur côté, les infirmiers ont observé une grève les 29 et 30 avril, et prévoient une deuxième les 25 et 26 mai, pour dénoncer l’adoption par le ministère de la Santé de lois concernant leur profession, et ce, sans concertations en amont.

La Covid-19 n’a pas empêché les centrales syndicales de célébrer lafête du Travail ce 1er mai. Comme l’année précédente, les autorités ont interdit toutrassemblementdans les lieux publics qui violeraient les dispositions de l’état d’urgence sanitaire et qui menaceraient d’exacerber la situation épidémiologique du pays. Ainsi, face à ces restrictions, les organismes syndicaux du Royaume ont décidé d’avoir recours au virtuel pour porter leurs revendications et leurs doléances. À travers des visioconférences et des réunions virtuelles, les secrétaires généraux des syndicats ont pu se mobiliser ce samediet présenterleurs bilans sociaux annuels.

Lire aussi :Syndicats : pas de 1er mai ni de dialogue social

Les critiques et les requêtes de l’UMT, de la CDT, de l’UNTM et de l’UGTM

Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT), a souligné lors de la journée de la fête du Travail que l’ensemble des acteurs socio-politiques duMaroc doivent s’unir «pour faire face aux régressions sociales et imposer le respect du droit syndical». Il est revenu sur les avantages et les manquements des décisions gouvernementales en termes de lutte contre la Covid-19. Moukharik a déploré que la pandémie ait entrainé le licenciement de plus de 600.000 Marocains et menace les postes de 1,5 million d’autres, opérant dans le formel et l’informel. Pointant du doigt l’exécutif, il a condamné certaines lois adoptées par ce dernier qui portent atteinte aux droits de la classe ouvrière, notamment le projet de loi sur la grève. Et de lancer que la grogne sociale actuelle n’est que le fruit de l’annulation de la session d’avril dernier du dialogue social et de la suspension des discussions portantes sur plusieurs dossiers épineux.

Selon le quotidien Le Matin, la Confédération démocratique du travail (CDT) a de son côté affirmé qu’elle rejette «toute action susceptible de porter préjudice au pouvoir d’achat des citoyens», tout en réitérant sa détermination à exiger «l’augmentation des salaires, la baisse de l’impôt sur le revenu et la justice fiscale». La CDT accuse le gouvernement d’avoir profité de la suspension du dialogue social pour promulguer unilatéralement des législations restrictives pendant le confinement. L’Union nationale du travail au Maroc (UNTM) a pour sa part lancé un appel à mobilisation visant à promouvoir la mise en place d’une justice sociale, qui servira à préserver et à assurer «les droits des travailleurs, consolider leurs acquis et garantir leur droit à une vie décente».

S’agissant del’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), cette dernière a exigé du gouvernement d’accélérer la mise en œuvre de l’ensemble de ses engagements contenus dans les accords sociaux des années 2011 et 2019. La centrale syndicale a exhorté au respect des libertés syndicales conformémentà la Convention internationale du travail n° 87 et a insisté sur la nécessité d’adapter leslois nationales du travail aux normes internationales. D’après L’Économiste, l’UGTMa également réclamé l’entrée en vigueur de «tous les accords du dialogue sectoriel, la publication des décrets d’accord et le déblocage des redevances financières pour les promotions effectuées». Et de noter que la commémoration du premier mai de cette annéeintervientpeu de temps avantle démarrage de l’organisation de l’élection des délégués des salariés dans les secteurs public et privé.

Lire aussi :Ce qu’il faut savoir sur les élections professionnelles prévues en juin prochain

Grève des infirmiers

Interdits de manifester sur le terrain, les infirmiers ont décidé d’observer une grève pendant 48 heures le jeudi 29 et le vendredi 30 avril pour faire entendre leurs doléances. De plus, ils ont annoncé qu’ils prévoient d’organiser une autre grève nationale les 25 et 26 mai prochains. Cette protestation a été initiée par le Mouvement des infirmiers et des techniciens de la santé du Maroc (MITSAM) et soutenue par plusieurs syndicats. Les membres de ce mouvement dénoncent les décisions adoptées par le ministère de la Santé, sans concertation préalable avec les infirmiers, mobilisés depuis «plus d’une année, avec abnégation, sans interruption de travail ou congés, dans des établissements qui manquent d’équipements, de conditions de confort les plus élémentaires». Fatema-Zahra Belline, la porte-parole du MITSAM, soutient queles décrets d’application de la loi 43-13 relative à l’exercice des professions infirmières ont ouvertla voie à l’intégration dans le secteur «de gens qui n’ont rien à avoir avec la profession, des intrus qui n’ont même pas le bac, juste une formation d’une année».

Par ailleurs, le MITSAM rappelle que depuis plus de six ans, ses membres réclament l’instauration d’un Ordre national des infirmiers et techniciens de santé. Ce dernier aura pour objectif de surveiller et de contrôler les différents aspects de ce secteur. Le mouvement estime que la tutelle retarde la mise en place de cet Ordre,qui quand il sera créé un jour, se retrouvera face à une réalité qui aura du mal à changer.

Ainsi, les infirmiers prévoient de poursuivre leur protestation et leurs grèves jusqu’à ce que le département de Khalid Aït Taleb rouvre le dialogue avec eux, afin de trouver des solutions viables à leur situation.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Akhannouch : les infrastructures, moteur du Maroc de demain

Politique - Aziz Akhannouch a souligné que le développement des infrastructures constitue un pilier central pour le progrès du pays.

Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024

Al Qods : le Parlement arabe salue le rôle du roi Mohammed VI

Politique - Le Parlement arabe a salué le rôle central du roi Mohammed VI, Président du Comité Al Qods, dans la défense de la cause palestinienne.

Ilyasse Rhamir - 15 décembre 2024

Chambre des conseillers : renforcement de coopération parlementaire Maroc-France

Politique - Cette rencontre a mis l'accent sur le renforcement des mécanismes de coopération parlementaire entre le Maroc et la France.

Rédaction LeBrief - 13 décembre 2024

L’intégration et la coopération au sein de l’atlantique élargi : un nouveau paradigme de paix et de développement

Politique - L’atlantique élargi, concept mettant en lumière la coopération entre les pays de l’atlantique nord et sud, s’affirme comme un modèle de partenariats régionaux.

Mbaye Gueye - 13 décembre 2024

Réforme de l’éducation : entre avancées concrètes et nouveaux projets ambitieux

Politique - Alors que le Maroc s’engage résolument dans la réforme de son système éducatif, les projets se multiplient dans diverses régions.

Farah Nadifi - 13 décembre 2024

Le premier vice-président de la Chambre des conseillers rencontre le secrétaire général du CCG

Politique - Abdelkader Salama, premier vice-président de la Chambre des conseillers, a reçu, jeudi à Rabat, Jassim Mohammed Al Budaiwi, secrétaire général du Conseil de Coopération des États arabes du Golfe (CCG)

Farah Nadifi - 13 décembre 2024

Bourita reçoit le ministre zambien des AE, porteur d’un message au Roi

Afrique, Diplomatie, Politique - Nasser Bourita a accueilli Mulambo Haimbe, son homologue zambien, porteur d'un message au Roi.

Rédaction LeBrief - 13 décembre 2024

Centrale électrique « Sa Majesté le Roi Mohammed VI » : le président nigérien reçoit la délégation marocaine

Afrique, Politique, Politique - Le président du Conseil National de la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) du Niger, Abdourahamane Tiani, a reçu la délégation marocaine présente à l'inauguration de la centrale électrique "Sa Majesté le Roi Mohammed VI".

Mbaye Gueye - 13 décembre 2024
Voir plus

Au-delà de la langue, le Royaume s’éloigne du français

Politique - Les administrations, ainsi que les établissements publics, sont tenus d’utiliser les langues officielles de la Nation.

Atika Ratim - 5 juillet 2023

Italie : inauguration du consulat honoraire du Maroc en Calabre

Politique - La ville italienne de Gioia Tauro a accueilli l’inauguration des nouveaux locaux du consulat honoraire du Maroc pour la région de Calabre.

Rédaction LeBrief - 1 décembre 2024

Collectivités territoriales : des défis structurels pointés par la Cour des comptes

Politique - Le rapport annuel 2023-2024 de la Cour des comptes met en lumière les dysfonctionnements persistants dans la gestion des collectivités territoriales.

Farah Nadifi - 19 décembre 2024

Renforcement des relations entre le Maroc et Sao Tomé-et-Principe

Politique - Le 28 novembre 2024, à Casablanca, le Chef du Gouvernement, Aziz Akhannouch, a accueilli Patrice Emery Trovoada, Premier Ministre de la République Démocratique de Sao Tomé-et-Principe.

Ilyasse Rhamir - 29 novembre 2024

Paraguay : soutien renforcé au Sahara marocain

Politique - La Chambre des députés du Paraguay a récemment adopté une résolution renouvelant son appui à la souveraineté marocaine sur les provinces sahariennes.

Ilyasse Rhamir - 25 décembre 2024

Mali : Assimi Goïta plaide pour une réforme de la Constitution

Afrique, Politique, Politique - Le Colonel Assimi Goïta a présenté, le 20 mars, le projet de Constitution du Mali aux forces vives de la nation malienne

Nora Jaafar - 22 mars 2023

Rabat : 22ème réunion de la Commission militaire mixte maroco-française

Politique - Les échanges ont porté sur la coopération militaire bilatérale et les enjeux sécuritaires régionaux et internationaux.

Rédaction LeBrief - 3 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire